Ghost : Papa V Perpetua révélé dans le clip Stanized

Ghost : biographie, discographie, style et héritage

par | 24 Fév 2025 | Groupe

⏱ Temps de lecture : 13 min

La Suède n’a peut-être pas inventé le métal, mais elle a offert au monde un sacré condensé de mélancolie nordique, de sueur occulte et de décadence grand-guignolesque : Ghost, hydre musicale masquée, phénomène scénique, anomalie pop, projet visionnaire de Tobias Forge, qui a imposé au heavy metal un habit de bal masqué postmoderne.

Né du cerveau fébrile d’un ex-death métalleux frustré de n’être ni Ozzy ni Peter Criss, Ghost émerge en 2006 dans les catacombes pastel de Linköping, ville trop lisse pour abriter des démons. Depuis, le groupe a troqué les caves pour les arènes, alignant six albums qui transforment les liturgies infernales en hymnes stadium. À coup de mitres et de soutanes, Forge a mené la danse, changeant de visage à chaque ère, papa du blasphème panoramique et du riff catchy à faire pâlir n’importe quel Ghost Note échappé du jazz.

 

Ghost Meliora

Ghost Meliora

Derrière les masques : anonymat, frasques, procès pour royalties, et la valse continue des “Nameless Ghouls”, ces instrumentistes interchangeables qui jouent dans l’ombre d’un antipape démoniaque. Le cirque Ghost, c’est aussi l’artillerie lourde : grammy awards, merchandising jusqu’à la Ghost Recon, comics, pop-up stores, incursions dans la culture populaire et tournées mondiales à l’inventivité scénique rare.

Le style ? Un Ghost Train musical lancé à pleine vitesse, mélange d’arena rock, d’occultisme détourné, et de possession radiophonique : de « Square Hammer » à « Mary On A Cross », la planche Ouija tourne et la production brille. Petit miracle dans un âge où le metal lutte contre l’évaporation, le fantôme suédois transcende les frontières—du mainstream Spotify à la scène doom—sans jamais se laisser capturer, ni par Ghostbusters, ni par un vieux prêtre effarouché.

 

Fiche d’identité rapide

  • Origine : Linköping, Suède
  • Années d’activité : 2006 – présent
  • Genre(s) : Hard rock, heavy metal, occult rock, pop rock
  • Membres fondateurs : Tobias Forge (sous divers alias Papa Emeritus/Cardinal Copia), Gustaf Lindström
  • Chansons les plus connues : Square Hammer, Cirice, Mary On A Cross, Dance Macabre, Rats
  • Labels : Rise Above, Loma Vista, Republic, Universal

 

Origines et formation de Ghost : l’émergence du masque suédois

Parmi les balbutiements sémillants du XXIe siècle, Ghost a su incarner l’irruption de la scène scandinave là où on ne l’attendait pas : le kitsch assumé, le rock rutilant, la mascarade bien huilée. En 2006, alors que le digital pleurniche sur la mort du disque et que Linköping cultive l’art discret du silence industriel, Tobias Forge imagine une invitation à la messe noire accessible, le contraire de Ghost in the Shell : du mystère mais jamais d’opacité. L’alchimie se réalise dès la composition du riff originel de “Stand By Him”, emblème qui hante encore les setlists quinze ans plus tard.

D’abord, il ne s’agit que de Forge et son complice Gustaf Lindström, échappés de Repugnant, leur groupe de death metal, qui bricolent à quatre mains un son lorgnant vers Black Sabbath tout en réhabilitant le musical hall démoniaque. Forge rêve d’un Ghostly show, d’une entité théâtrale où chaque musicien s’efface derrière le personnage, les Ghouls sans nom, marionnettes opaques d’une volonté unique. L’idée du chanteur masqué, inspiré par les Ghostbusters et Alice Cooper, s’impose : Forge n’ambitionne même pas de prendre le micro. Faute de candidats, il s’y colle et transforme l’essai sur MySpace en 2010.

 

Ghost Meliora

Ghost Meliora

 

Le concept se sédimente vite : identité tenue secrète, costumes cléricaux dignes de Ghost Whisperer version latex, noms de code, fusion camp entre métal, grand-guignol et opérette. Trop habillé pour la scène suédoise traditionnelle, Ghost prend pourtant la route : premiers pas sur les planches au Hammer of Doom Festival en Allemagne, puis sur la tournée « Draconian Times » de Paradise Lost—un clin d’œil sardonique au public metal old school, qui croit avoir vu tous les spectacles possédés.

