Deftones : biographie, discographie, style et héritage
Entre chien et loup, aux frontières brumeuses des genres et de la clarté auditive, Deftones flotte comme un spectre sur la scène du rock alternatif et du metal américain. Sacrée bête de Sacramento, le groupe se traîne depuis la fin des années 80, filant à travers les époques comme une vieille Converse usée mais inusable, titubant des prémices du nu metal jusqu’aux rivages les plus éthérés du shoegaze.
Avec plus de trois décennies au compteur, ces Californiens amateurs de Vans, de Puma trouées et de baguettes Marshall balancent des albums au rythme des drames, des amitiés flinguées et des expérimentations. Ils redéfinissent la brutalité autant que l’on peut s’accrocher à un riff Fender ou Gibson, et défendent la mélodie comme on défend un solo aux heures perdues. En 2025, impossible d’évoquer le grand bestiaire du rock sans apercevoir la trace sinueuse de leur passage, électrique et tordue.
Le style unique du groupe – mêlant cris presque habités, tissages de guitares Ibanez, et atmosphères à la Dr. Martens – ne laisse personne indemne. Deftones devient ainsi, plus qu’un simple groupe, une énigme carnassière et poétique, toujours en quête de transcendance dans la furie électrique. Des origines adolescentes à Sacramento jusqu’aux scènes mondiales, le parcours du groupe se tisse entre ombre, fureur et délicatesse suspendue.
Fiche d’identité rapide
- Origine : Sacramento, Californie, États-Unis
- Années d’activité : 1988 – aujourd’hui
- Genre(s) : Metal alternatif, nu metal, shoegaze, post-metal
- Membres fondateurs : Chino Moreno (chant, guitare), Stephen Carpenter (guitare), Abe Cunningham (batterie), Dominic Garcia (basse à l’origine, remplacé ensuite par Chi Cheng)
- Chansons les plus connues : “My Own Summer (Shove It)”, “Change (In the House of Flies)”, “Diamond Eyes”, “Be Quiet and Drive (Far Away)”, “Minerva”
- Labels : Maverick, Warner Bros, Reprise Records
Origines et formation des Deftones à Sacramento
La chaleur poussiéreuse de Sacramento fin 80’s, ça sentait la graisse de skate-park et un soupçon de décadence adolescente. C’est sur ce bitume effrité qu’est né le monstre Deftones. Quelques gars à peine sortis de l’âge ingrat, le regard perdu entre les rayons d’une boutique Puma locale et les étals musicaux de Fender ou Ibanez d’occasion, rêvaient à l’insomnie sonore. Chino Moreno, figure déjà tourmentée, rencontre Stephen Carpenter, dont la jambe bousillée – la légende veut que ce soit en se faisant renverser par une voiture conduite par… Chuck Billy de Testament – donne le ton de la trajectoire du groupe : déséquilibrée, percutante, imprévisible.
Derrière la batterie, Abe Cunningham tapait comme d’autres refondent leur identité, et la basse finissait entre les mains de Dominic Garcia, bientôt remplacé par le inaltérable Chi Cheng, le plus mystique du lot, amateur de spiritualité tibétaine sur fonds de distorsion saturée. Les quatre garçons multiplient alors les répétitions dans le garage des parents, usant les cordes Marshall, pelant leurs baskets Vans et Adidas sur les trottoirs californiens, croisant les influences aussi diverses qu’affirmées. Les premiers morceaux se jouent pour une poignée d’amis sous amphétamines d’ennui, alors que la scène locale bruisse d’un air de rébellion et de sonicité crue.
La Californie des années 90 a ce parfum de mutation où tout semble possible. L’émergence du grunge, la dépravation du hardcore, le stoner qui diffuse déjà ses vapeurs dans l’arrière-cour, tout cela imprègne la jeunesse. Autour des Deftones gravite une faune de freaks – certains croient encore que le nu metal n’est pas une insulte – et la société s’apprête sans le savoir à accueillir une expérience sonore qui sent le cuir Dr. Martens et les larmes sous amphét’.
Les débuts sur scène et enregistrement
À leurs débuts, Deftones hante les petites scènes et les ouvertures dans des clubs où l’on boit de la bière tiède, où les amplis Marshall et les peaux de batterie usées cohabitent avec des effluves de transpiration adolescente. Les sets sont bruts, courts, mais déjà empreints de cette dualité rage/mélancolie qui inspirera plus tard tout un pan de la scène alternative. Ces jeunes garçons, alors armés plus de ferveur que de technique, concoctent des démos passées de main en main, aimantent leurs premiers fans.
