Égarés entre vapeurs capillaires, guitares tremblantes et nuits trop longues pour les cœurs fragiles, The Cure hante le paysage musical depuis la fin des années 1970 comme un revenant qui ne sait pas dire adieu. Naître à Crawley dans le Sussex n’engage à rien, pas même à la tranquillité. C’est pourtant dans ce bled anglais, perdu entre pavillons endormis et forêts dépressives, que Robert Smith et ses complices inventent ce spleen moderne et obsédant, balançant à la face du punk une mélancolie de vieux gamin saoul d’Edgar Allan Poe et de tube de rouge à lèvres.
The Cure s’abat sur les décennies, traverse les styles, déconcerte les puristes, et tente parfois de plaire au grand public sans jamais vraiment renier ce goût d’arrière-boutique d’apothicaire gothique. Leur carrière, longue ligne droite embrouillée par mille zigzags, est jonchée d’albums-clés, de chansons que les fans des cinq continents pourraient fredonner sous une pluie de novembre, et d’étranges métamorphoses.
Chacune laisse son empreinte sur l’ADN du rock alternatif, traînant à sa suite des cohortes de fans, de poseurs et de poètes en herbe. Si Depeche Mode, Joy Division, Duran Duran ou Siouxsie and the Banshees ont également marqué la new wave, aucun groupe n’a autant métastasé la pop du spleen. Retour sur l’odyssée de The Cure, entre coups d’éclat et nuits blanches.
Fiche d’identité rapide
- Origine : Crawley (Sussex), Angleterre
- Années d’activité : 1978 – aujourd’hui
- Genre(s) : Post-punk, cold wave, new wave, goth rock, rock alternatif, pop
- Membres fondateurs : Robert Smith, Michael Dempsey, Lol Tolhurst
- Chansons les plus connues : « Boys Don’t Cry », « Just Like Heaven », « Lovesong », « Friday I’m in Love », « A Forest », « Lullaby », « Close to Me »
- Labels : Fiction Records, Elektra, Polydor, Suretone, Geffen
Origines et formation : naissance d’une alchimie gothique à Crawley
Impossible de parler de The Cure sans remonter aux ruelles banales de Crawley, cité sans éclat où l’ennui pousse forcément à l’extravagance. La décennie ? 1976. Il y a là trois ados, encore gauches sous les pulls élimés : Robert Smith à la guitare, Michael Dempsey à la basse, Lol Tolhurst à la batterie. Ils tentent tout : un groupe nommé The Obelisks, puis Malice, puis Easy Cure. Autant d’ébauches, de fuites, d’essais vestimentaires grotesques et de riffs ingrats dans les garages humides.
La scène londonienne bouillonne, mais la marge attire Smith. Là où les Banshee (ou Siouxsie and the Banshees, pour faire peur au collège) et la bande de Joy Division découpent la nuit à grands coups de basse froide, The Cure affûte déjà une poésie plus trouble, soufflée dans les interstices du punk en décrépitude. Les premiers concerts ressemblent à des assemblées de zombies timides, mais la graine germe.
En 1978, Smith expédie à tout hasard une maquette à Chris Parry, alors en rupture de Polydor et prêt à se lancer dans l’aventure Fiction Records. Jackpot : la sensibilité hybride du groupe colle parfaitement à l’esprit DIY de l’époque. Avec “Killing an Arab” en étendard (un titre que seuls ceux ayant lu Camus comprennent alors), The Cure déboule sur une Angleterre laminée par la crise, croque du spleen comme d’autres enfilent des treillis. Ce choix du nom — la Cure, remède imaginaire au marasme — résonne déjà comme une sombre ironie. La scène new wave accueille son plus étrange rejeton.