Relents de scandale : artwork pornographique refusé par les fabricants de CDs, refus de censeurs catholiques et premier crash test dans la catégorie Ghost Town musicale. Mais la mayonnaise prend allégrement, et rapidement, les suédois deviennent le Ghost Rider nouvelle génération du grand cirque metal. Leur anonymat devient une préférence, voire une obsession : “Focus sur l’œuvre, oubliez les auteurs”, martèlent-ils. Pourtant, en coulisses, la mainmise de Forge se confirme : compositeur, arrangeur, stratège, il orchestre chacun des travellings spectraux de ce cinéma sonore.

Ghost naît donc à contrecourant : trop pop pour les métalleux, trop sombre pour la pop, mais assez imprévisible pour créer le Ghost Recon du chaos musical suédois. Cette genèse chaotique est la clé d’accès à l’univers d’un groupe jamais là où on l’attend, un joli pied de nez au conformisme soft power musical dominant.

 

Chronologie et carrière de Ghost : de l’ombre aux stades

Impossible d’évoquer Ghost sans évoquer la valse des incarnations : chaque album s’accompagne d’un nouveau « Papa Emeritus », avatar papal diabolique de Forge, chacun plus Ghostly que le précédent. Le groupe se réinvente constamment, tel un Ghost Train incontrôlable qui prend les bifurcations les plus osées sans jamais lever le pied sur la mise en scène.

Le premier LP, “Opus Eponymous” (2010), allume la mèche. Son doom rétro saupoudré de pop, ses pastiches sataniques font sourire le public européen avant d’embarrasser les puristes. Le coup d’éclat ? La tentative d’infiltrer le marché américain dès 2011, en squattant la Maryland Deathfest puis en ouvrant pour Mastodon et Paradise Lost. L’Amérique aime se faire peur, Ghost incarne le frisson safe du Grand-Guignol.

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“Infestissumam” (2013), l’album de la controverse plastique et religieuse, propulse Ghost dans la stratosphère. Les ghouls changent, les procès rôdent. Papa Emeritus II livre sa messe macabre, appuyé par des producteurs de renom (Nick Raskulinecz à la manœuvre, Dave Grohl aux drums sur “I’m a Marionette”). C’est aussi l’avènement du merchandising omniprésent, du secteur comics à la Ghost Recon, l’univers du groupe explose hors des rayons CD. Remportant au passage des récompenses, l’album fait de Ghost un phénomène international et place la Suède une nouvelle fois sur la carte du heavy.

Meliora (2015) grimpe au sommet des charts, porté par le désormais Grammy winner « Cirice ». Cette époque est aussi celle du grand déballage : conflits financiers à répétition entre Forge et ses musiciens mercenarisés, révélations sur l’organisation quasi monarchique du groupe, procès habilement recyclés en éléments narratifs. Les masques tombent à demi, Tobias Forge émerge tel un Ghost Rider perdu entre ego trip et autarcie.

Suit la période Prequelle (2018), mutation pop/arena en plein bal macabre, puis la saga Impera (2022), qui voit le groupe dominer la sphère rock mainstream à travers des hymnes taillés pour Spotify et Hellfest, souvent croisés avec d’autres géants. Nouveauté depuis 2025 : « Skeletá », l’album du triomphe américain, premier n°1 sur le Billboard, nouvelle tournée mondiale « Skeletour », pop-up stores façon Ghost Town bardés de merchandising et communication verrouillée à la Ghost Recon.

À chaque album, un cortège de Nameless Ghouls renouvelés, des rivalités procédurales, de nouveaux costumes, mais la même implacable direction artistique. Forge garde le cap : messes noires, clins d’œil à Ghostbusters et caméos pop dans la plus pure tradition de l’entertainment suédois.

 

Style musical, influences et fantômes du passé

Ghost, c’est la relecture du catéchisme métal en version Ghostland. Un son caméléon : heavy metal, bouffées pop rock, clins d’œil à ABBA et Beach Boys, harmonies vocales yéyé jetées dans un bain d’orgue hammond Black Sabbath, riffs qui trahissent autant la colère doom que la malice prog, le tout saupoudré de kitsch gothique. Impossible d’étiqueter l’ensemble, ni même de le réduire à un simple effet Ghostly.

Le fantôme s’infuse de tout : la grandiloquence de Pink Floyd, les mises en scène héritées de Kiss et Alice Cooper (tiens, un portrait à lire sur RockSound.fr), les réminiscences Sabbathiennes. Tobias Forge n’hésite pas à citer les soundtracks de films, Death SS, le psychédélisme pop : c’est le Ghost Train pour arène. Les ghouls, tous issus d’arrière-plans métal scandinave, s’adonnent à un syncrétisme forcené : la Suède des années 90, Bathory, les extravagances glam des années 80, tout y passe.

