Soleil écrasant, décibels en furie, festivaliers en transe. Le Hellfest 2025, c’était quatre jours de chaos sonore et d’amour collectif. Des riffs brûlants, des mosh pits enragés, une programmation éclectique qui a mis les femmes à l’honneur… et un public incandescent, cœur battant de Clisson.
Clisson, 45°C sous les décibels
Bienvenue dans l’antre du chaos et de la fraternité musicale. Hellfest 2025 : quatre jours de fièvre, six scènes en fusion, des riffs comme des coups de tonnerre et un soleil impitoyable qui transforme le moindre pogo en épreuve olympique. Ici, la poussière colle à la peau, les mosh pits font trembler la terre, et les circle pits tournent à la vitesse des cœurs. Mais dans cette fournaise sonore, un seul élément fait battre le pouls du festival : les festivaliers. Bras levés, tatouages trempés, regards complices, cris partagés… c’est ce public incandescent qui transforme chaque concert en rite collectif.
Et cette année, le Hellfest a mis l’ampli sur la diversité : une programmation audacieuse et nuancée où les voix féminines ont rugi avec force, occupant enfin les scènes où trop longtemps elles ont été reléguées à l’arrière-plan. Du metal symphonique au punk énervé, du rock alternatif à l’electro déjantée, le Hellfest 2025 n’a pas simplement résonné : il a affirmé, célébré, transcendé. Alors accroche-toi : ce récit brûlant commence là où le son devient tempête et la sueur, lien de fraternité.
Jeudi 19 juin : Ouverture incandescente sous le soleil de Clisson
Le Hellfest 2025 a démarré sur les chapeaux de roue, avec une météo digne de son nom : chaleur écrasante, ciel sans nuage, et une foule déjà compacte dès l’ouverture des portes. À 16h30, Skindred a lancé les hostilités sur la Mainstage 1 avec un show explosif mêlant ragga, metal et humour britannique. Benji Webbe, fidèle à sa réputation, a enflammé la fosse avec ses costumes flamboyants et ses interludes déjantés, notamment sur le classique “Nobody”.

Skindred au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
Pendant ce temps, sur la Valley, les Norvégiens de Slomosa ont offert un set stoner hypnotique et puissant, porté par les riffs fuzzy de leur album Tundra Rock. Le public, massé sous la tente pour échapper au soleil, a été conquis par leur groove nordique et leur énergie contagieuse.
À 18h, Apocalyptica a pris le relais sur la Mainstage 1 avec un hommage symphonique à Metallica. Armés de leurs violoncelles, les Finlandais ont revisité les classiques comme “Master of Puppets” et “Seek & Destroy” dans une ambiance cinématographique. Le public, d’abord surpris, s’est laissé emporter par la virtuosité et la puissance du trio, accompagné d’un batteur pour renforcer l’impact scénique.
À 19h30, Airbourne a fait trembler Clisson avec son hard rock australien pur jus. Joel O’Keeffe, fidèle à lui-même, a arrosé la foule de riffs, de sueur et de canettes explosées sur le crâne. Le set, ponctué de pyrotechnie et de solos endiablés, a transformé la Mainstage 1 en ring de rock’n’roll. Le nouveau single “GUTSY” a été accueilli comme un hymne à la vie et à la baston, dans une ambiance de chaos maîtrisé.

Airbourne au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
Sur la Warzone, Soft Play a livré un set punk aussi barré qu’énergique. Le duo britannique a enchaîné les titres de leur album Heavy Jelly, entre humour absurde et rage contenue. Le morceau “Punk’s Dead”, réponse aux critiques sur leur changement de nom, a déclenché des pogos furieux et des cris de ralliement. Isaac, debout derrière sa batterie, a électrisé la foule avec son jeu frénétique et ses anecdotes délirantes. Petit bémol sur l’écoute et la bienveillance du public qui n’a pas voulu laisser place au traditionnel pit féminin que le groupe a tenté de mettre en place.
Crescendo furieux jusqu’à l’aube
À mesure que le soleil déclinait sur Clisson, l’intensité du Hellfest montait d’un cran. À 22h25, Rise of the Northstar a pris possession de la Mainstage 2 dans une ambiance de manga hardcore. Les Parisiens, vêtus de leurs tenues inspirées de l’univers shōnen, ont livré un set brutal et fédérateur, ponctué par l’annonce surprise de leur collaboration avec Landmvrks sur le titre “Back 2 Basics”2. Le public, chauffé à blanc, a répondu présent à chaque breakdown, chaque cri de guerre, chaque “Saiya Style”.
Sur la Valley, The Hellacopters ont offert un moment de rock garage pur jus, à 22h55, dans une ambiance plus vintage mais tout aussi électrique. Les Suédois, fidèles à leur réputation, ont enchaîné les classiques comme “By the Grace of God” et “Everything’s on T.V.”, réveillant les amateurs de riffs nerveux et de solos bien sentis.
Puis, à 23h30, la Mainstage 1 s’est embrasée avec l’arrivée de Korn, tête d’affiche incontournable de cette première journée. Jonathan Davis, silhouette sombre et voix torturée, a enchaîné les hymnes du nu metal comme “Freak on a Leash”, “Blind” et “Got the Life”5. Le public, massé jusqu’aux barrières, a vécu un moment de communion intense, entre headbangs furieux et cris cathartiques. Le set, sombre et maîtrisé, a confirmé que Korn reste une référence absolue du genre.

Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
Et pour finir en apothéose, à 1h05, Electric Callboy a pris le relais sur la Mainstage 2 dans un show aussi absurde que génial. Entre eurodance, metalcore et humour potache, les Allemands ont transformé le Hellfest en boîte de nuit sous stéroïdes. Le public a dansé, crié, ri sur des titres comme “Hypa Hypa”, “Pump It”, “Tekkno Train” et même une reprise de “Everytime We Touch”. Le duo avec BABYMETAL sur “RATATATA” a été l’un des moments les plus WTF et jubilatoires du festival. Une clôture de journée totalement débridée, à l’image du Hellfest : imprévisible, extrême, et furieusement vivant.
Vendredi 20 juin : diversité incarnée et clous de spectacle

Sun au Hellfest 2025 – photos Nicolas Keshvary
Après un jeudi brûlant, la deuxième journée du Hellfest s’est ouverte sous un soleil déjà mordant, mais les plus matinaux ont eu droit à un réveil tout en décibels et en contrastes. Sur la Mainstage 2, c’est la franco-allemande Karoline Rose, alias Sun, qui a lancé les hostilités avec sa “brutal pop” fracassante. Growls, refrains accrocheurs et esthétique explosive : la performance a tenu toutes ses promesses.
À 11h, Cachemire a pris le relais sur la même scène avec son rock francophone teinté d’humour grinçant. Leur set, emmené par “Moi être roi”, a dégénéré dans un wall of death inattendu, tandis qu’une traduction en langue des signes de leurs paroles offrait une dimension inclusive saluée.

Cachemire – Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary

Festivaliers au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
La journée a ensuite navigué entre onirisme et rage maîtrisée. À 13h, le trio suisse Dirty Sound Magnet a hypnotisé la Valley avec son psychédélisme inspiré. Une oasis sonore qui a tranché avec l’énergie brute déployée quelques minutes plus tard par Last Train sur la Mainstage 1. Les Alsaciens, désormais figures majeures du rock français, ont livré un concert intense, émotionnel, à la hauteur de leur réputation. Leur morceau final, “The Big Picture”, a été accueilli dans une ferveur presque religieuse, les poings levés et les regards embués.

Last Train au Hellfest 2025
L’après-midi a continué sur la lancée, avec les sœurs Villarreal de The Warning qui ont su réinjecter une dose de rage féminine maîtrisée sur la Mainstage 1. Leur set, ponctué de morceaux en espagnol, a séduit par sa sincérité et sa précision scénique. Pendant ce temps, Nervosa retournait l’Altar avec leur death/thrash sans compromis, déjà rôdées par leur passage sur la tournée Hellfest Warm-Up quelques mois plus tôt.

The Warning au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
À 16h30, les Royal Republic, ont régalé le public avec leur cocktail détonant de glam rock disco punk suédois, leur humour décalé et leurs reprises inattendues, tel le tube disco « Venus » revisité à la sauce Royal. Entre riffs acérés et chorégraphies absurdes, ils ont transformé la plaine en terrain de jeu géant, donnant au public exactement ce qu’il était venu chercher : du fun et du bruit. Blousons de cuir et colliers de perles sous le soleil ardent, humour grinçant, mais surtout des morceaux ultra efficaces comme “Tommy Gun” ou “Baby”. Leur énergie contagieuse a fait d’eux, sans conteste, les chouchous des festivaliers.

Royal Republic Hellfest 2025 – Photo @François Capdeville
Le crépuscule s’est teinté de contrastes. Spiritbox a livré une performance sombre et immersive sur la Mainstage 2, portée par la voix versatile de Courtney LaPlante, oscillant entre murmures cristallins et hurlements abyssaux. À 18h35, les vétérans de The Cult sont montés sur la Mainstage 1 dans une ambiance plus introspective. Le public, partagé entre nostalgie et attente de folie, a été cueilli par un set maîtrisé mais jugé un peu trop sage par certains festivaliers.