Entre concerts faméliques et répètes sous tube néon, The Cure peaufine son identité. La rencontre avec la scène punk, l’influence de Joy Division ou de Siouxsie and the Banshees — où Smith traînera d’ailleurs en guest, histoire d’apprendre l’art du drama — finit d’enfermer le groupe dans un écrin à la fois glauque et soyeux. Une formation attentive, où chaque départ ou changement de musicien est vécu comme une crise existentielle, façon famille dysfonctionnelle. Premier single, premier malaise : “Killing an Arab” se fait épingler pour son ambiguïté — bienvenue dans l’Angleterre Thatcherienne, où l’ironie littéraire a le goût du soufre.
À la toute fin de 1979, alors que certains se perdent dans la boule à facettes disco, The Cure signe sa première apparition télé sur le sol français lors de l’émission “Chorus”. Smith y arbore un pyjama rose et une coupe proto-curiste. L’irrésistible solitude des débuts pose ses fondations.
Chronologie et carrière : des abîmes post-punk aux stades fleuris
Entrer dans la carrière de The Cure, c’est traverser un couloir dont les murs sont couverts d’affiches à moitié déchirées, autant de promesses, d’avatars et d’erreurs assumées. À l’origine, le disque inaugural “Three Imaginary Boys” (1979) plante un décor post-punk encore balbutiant, écho distant du bruitisme des Talking Heads ou des Smiths, mais veiné de tristesse subreptice. Il s’enfile ensuite une trilogie secouée, “Seventeen Seconds” (1980), “Faith” (1981) et “Pornography” (1982). Là, la cold wave — cette brume sonique — s’épaissit, les guitares pleurent, la basse devient poison, et le spleen de Smith fait pâlir Baudelaire.
C’est l’époque où le trio initial explose. Dempsey évincé au profit du taciturne Simon Gallup, qui imprime aux lignes de basse ce grondement encore visible dans la scène cold wave actuelle. Tolhurst mute de la batterie aux synthés, passage digne d’un roman russe. Smith, lui, s’absente parfois chez Siouxsie and the Banshees, histoire d’attraper la peste glam, avant de revenir repeint de noir et d’éclats de laque.
Étonnamment, le destin du groupe bascule sur des singles aussi tordus que “Let’s Go to Bed” (1982), “The Walk” et “The Lovecats”, Smith s’amusant à briser l’image du prêtre gothique pour celle d’un chat jazzman. Cette toupie stylistique décoiffe les puristes et attire le grand public. Carrière fragmentée ? Plutôt évolution métastatique.
En 1984, “The Top” tente la synthèse. Smith reste l’auteur, voix, cerveau-cadavre du groupe, tandis que la valse des musiciens continue : Andy Anderson, Porl Thompson, Philly Thornalley entrent et sortent comme dans une série B anglaise. Le tournant pop se cristallise avec “The Head On The Door” (1985). “In Between Days” et “Close to Me” deviennent des standards, la collaboration avec Tim Pope transforme les clips du groupe en courts-métrages absurdes et affolés.
Grandeur et décadence : “Kiss Me Kiss Me Kiss Me” (1987) envahit les stades, alors que l’album double frôle la saturation mais enflamme les charts, porté par “Just Like Heaven” et “Why Can’t I Be You?”. Les salles deviennent trop petites, les radios trop étroites. Puis vient la consécration avec “Disintegration” (1989), aventure crépusculaire adulée pour ses atmosphères saturées, ses plaintes voluptueuses, et ses singles déchirants — “Lullaby”, “Pictures of You”, “Lovesong”.
Les années 90 voient le groupe tenter de garder le cap : “Wish” (1992) caracole en tête des ventes, “Wild Mood Swings” (1996) explose en vol, “Bloodflowers” (2000) esquisse le retour à la densité. Les départs s’enchaînent, Smith reste l’unique phare, recrutant, excluant, testant. Malgré les évolutions, la cure ne se dissout pas : elle s’étend, Erasmus maudit du rock.
Si ce panorama vous laisse sur votre faim, plongez dans la liste des groupes rivaux cités par la critique ou lisez la bio torturée des rivaux sur Foo Fighters. Mais l’empreinte de The Cure, elle, n’a jamais totalement pâli.