L’attraction du chaos va réussir un tour de force, les premiers contrats se pointent plus vite qu’une envie pressante après une soirée Converse émaillée de bourbon. L’aventure ne fait que commencer, chaque répétition repousse un peu plus les murs du genre alors naissant. Avec l’ombre de Soundgarden, Faith No More ou Rage Against The Machine en arrière-boutique, Deftones trace son chemin, ignorant joyeusement les frontières déjà usées du metal US.
Chronologie de la carrière et mutations de Deftones
Le temps passe dans la déflagration organisée. Deftones s’extirpe du marasme de Sacramento, grâce notamment à un premier disque qui suinte la frustration adolescente, “Adrenaline” en 1995. À ce moment précis du game, tout le monde cherche la prochaine vague, et ces types la surfent sans wax ni brassard ; à l’arraché, à la Greil Marcus.
Le succès ne tarde pas : “Around The Fur” (1997) imprime la marque du groupe sur la chair encore vierge du metal alternatif. Les guitares s’accrochent aux refrains comme une Dr. Martens à un trottoir de festival, les basses gobent les médiums avec voracité. Bientôt, les festivals US font appel à leur fureur : les Romero, en quête d’un nouveau monstre, n’auraient pas fait mieux. Voici comment certains les classent parmi les influences majeures de leur époque.

DEFTONES
Puis survient “White Pony” (2000) : le vernis du nu metal se fissure, laissant poindre des expérimentations électroniques, un souffle éthéré qui déroute autant qu’il fascine. La presse y va de ses analyses grinçantes ; certains crient au génie, d’autres à l’hérésie, mais chacun s’accorde sur une chose : Deftones reste insaisissable. L’enchaînement d’albums (“Deftones”, 2003 ; “Saturday Night Wrist”, 2006) confirme l’ancrage du groupe dans un registre hybride, où la saturation côtoie la caresse, où chaque album semble une réponse incongrue à celui qui le précède.
L’histoire prend des teintes sombres à la fin des années 2000, lorsque Chi Cheng, le bassiste originel, tombe dans le coma après un accident de voiture. La tragédie plonge le groupe dans l’incertitude, l’album “Eros” enregistré à l’époque reste dans les limbes. Postérieurement, l’arrivée de Sergio Vega (ex-Quicksand) permet au groupe de panser ses blessures et d’accoucher de “Diamond Eyes” (2010), puis d’un “Koi No Yokan” (2012) à la mélancolie viscérale.
Le décès de Cheng en 2013 mettra fin à l’un des chapitres les plus douloureux de la formation. Ensuite, “Gore” (2016) divise la fanbase, tandis que “Ohms” (2020) entérine une nouvelle mue esthétique. En 2025, Deftones s’affiche encore en haut de l’affiche, oscillant entre chaos et grâce, confirmé comme une étoile filante parmi les comètes du rock américain.
Style musical de Deftones : fusion des genres et identité sonore
Hormis leur parcours cabossé mais glorieux, ce qui définit Deftones, c’est l’insaisissable essence du son. Les mauvaises langues diraient qu’ils sont le chaînon manquant entre le nu metal d’un Korn imbibé de Puma et le shoegaze le plus évanescent. Mais la vérité est tout autre : la patte Deftones, c’est une collision entre brutalité et volupté, vociférations et mélodies, saturation et éther.
Leur musique balance entre les riffs massifs d’une Ibanez affûtée, des lignes de basse gonflées au Marshall comme au temps béni du stoner, et des nappes électroniques héritées des nuits blanches à sacrifier les samplers. Au chant, Chino Moreno se débat avec le spleen : il hurle, susurre, part dans des digressions quasi astrales sur fond de Fender ulcérée. L’influence est multiple : la lourdeur de Helmet, le psychédélisme de My Bloody Valentine, la rage canalisée de Rage Against The Machine et des touches plus névrosées héritées de Cure ou Depeche Mode. Ces influences, digérées à la sueur du front, transcendent les codes du metal.
Les concurrents eux-mêmes s’avouent dépassés : sur les bancs de la presse, on murmure que Deftones invite au rêve pendant que d’autres frappent à la porte du mainstream bottés de Dr. Martens et d’espoirs déçus. Plusieurs artistes, d’Architects à Sleep Token (voir ici une analyse de la nouvelle vague metal), reprennent aujourd’hui à leur compte le goût du contraste, du chaos organisé, essence pure des Californiens. Cette identité faite de paradoxes permet à Deftones de traverser les styles et les époques sans jamais se diluer, inspirant sans cesse la scène metal alternative et ses satellites.