 

GHOST

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L’exubérance du son Ghost se retrouve aussi dans l’approche du songwriting : quelques membres écrivent, Forge canalise. Tout part à l’acoustique, puis s’enrichit au studio d’effets orchestraux ou électroniques. La couleur varie d’un disque à l’autre : doom sur Opus Eponymous, baroque choral sur Infestissumam, incursions synthétiques et saxos goth (Papa Nihil, personnage “parodique”) sur Prequelle… Chacune de ces influences infiltre ensuite la scène, modernisant le Ghost in the Shell du genre metal (pour les initiés : l’âme dans la machine, pas l’inverse).

Les textes naviguent entre ironie satanique (premier album), satire anticléricale, récits apocryphes et réflexions pop sur la décadence des empires (Impera). L’imagerie, héritée d’un cinéma d’horreur façon Ghost Whisperer, s’amuse du diable plus qu’elle ne le vénère. Forge affirme haut et fort : Ghost est une machine à spectacle, une Ghost Town faussement dangereuse où tout n’est qu’artifice. Pas de croisade, juste de l’entertainment taillé dans la dentelle noire.

L’impact sur la scène ? Immense chez les nouvelles générations qui apprennent que le riff peut s’habiller d’ironie, mais aussi chez des vétérans : Dave Grohl, fan notoire, endosse même par jeu le costume d’un Nameless Ghoul le temps d’un live (à lire sur RockSound.fr). Nombreux sont ceux qui, face à la synchronie de la scène mondiale, auraient voulu piloter ce Ghost Note impertinent au répertoire aussi large qu’un catalogue de comics.

 

Anecdotes et moments marquants : les fantômes sortent du placard

Il n’y a pas de carrière rock sans quelques casseroles spectrales. Entre théâtre des paradoxes et Ghostbusters improvisés, Ghost en a accumulés assez pour remplir un Ghost Train entier sur la scène de l’Accor Arena. Premier fait d’armes : l’incapacité de trouver des choristes à Nashville pour Infestissumam, les chanteurs de gospel refusant de psalmodier “lucifer” malgré la promesse d’anonymat. Détour immédiat par Los Angeles, où les sirènes hollywoodiennes se fichent bien de l’anathème.

Le visuel porno-ésotérique de l’album, censuré sur les presses américaines, est l’autre accroc mythique. Coup de communication ou provocation sincère, Forge s’en amuse, en digne connaisseur du Ghostly marketing. Une sauce qui prend notamment lors de shows mythiques au Download Festival, à Hellfest ainsi qu’au Maryland Deathfest.

Changement de casting permanent : les Nameless Ghouls sont interchangeables, l’anonymat est érigé en dogme Ghostland. Certains ex-membres, sortis du Ghost Recon pour litiges sur les droits d’auteurs, n’ont pas résisté à l’envie de révéler publiquement leur nom, balayant le dogme de l’invisibilité. Dave Grohl, déjà cité, incarne le Ghostbuster de luxe, brièvement recruté le temps d’une cover d’ABBA. L’humour, arme fatale du groupe, s’expose aussi lors du burger “The Ghost” dans un restaurant de Chicago avec un pain décoré d’hostie : remous garantis, réactions Ghost Town dans la blogosphère catholique.

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Autre grand moment Ghostly : la saga des Papas—chacun “tué en scène” à la fin d’un cycle, puis remplacé par sa version rajeunie, noircie, ou bionique. Cette mise en abyme constante, mélange de telenovela heavy et de Ghostbusters pastiche, fascine les fans. Le climax récent ? La révélation de Papa V Perpetua en 2025, nouvelle incarnation fêtée par un single viral, “Satanized”, et un show à guichets fermés à Bercy, excuse idéale pour sortir un pop-up store merchandising façon Ghost Town.

Ghost croise aussi quantité de figures majeures : collaborations avec Metallica (The Metallica Blacklist), tournées avec Iron Maiden, Avenged Sevenfold ou Alice in Chains. Les rencontres, parfois à la limite de l’improbable, ont toujours contribué au caractère insaisissable du groupe, comme en témoigne l’album de reprises “Phantomime” où Genesis, Tina Turner et Television se frottent au riff Ghostly.