Style musical et influences : du spleen cold wave à la pop vampirique
La galaxie The Cure s’explore comme une cartographie du vague à l’âme, des marges ombragées du punk à l’étirement pop, avec à chaque détour une invention de style. Si l’on part du post-punk originel — “Three Imaginary Boys”, minimaliste, sec, claudicant — le vrai virage apparaît dès “Seventeen Seconds”, fondant ce que la presse qualifiera, les soirs de brume, de cold wave. L’influence de Joy Division est palpable, voire revendiquée : basse plombée, guitares étirées, batterie métronomique. Impossible d’ignorer ce goût de malaise partagé, ce refus de la pose festive chère à Duran Duran ou aux Talking Heads.
L’autre pilier ? Le goth rock, avatar anglais de la mélancolie. The Cure façonne le prototype du curiste : yeux charbonneux, lèvres baveuses, cheveux aussi crêpés que la nuit. Tout droit sortis de l’imagination d’un Tim Burton ou d’une soirée trop longue chez les Banshee. Smith pioche sans complexe chez Siouxsie, Bauhaus et Echo & The Bunnymen, mais tord la fibre noire en quête d’une tendresse lancinante.
Viendront ensuite les mutations new wave et pop : synthés cheap, saxophones tordus sur “The Lovecats”, montages vidéo surréalistes. Dans la foulée, la scène de Manchester (où traînent New Order ou Depeche Mode) influence le virage électronique d’une partie du répertoire. Mais là où Depeche Mode cabotine sur la grand-route de la pop synthétique, The Cure s’autorise la faille, la fragilité, l’émotion filandreuse. À chaque période son ombre — cold wave, new wave, post-punk, pop, rock alternatif — mais jamais d’abandon total à la facilité commerciale.
La vraie bichette ? La capacité des The Cure à s’auto-citer, reprendre un riff, vampiriser sa propre tristesse sans jamais vraiment trahir son identité. Leurs mélodies sinueuses hantent autant les films d’ados mélancoliques que les playlists des étudiants branchés, tandis que leurs premiers albums restent la bande-son idéale de toute nuit sans sommeil.
Les héritiers les plus évidents ? The Smashing Pumpkins, Placebo, The XX, Interpol. Tous ont croqué dans le fruit défendu du spleen curiste, comme un acte obligatoire de passage à l’âge adulte. Pour approfondir cette cartographie d’influences, jetez un œil à l’analyse croisée de Korn et du métal alternatif, ou décortiquez le parcours improbable d’Aerosmith, entre blues, rock et excès médiatiques. Qu’on aime ou qu’on moque, impossible d’ignorer le passage du nuage noir de The Cure sur le ciel du rock mondial.
Anecdotes et moments marquants : entre larmes, clashs et clips hallucinés
Le parcours de The Cure ressemble à une catastrophe aérienne ralentie. Déroutant, certes, mais inratable pour les amateurs d’histoires louches et de soirées improvisées. Premier fait d’armes : Robert Smith, ce romantique de la mort, s’affiche un temps chez Siouxsie and the Banshees, dépanneur de luxe à la gratte. On raconte qu’il aurait sauvé de nombreux concerts mal engagés, mêlant déjà la dualité soft punk/glam d’un groupe aussi difficile à dompter qu’un cocktail de Duran Duran et de Talking Heads imbibés.
En 1979, la première télé française : Smith en pyjama rose, le public médusé. Timing carambolé, icône malgré lui. L’épisode du premier single “Killing an Arab” ne passe pas inaperçu, la polémique fait rage sur le sens du titre (emprunt, bien sûr, à Camus). Premier clash avec la morale, première incompréhension publique.
La période 1980-1982, dite “trilogie du désespoir”, pousse le groupe au bord du gouffre interne. Disputes avec Dempsey, retournements de veste, changements de line-up sur fond de gueule de bois collective. L’entité The Cure survit, mais mute à chaque album : aujourd’hui, Simon Gallup, Porl Thompson, Boris Williams, Roger O’Donnell sont de la partie, demain ils repartent sur une embrouille à base d’overdose de laque.