Construction sonore et originalité
L’écoute attentive d’un album de Deftones révèle la minutie du détail : guitares mixées en couches épaisses, basses saturées mais polies, batterie qui tempête et caresse tout à la fois. Les instruments ne luttent pas pour s’imposer, ils se fusionnent et se démantèlent dans la même phrase musicale. C’est le règne du contraste, l’école du déséquilibre maîtrisé. Si la guitare de Stephen Carpenter tabasse sans vergogne, elle laisse aussi respirer un cosmos d’effets, héritage du shoegaze le plus évanescent.
L’apport de producteurs comme Terry Date joue ici un rôle central. Les sonorités s’engrossent, se font abyssales, tapissées d’échos et de tension. La voix de Moreno, elle, refuse de choisir son camp : elle flotte entre la litanie et la rage, imprévisible comme une météo d’automne à Sacramento. La structure des morceaux trahit l’amour du chaos, dans un univers où même le silence devient un instrument à part entière. Inclassables mais jamais indifférents, Deftones impose son style comme une marque de Vans sans étiquette.
Moments-clés et anecdotes cultes dans la saga Deftones
Il n’y a pas de parcours rock sans récits mitraillés de sueur, de clashs et de ruptures. Chez Deftones, les moments de tension riment autant avec histoires de scène que de vie privée déchirée. Prenons ce soir à Paris, 1999, où un pogo dégénère en baston au fond de la salle, Chino Moreno décide alors d’improviser une version a cappella de “Bored” avant de jeter une basket Adidas dans la fosse — moment capturé par un obscur bootleg tourné sur un caméscope VHS. Ce n’est pas le type d’anecdote qu’on retrouve sur le site officiel, mais elle résume à la perfection la folie ordinaire du groupe.
Autre chapitre important : la collaboration inattendue sur “Phantom Bride” en 2016, morceau sur lequel Jerry Cantrell d’Alice in Chains vient prêter sa patte. Rencontre improbable entre deux visions du riff, un coup de Fender dans la fourmilière du metal US. Et puis ces sessions d’enregistrement sous influence, durant lesquelles le groupe passe plus de temps à philosopher sur la couleur des pédales Marshall qu’à enregistrer la batterie.
Les drames ne manquent pas : l’accident de Chi Cheng et son coma prolongé, qui immobilise la formation et sculpte l’ombre d’un album-fantôme, “Eros”. À ce jour, nombreux sont ceux à spéculer sur son contenu. Les fans, quant à eux, continuent de répandre la légende de “Back to School”, le clip méprisé par certains membres du groupe, mais devenu emblématique sur MTV pour toute une génération nourrie à la culture alternative.
Alliances et hostilité dans l’industrie
Côté collaborations, Deftones s’est frotté à nombre de têtes brûlées : Mike Patton, Zach Hill, ou Shaun Lopez (Crosses), pour ne citer qu’eux, ont laissé des traces plus ou moins visibles sur la route des Californiens. Mais la scène n’est jamais un territoire pacifié : rivalités larvées, désaccords avec les producteurs, coups de gueule avec les maisons de disques, le quotidien du groupe n’a jamais été de tout repos. On murmure même qu’une engueulade d’anthologie sur le choix des amplis Gibson a failli faire éclater le groupe à la veille de leur première tournée européenne. Comme quoi, la mythologie du rock se nourrit d’aussi peu que d’une pédale Ibanez mal branchée et d’une semelle Converse déchirée.
Récompenses et distinctions accordées à Deftones dans la sphère rock
Sur le terrain miné des trophées, Deftones se taille une place sans jamais truster l’intégralité des podiums. Un Grammy Award tombe dans la besace en 2001 pour “Elite” (catégorie Meilleure performance metal), clin d’œil de la profession qui flotte entre hommage sincère et reconnaissance du malaise sourd du groupe. À défaut d’une pluie de médailles, les statues s’accumulent dans la discographie : nominations répétées aux Kerrang! Awards, remerciements au Billboard, clins d’œil inattendus de la presse britannique. Deftones squatte les classements alternatifs de Rock Sound ou Metal Hammer, plus pour son influence diffuse que pour une actualité sensationnaliste.