 

Récompenses et reconnaissance : Ghost au panthéon moderne

Ghost, en un peu plus d’une décennie, coche toutes les cases de la réussite postmoderne : célébrité virale, Grammy Awards, certifications or et platine, présence dans presque tous les festivals d’importance, hommage dans la presse généraliste et rock mainstream. Petite chronique chiffrée : Grammy Award 2016 du Best Metal Performance pour “Cirice”, suite à une nomination déjà remarquée aux Swedish Grammis Awards (“Best Hard Rock/Metal Album”, pas si anodin dans un pays où l’État chapeaute la création).

Les distinctions pleuvent, façon Ghostly downpour : P3 Guld, Metal Hammer Golden Gods, Bandit Rock Awards, Kerrang!. En 2025, l’album “Skeletá” décroche le sommet du Billboard 200, exploit notoire pour un groupe né dans l’ombre. Ghost s’impose alors comme Ghost Train à grande vitesse vers le panthéon du mainstream metal, sans pour autant renier la scène alternative.

La reconnaissance du public suit celle des professionnels : des performances sold out à la Hellfest et à l’Accor Arena, merchandising partout (comics, vinyles, vêtements), et des records de streams pour Mary On A Cross, chanson certifiée platine en 2023. Trophées, entrées dans des tops et classements internationaux, Ghost occupe aujourd’hui la place que rêvaient de prendre jadis les Ghostbusters…

Le groupe a aussi su provoquer l’admiration, voire l’envie, de figures majeures de la scène : Dave Grohl, Metallica ou encore Alice Cooper sont montés à bord du Ghost Train, offrant des ponts générationnels inédits. Sans oublier les multiples nominations, dont celles de l’iHeartRadio Music Awards, et des distinctions qui consacrent leur impact dans la galaxie Ghost Town des musiques actuelles.

 

Albums clés et discographie complète : entre rituel et mutation

La discographie de Ghost ressemble à l’étagère d’un bibliothécaire possédé : chaque opus constitue un chapitre, chaque track une incantation, que ce soit l’exorcisme discoïde de “Dance Macabre” ou le Heading Out sur l’autoroute Ghost Rider de “Kiss the Go-Goat”. Impossible de les résumer sans un tableau synthétique qui pose un mot sur chaque possession.

Album Année Label Certification Fait notable
Opus Eponymous 2010 Rise Above Or (Suède) Débuts tonitruants et nomination aux Grammis ; révélation sur la scène metal
Infestissumam 2013 Loma Vista/Republic Or (Suède) Censure du visuel, Grammy Suédois, première percée mondiale
Meliora 2015 Loma Vista Or (Suède), Top US 10 First Grammy US pour « Cirice », changement de line-up majeur
Prequelle 2018 Loma Vista Or (Suède, UK) Mutation pop/rock, saxophone omniprésent, méga-tournées
Impera 2022 Loma Vista Or (Suède), Top 2 UK/US Concept “rise and fall of empires”, records de streaming
Skeletá 2025 Loma Vista N°1 Billboard Nouveau frontman, tournée mondiale Skeletour, single viral « Satanized »
If You Have Ghost (EP) 2013 Loma Vista Produit par Dave Grohl, covers notables
Phantomime (EP) 2023 Loma Vista Reprises de Genesis, Television, inspiration vintage
Ceremony & Devotion (Live) 2017 Loma Vista Premier album live, capture de l’énergie scénique
13 Commandments (Compilation) 2023 Loma Vista Regroupe les morceaux les plus Ghostly de la décennie

La réception ? “Opus Eponymous” installe le fond de commerce doom, “Meliora” fait tomber la foudre sur les US, “Prequelle” et “Impera” convertissent désormais les fans de Ghost Town en véritables fidèles du Ghostly pantheon, et “Skeletá” ouvre l’ère du triomphe global. Chaque disque a droit à ses déclinaisons vinyle ultra collector, ses tie-in comics, parfois même un clin d’œil pop insolite (cf. leur incursion dans le catalogue Halloween Kills). L’éclectisme des reprises, de ABBA à Genesis, souligne aussi la capacité du groupe à pasticher sans jamais perdre sa couleur spectrale.

Pour qui aurait manqué un épisode, des ressources (dont des analyses sur RockSound.fr) décryptent la mythologie Ghost, la richesse de ce catalogue mutant et l’articulation de chaque période. Les albums, autant que les costumes, tracent le portrait d’un groupe insaisissable.

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Ghost dans la culture populaire : du mythe à la parodie

Ghost n’a jamais renoncé à s’immiscer hors des sentiers battus : comme un écho à Ghostbusters, leur esthétique exubérante plaît aux cinéastes, game designers et marketers en tous genres. Le groupe inspire comics (Sister Imperator chez Dark Horse), burger blasphématoire (Chicago’s Kuma’s Corner), et toute une industrie du produit dérivé. Les pop-up stores, sorte de Ghostland du fan, pullulent aux abords des stades et lors des pics promo à l’image de leur passage à Paris en 2025.