Autre anecdote : la collaboration tentaculaire avec Tim Pope, réalisateur camé du clip vidéo kitsch. De “In Between Days” à “Just Like Heaven”, chaque vidéo devient un laboratoire d’expérimentation visuelle. Les clips de The Cure, oscillant entre bouffonnerie et surréalisme noir, marquent durablement la scène internationale, imposant à MTV une image entre carnaval gothique et fête foraine postmoderne. “The Caterpillar”, “Lullaby” en sont les témoins hallucinés.
Côté live, les tournées des années 80 font office de messe noire. Les concerts de la tournée “Kiss Me Kiss Me Kiss Me” déplacent des foules hystériques ; la France accueille le groupe comme des ovnis à la fois familiers et étrangers. Smith, irréductiblement hostile aux talk-shows, préfère la scène à la télé, sauf rares apparitions mémorables (mention spéciale à Champs Elysées chez Michel Drucker).
Dans la lignée de leurs contemporains, de Depeche Mode à New Order, les membres de The Cure jonglent avec la gloire, les crises existentielles et les envies de nouveau son. Résultat : à chaque chute, le groupe relance les dés du spleen en studio, offrant un terrain de jeux sonore à une génération entière de musiciens maudits. Et quand la lumière s’éteint, le mythe — bizarrement — augmente encore.
Récompenses et reconnaissance : The Cure dans le panthéon du rock alternatif
La moisson de récompenses n’a jamais vraiment été l’obsession du clan Smith. Pourtant, quelques trophées traînent sur l’étagère — des Brit Awards par-ci, des nominations aux Grammy Awards par-là, le tout saupoudré de classements flatteurs dans les diverses listes de fin d’année. L’accueil critique de certains albums (“Disintegration”, “Wish”) atteint des sommets d’encens, tandis que “Friday I’m in Love” devient l’un des titres les plus repris dans les compils new wave.
En 2019, une reconnaissance tardive mais non feinte : l’entrée de The Cure au Rock and Roll Hall of Fame. Robert Smith reçoit l’honneur avec le détachement sarcastique qui le caractérise. Au fil des décennies, magazines, webzines et journalistes — dont les collègues de Guy Mishima chez RockSound.fr — consacrent leur parcours, dissèquent leur influence, et leur attribuent — à défaut d’une médaille — une place indélébile dans la pop culture mondiale.
Sans être gavé d’awards clinquants, le groupe s’installe dans l’Histoire façon Pink Floyd ou Korn : une trace, une ombre persistante dans la mémoire collective, et plus encore, un statut de référence pour tous les outsiders. L’influence s’étend des rivages du rock sombre jusqu’aux pop stars introspectives, mêmes les remixes improbables de DJs berlinois du XXIème siècle citent The Cure. Rare performance, reconnaissons-le, pour un “groupe de losers” devenu pilier universel.
Difficile d’imaginer la cold wave, la new wave, ou la mouvance gothique sans cette pierre angulaire – mais c’est pourtant de là que tout part. Enfin presque.
Albums clés et discographie complète : la cartographie torturée d’une œuvre charnière
Parler de The Cure, c’est s’infliger la traversée d’une discographie aussi tentaculaire que labyrinthique. De l’épure post-punk à la pop saturée en passant par le prêche gothique, la vie du groupe ressemble à une succession de métamorphoses — chaque album tente une échappée, chaque single court-circuite la narration attendue. Voici le tableau clinique de leur discographie principale, avec quelques faits saillants pour combler les curieux et les maniaques du classement.