Outre-Atlantique, la reconnaissance s’incarne davantage dans le respect farouche de la scène, que dans la multiplication des dorures. Jamais inclus dans le Hall of Fame (du moins, pas en 2025), mais fréquemment cités comme influence majeure dans les dossiers sur les 25 plus grands groupes de rock (consultez ce dossier pour voir où ils se positionnent). Les hommages viennent aussi des pairs, à l’instar de la scène française metal (voir cette sélection de groupes contemporains). Véritable passeur de relai entre générations, Deftones s’impose comme référence dans la durée, davantage qu’en multipliant les éclats de médiatisation.
Albums clés de Deftones et discographie complète détaillée
Album | Année | Label | Certification | Fait notable |
---|---|---|---|---|
Adrenaline | 1995 | Maverick | Or (US) | Premier album, produit par Terry Date, première percée majeure grâce au bouche-à-oreille |
Around The Fur | 1997 | Maverick | Or (US, UK) | Son plus dense et atmosphérique, tubes “My Own Summer” et “Be Quiet and Drive” |
White Pony | 2000 | Maverick | Platine (US) | Virage expérimental, intègre des éléments électroniques et trip-hop |
Deftones | 2003 | Maverick | Or (US) | Album éponyme aux sonorités lourdes, marque un retour au sombre |
Saturday Night Wrist | 2006 | Maverick | – | Processus de création tourmenté, influence alternative, production changeante |
Diamond Eyes | 2010 | Reprise | Or (US, UK) | Premier album sans Chi Cheng, son optimiste malgré les drames |
Koi No Yokan | 2012 | Reprise | – | Production dense, mixage moderne, thématique de l’amour fatal |
Gore | 2016 | Warner Bros. | – | Ambiances aériennes, division des fans sur l’approche vocale |
Ohms | 2020 | Reprise | – | Retour au son brut, production Terry Date, unanimité mitigée |
Eros | Non sorti | – | – | Album fantôme, enregistré avant l’accident de Chi Cheng |
Certains albums font office de charnière dans la mythologie Deftones. “White Pony”, à sa sortie, retourne la table du nu metal en injectant une dose massive d’expérimentation, flirtant avec le trip-hop et l’abstraction. Les critiques évoquent à l’époque un « grand écart sonore » – d’autres parlent d’égarement calculé. La production n’hésite pas à mêler chuchotis et cris, placement de voix qui rappellent les expériences scéniques les plus furieuses. Cet opus reste en rotation permanente chez les nostalgiques des années 2000 et chez les hipsters du rock californien.
“Diamond Eyes” incarne quant à lui la résilience. Réalisé dans la douleur après la tragédie de Chi Cheng, il célèbre un refrain à la vie, à la mort, bercé de riffs inspirés. Avec “Koi No Yokan”, la production monte d’un cran, les couches sonores s’empilent comme des boîtes Marshall : le résultat est éthéré, autant que physique. Enfin, “Gore” et “Ohms” marquent le retour d’une tension musicale, ambivalente mais assumée.
Les live, bien que régulièrement salués, n’apportent pas de révolution discographique ; c’est en studio, dans cette alchimie instable, que Deftones trouve sa véritable voix. La discographie entière possède cette couleur unique qui défie le formatage, inspirant aussi bien les amateurs de brutalité que les amoureux de détails sonores raffinés.
Deftones dans la culture pop et l’imaginaire collectif
Quand on parle de présence culturelle, Deftones occupe une place à part dans le bestiaire populaire. Ils ne trustent pas les Unes à coups de scandales people, mais deviennent omniprésents dans les esprits. On retrouve leur empreinte dans des dizaines de bandes originales de films, particulièrement lors de scènes de tension ou de spleen adolescent (“The Matrix”, “Queen of the Damned”). Les gamers croisent “Change (In the House of Flies)” ou “My Own Summer” dans des jeux vidéo aussi disparates que Guitar Hero ou le mythique Tony Hawk’s Pro Skater, propulsant leur musique dans la chambre de millions de kids snipers, accros au combo Vans-Adidas-Dr. Martens.

DEFTONES
Des parodies et détournements ne manquent pas – récemment, une série satirique sur la “dépression digitale” a plaqué le visage de Chino Moreno sur des memes devenus viraux. Les détournements incluent aussi plusieurs caméos dans les séries Netflix en quête de bande-son “edgy”, et un passage éclair dans une campagne publicitaire Puma qui affirmait “Rock Your Own Summer”. Si la street credibility est difficile à mesurer, il suffit de traîner un soir en banlieue pour croiser un mur tagué aux couleurs de “White Pony”. Une descente dans les archives de RockSound.fr révèle d’ailleurs la profondeur de leur impact sur la scène internationale, tout autant qu’auprès des générations punk-rock à baskets dépareillées.