Leur musique bourdonne dans des trailers ou bandes-son, notamment “Hunter’s Moon” pour le film Halloween Kills, et une apparition sonore remarquée en collaboration sur le Metallica Blacklist. Des clins d’œil, caméos et parodies se succèdent, le groupe étant souvent pastiché dans des séries et mèmes en ligne, transportant leur univers au-delà de l’étroit cercle des fans de metal.

L’esprit Ghost Town se retrouve jusque dans la sémantique contemporaine : jeux de mots foireux (“Ghosted”), economy du branding spectral (Ghost Recon sur consoles), jusqu’à l’irruption fantomatique dans la planche à billets du streaming et réseaux sociaux (vidéos virales sur TikTok, concours Instagram). Ce pont entre tradition horror rock et culture pop ne serait pas complet sans mentionner une Ghostly présence réminiscente dans la série Ghost Whisperer ou les paradoxes cinéphiles à la Ghost in the Shell.

L’impact serait incomplet sans une résonance dans l’univers ciné : le film Rite Here Rite Now, sorti en 2024, synthétise la carrière scénique du groupe façon rock-opera. L’influence de Ghost est quant à elle palpable jusque dans la façon dont d’autres groupes s’approprient le théâtre – The Hives ou Band of Horses (cf. portraits sur RockSound.fr) ont eux aussi repensé leur rapport au spectacle total après le raz de marée Ghost.GHOST SKELETOUR25 PARIS RYANCHANG 371

 

FAQ – Ce que vous vous demandez sur Ghost

Comment Ghost a-t-il maintenu l’anonymat de ses membres aussi longtemps ? Le groupe impose l’anonymat via des contrats stricts, avec changements réguliers de musiciens, costumes uniformes et signatures cryptées afin de dissimuler les identités tout en entretenant le mystère Ghostly.

Pourquoi Tobias Forge change-t-il si souvent de personnage ou de “Papa Emeritus” ? Chaque album ou cycle scénique s’accompagne d’une nouvelle incarnation du leader, pour marquer une évolution artistique, renouveller la mythologie Ghost Town et brouiller les frontières entre fiction et réalité.

Quel rôle la Suède et sa scène metal ont-elles joué dans la formation de Ghost ? Véritable catalyseur, la scène suédoise a offert à Ghost son héritage doom, death et black metal tout en donnant naissance à une esthétique polie par la culture du théâtre musical et de l’ironie nordique.

En quoi Ghost se démarque-t-il des autres groupes de métal ou de rock ? Outre son approche théâtrale, le groupe navigue entre pop, metal, prog et gospel, incorpore l’humour Ghostbusters, brouille l’image satanique avec la satire et multiplie les clins d’œil pop-culturels.

Quelles collaborations marquantes Ghost a-t-il réalisées ? Le groupe a enregistré et joué avec Dave Grohl, cohabité en tournée avec Iron Maiden, ouvert pour Metallica, et multiplié les résurgences Ghostly dans les scènes d’autres figures majeures du rock.

Les albums de Ghost sont-ils narratifs ou indépendants ? Chaque album a son concept propre (apocalypse, empire, décadence, épidémie), relié à une storyline globale, mais reste lisible indépendamment, permettant à chacun de s’immerger dans la Ghostland du disque choisi.

Quels sont les principaux scandales ou controverses concernant Ghost ? Censure d’artworks, procès internes pour royalties, refus de choristes religieux, burgers blasphématoires et débats récurrents sur l’authenticité du projet : l’histoire du groupe n’a jamais été un long Ghost Train tranquille.

Ghost est-il cité comme influence par d’autres artistes ? Leur mélange unique a déclenché une vague théâtrale chez des héritiers aussi variés que The Hives et Deftones (dossier sur RockSound.fr), fascinés par l’équilibre entre parodie et performance authentique.

En quoi la mise en scène occupe-t-elle une part centrale dans leur succès ? Ghost met en avant une scénographie millimétrée : costumes évolutifs, rituals scéniques, storyline feuilletonnante. Cette dimension Ghostly transforme chaque concert en expérience immersive, l’anti-Ghost Train des shows génériques.

Que retenir de l’évolution récente du groupe jusqu’à 2025 ? Entre la sortie de Skeletá, la nomination de Papa V Perpetua, la tournée mondiale Skeletour et la virée du groupe dans les sphères comics et ciné, Ghost se positionne plus que jamais au cœur d’une pop culture globale et multiple.