Album | Année | Label | Certification | Fait notable |
---|---|---|---|---|
Three Imaginary Boys | 1979 | Fiction Records | — | Débuts minimalistes, influence punk et pop ironique. |
Seventeen Seconds | 1980 | Fiction | — | Première plongée dans la cold wave, atmosphères sombres. |
Faith | 1981 | Fiction | Or (UK) | Amplifie le spleen, tournant introspectif, morceau culte “Primary”. |
Pornography | 1982 | Fiction | — | Culte gothique, textes tourmentés, sonorité abrasive. |
The Top | 1984 | Fiction | — | Expérimental, fusion de styles, période transitionnelle. |
The Head on the Door | 1985 | Fiction | Or (UK) | Succès international, tubes pop “In Between Days”, “Close to Me”. |
Kiss Me Kiss Me Kiss Me | 1987 | Fiction/Elektra | Platine (US) | Double album, diversité stylistique, “Just Like Heaven” incontournable. |
Disintegration | 1989 | Fiction/Elektra | Platine (US), Or (UK) | Chef d’œuvre, sons enveloppants, succès critique et public. |
Wish | 1992 | Fiction/Elektra | Platine (UK, US) | Plus gros succès commercial, “Friday I’m in Love”. |
Wild Mood Swings | 1996 | Fiction | — | Réception mitigée, exploration de multiples genres. |
Bloodflowers | 2000 | Fiction | — | Return to sombre soundscapes; dernier album “classique”. |
The Cure | 2004 | Geffen | — | Production brute, retour à un rock plus direct. |
4:13 Dream | 2008 | Suretone/Geffen | — | Dernier album studio, style éclectique, musique moins acclamée. |
Il serait absurde de résumer la discographie de The Cure à ses seuls disques studio. Au sein de cette colonne vertébrale se glissent lives hallucinés (“Concert”, “Show”, “Paris”, “Trilogy”), compilations indispensables (“Staring at the Sea”, “Galore”), ou encore les étranges OVNIs électroniques du premier best of (“Japanese Whispers”). Mais attention aux raccourcis : chaque album incarne la crise d’identité d’une génération, ses doutes, ses désirs de funérailles bourgeoises ou de débâcles adolescentes.
L’album “Pornography” reste le tunnel froid du goth rock, “Disintegration” la cathédrale crépusculaire, “The Head On The Door” et “Wish” les portes ouvertes aux grandes plaines de la pop — là où les fantômes des Smiths, de New Order ou Duran Duran rôdent en quête de souvenir. Le catalogue des Cure affirme ainsi la légitimité du spleen sur la scène internationale, régénérant en boucle le pouvoir infini de la tristesse parfaitement bottée.
Dans la culture populaire : du décor de film d’ado à la playlist néo-goth
Impossible d’avoir traversé les années 80, 90, puis les décennies numériques sans que The Cure ne vous ait frôlé, ne serait-ce que dans une pub, une B.O. de film, ou au détour d’une playlist nostalgique.
Les titres “Boys Don’t Cry”, “Just Like Heaven” ou “Friday I’m in Love” servent d’habillage sonore à toutes les œuvres explorant ce fameux spleen adolescent — de séries américaines à Netflix aux films français décomplexés. “Pictures of You” s’infiltre illico dans la mémoire collective comme la chanson parfaite des ruptures amoureuses, tandis que “Lullaby” est repris et parodié, de la télé-réalité aux parodies internet.
Plus rare : la silhouette même de Robert Smith, hybridation loufoque d’épouvantail et de poupée russe dark, est copiée/adaptée/détournée par Tim Burton, The Simpsons, South Park, voire des publicités de shampoing gothique (hélas, pas encore massivement en France).
La vague d’influence touche aussi bien la relecture pop par Placebo ou The XX qu’un revival cold wave dans le metal hexagonal — sujet abordé dans cette sélection sur Rocksound. Les remixes par les DJs de Berlin, la récupération d’un refrain par une pub pour parfum, jusqu’aux caméos de Robert Smith dans le jeu vidéo ou la BD underground : la marque “Cure” s’est insérée dans la culture profonde, partout où le spleen, la pose narquoise et la tendresse trash ont leur place.