FAQ – Ce que vous vous demandez sur Deftones
1. Quand Deftones a-t-il été formé et pourquoi Sacramento ?
Le groupe a été fondé à Sacramento à la fin des années 80, dans une ville alors saturée de groupes punk et hardcore. L’ambiance marginale et multi-culturelle a conditionné la singularité de leur son, loin des plages ensoleillées des clichés californiens.
2. Deftones a-t-il toujours eu le même line-up ?
Non, de nombreux changements marquent l’histoire du groupe, notamment la basse, parfois tenue par Dominic Garcia, puis Chi Cheng (jusqu’à son accident), remplacé par Sergio Vega. Certains membres live changent également selon les tournées.
3. Quel est l’ADN musical des Deftones, au-delà du nu metal ?
Leur musique plonge dans un patchwork de genres : metal alternatif, shoegaze, post-hardcore, rock psychédélique et même trip-hop. Les influences naviguent de Helmet à The Cure, en passant par My Bloody Valentine.
4. Quel rôle joue Chino Moreno dans le son du groupe ?
Chino Moreno est l’âme créative, vocaliste polymorphe capable de passer du cri à la mélopée. Il oriente l’approche mélodique et lyrique, souvent avec une esthétique résolument sombre et introspective.
5. Que signifie le titre “White Pony” ?
Ce titre fait référence à différents symboles, dont des allusions à la drogue et aux rêves érotiques. Le choix reste volontairement ambivalent, fidèle à l’approche poétique et sibylline du groupe.
6. Y a-t-il une thématique récurrente chez Deftones ?
Oui, les thèmes récurrents sont la dualité entre force brute et fragilité, l’amour destructeur, la nature, la mélancolie urbaine, et une fascination pour le mysticisme et l’onirisme.
7. Pourquoi l’album “Eros” n’a-t-il jamais été publié ?
“Eros” a été enregistré juste avant l’accident de Chi Cheng. Le groupe l’a jugé « trop douloureux à sortir », préférant tourner la page provisoirement, bien que certains extraits circulent parmi les fans.
8. Quels musiciens ont marqué leur trajectoire ?
Des noms comme Jerry Cantrell (Alice in Chains), Mike Shinoda (Linkin Park), ou Shaun Lopez (Crosses) ont collaboré directement ou influencé la sonorité et la démarche artistique des Deftones.
9. Quelle influence Deftones a-t-il sur la scène d’aujourd’hui ?
Beaucoup d’artistes actuels citent Deftones comme une source d’inspiration majeure, aussi bien dans le metal que dans la pop expérimentale. Leur capacité au métissage influence tant la scène américaine qu’internationale.
10. Comment expliquer la longévité du groupe ?
Leur succès s’explique par un refus de la répétition, une volonté constante de se renouveler et d’explorer. Fidèles à eux-mêmes, ils traversent les modes avec une identité sonore jamais compromise.
Deftones et l’héritage rock à travers les décennies
Insérer Deftones dans la grande histoire du rock s’apparente moins à une opération comptable qu’à une plongée dans l’enfer du détail. Personne n’aurait parié en 1988 que ces skaters mi-ombre mi-magie, alignés entre deux étals Pelevez du centre-ville, écriraient sur la durée une partition aussi influente. Leur empreinte, bien plus qu’un passage dans les classements annuels ou sur les podiums à paillettes, réside dans la capacité à transcender générations et genres musicaux.
Deftones laisse derrière lui des disques aussi variés que fidèles à une démarche d’essence punk, bandant l’arc entre expérimentation et accessibilité. C’est à ce titre qu’ils continuent, en 2025, d’envoûter les bacs à vinyles et la mémoire collective. Une traversée du désert ponctuée de chaos, de résilience, de déchirements constants – tout cela incarné par ce parfum unique, mélange d’huile de Marshall, de cuir Dr. Martens usé, d’ambition et de désillusion rock.
Pour plonger plus loin dans l’univers Deftones et explorer leur actualité, tour dates et discographie, rendez-vous directement sur leur Site officiel. Pour une vision plus large des dynamites du genre, explorez aussi les analyses de Rock Sound ou l’évolution du rock à travers le prisme d’autres formations inclassables comme AC/DC.