Enfin, on mentionnera la résurgence actuelle des “soirées 80s” où The Cure trône toujours en haut de la play-list, preuve que, même à l’ère du streaming algorithmique, les plaintes mélodieuses de Smith soignent encore quelques blessures postmodernes.
Conclusion
En 2025, alors que la nostalgie opère ses miracles et que les prothèses de la pop culture s’accrochent à toute racine vintage, The Cure s’affirme toujours comme une force vive, traversant les genres, les générations, les doutes et les modes. Impossible de dire s’ils seront guérit du spleen un jour : l’église curiste accueille toujours aussi bien les vieux croyants que les nouveaux apôtres du désespoir dansant. Leur influence s’étend bien au-delà de leur époque, irrigue encore la création contemporaine, et garantit à titre posthume l’accès au gothique universel, entre New Order, Duran Duran et Banshee. Pour prolonger le voyage sonore, le site officiel du groupe attend les pèlerins modernes ici : Site officiel.
FAQ – Ce que vous vous demandez sur The Cure
1. Qui était dans la formation originelle de The Cure et comment ont-ils évolué ?
La formation initiale se composait de Robert Smith, Michael Dempsey et Lol Tolhurst. Le groupe a connu de nombreux changements de line-up au fil des années, accueillant notamment Simon Gallup, Porl Thompson, Boris Williams, Roger O’Donnell ou Perry Bamonte selon les époques et évolutions stylistiques.
2. Pourquoi The Cure est-il souvent associé à l’esthétique gothique ?
Principalement en raison de l’image de Robert Smith (maquillage épais, cheveux décoiffés), des sonorités sombres et introspectives, et de la période “trilogie” qui a influencé le courant goth rock à la charnière des années 80.
3. Comment la musique de The Cure a-t-elle influencé d’autres groupes ?
Leur usage intensif de la basse, les atmosphères mélancoliques et la touche “cold wave” ont inspiré une myriade de groupes, de Placebo à The XX, mais aussi la scène indépendante et pop alternative internationale.
4. Quelle est la chanson de The Cure la plus populaire à ce jour ?
Difficile à départager selon les publics, mais “Friday I’m in Love”, “Just Like Heaven” et “Lovesong” dominent les classements internationaux et les reprises. Elles incarnent la face plus lumineuse du groupe.
5. The Cure a-t-il remporté des prix majeurs ?
Le groupe a reçu plusieurs distinctions (Brit Awards, MTV Video Music Awards, nominations aux Grammy) et a été introduit au Rock and Roll Hall of Fame en 2019, confirmant son importance dans la musique rock moderne.
6. Quelle est la particularité des concerts de The Cure ?
Les concerts du groupe sont réputés pour leur durée marathon, l’ambiance hypnotique et la setlist souvent différente chaque soir, touchant aussi bien la période sombre que la pop sucrée du catalogue.
7. Quels sont les thèmes principaux abordés dans les textes de Robert Smith ?
Amour déçu, nostalgie, rêves brisés et angoisse existentielle, souvent irrigés par une dimension littéraire inspirée de grands auteurs (Poe, Baudelaire, Camus) et d’obsessions personnelles de Smith.
8. La relation entre The Cure et d’autres groupes comme Banshee, Depeche Mode, ou Joy Division ?
The Cure partage la scène new wave/goth des années 80 avec Siouxsie and the Banshees, Joy Division et Depeche Mode ; ces échanges nourrissent la cross-pollinisation du son et de l’image propres à l’époque.
9. Comment expliquer le mélange de styles dans la discographie du groupe ?
Smith a refusé d’enfermer The Cure dans un genre unique, préférant explorer la pop, le rock psychédélique, le jazz ou le synthétique : chaque album propose une relecture dévastée du son général du groupe.
10. The Cure compte-t-il encore de nombreux fans en 2025, malgré les époques ?
Oui, la base des fans se régénère constamment, portée par la nostalgie, la festivisation du passé et le statut d’icône dark-pop — une présence permanente aussi bien sur les festivals que dans la pop culture actuelle.