Une scénographie macabre au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
La soirée a culminé avec deux shows majestueux. D’abord, Epica, sur la Mainstage 2, a magnifié le ciel de Clisson avec ses orchestrations symphoniques, une Simone Simons en état de grâce et un public conquis. Juste après, les Mongols de The Hu ont plongé la Mainstage 1 dans un univers épique, mêlant chant diphonique et puissance tribale. Leur reprise de “The Trooper” d’Iron Maiden a déclenché une ovation spontanée.

The Hu au Hellfest 2025 – Photos Nicolas Keshvary
À 22h50, l’énergie punk gothique de The Damned a déferlé sur la Warzone, alors que Muse entrait en scène sur la Mainstage 1. Premier passage du groupe au Hellfest, le show a commencé dans la confusion technique avant de s’élever en crescendo, notamment grâce à une intro surprise de “Stranded” en hommage à Gojira. Malgré des visuels impressionnants, une partie du public a regretté une certaine froideur, voire une retenue trop polie pour un tel événement.

Le plan de l’enfer, accessoire indispensable pour se repérer au Hellfest
La nuit a continué à se déployer en contrastes : Hermano a fait trembler la Valley avec un set stoner musclé et intense, mené par John Garcia dans un retour aussi attendu qu’acerbe. Et à 1h du matin, c’est Sex Pistols, version 2025 avec Frank Carter au micro, qui ont fait rugir la Warzone jusqu’à 2h. Si l’énergie était là, la magie du punk originel n’a pas tout à fait opéré, laissant certains nostalgiques sur leur faim. Pendant ce temps, pour ceux en quête de rituel et de transe, Heilung clôturait la Mainstage 2 avec un show chamanique et hypnotique, entre tambours et incantations ancestrales.

Elvis est toujours parmi nous au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
Samedi 21 juin : entre révélations et légendes
Avant même que la plaine ne s’éveille tout à fait, c’est sur la Valley que la journée a débuté à 10h30 avec Howard, dont le rock psyché teinté de distorsion a apporté une première dose de vertige planant. Quelques dizaines de minutes plus tard, sur la Mainstage 1, Lucie Sue a confirmé son ascension avec un set abrasif et sincère, mêlant tension émotionnelle et puissance brute. Sa présence, encore discrète mais parfaitement maîtrisée, a donné à cette matinée un souffle rafraîchissant.

Lucie Sue au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
La montée en puissance s’est poursuivie avec Audrey Horne, qui a injecté son hard rock norvégien énergique sur la Mainstage, offrant un concert dynamique aux mélodies accrocheuses, porté par la voix charismatique de Toschie. De l’autre côté du site, The Southern River Band a retourné les festivaliers avec un groove austral explosif, façon AC/DC des grands jours, baigné de riffs bluesy et de bonne humeur contagieuse.
À 14h20, double plaisir : les virtuoses de Freak Kitchen ont conquis la Mainstage 2 avec leur metal progressif humoristique emmené par Mattias IA Eklundh, tandis que dans la Valley, le public attendait Stoned Jesus.
C’est à 16h50 que le festival a basculé dans une autre dimension avec la prestation magistrale de Myles Kennedy sur la Mainstage 1 dans un set sublime, porté par une voix cristalline et un feeling hors pair. À la fois humble et grandiose, le très charismatique chanteur a déroulé un set parfaitement équilibré, entre ballades lumineuses et envolées vocales à couper le souffle. Une parenthèse élégante et vibrante au cœur de l’après-midi. Le morceau “Year of the Tiger” a été salué comme l’un des plus beaux instants du festival. Une parenthèse de justesse et de maîtrise dans une journée intensément saturée.

Myles Kennedy au Hellfest 2025
En fin de journée, les festivaliers ont dû faire des choix cornéliens. Black Country Communion, supergroupe composé notamment de Glenn Hughes et Joe Bonamassa, a offert un show racé et technique sur la Mainstage 1 à 18h30, tandis qu’à la même heure, Stick To Your Guns déchaînait la Warzone dans une transe hardcore vindicative. De son côté, la Mainstage 2 accueillait Savatage pour un retour scénique longtemps espéré. Entre émotion et nostalgie, le groupe a livré “Believe” en clin d’œil vidéo à Jon Oliva, provoquant des frissons généralisés dans l’assemblée.
Puis vint un rare moment de communion instrumentale sur la Mainstage 1 : le SatchVai Band, alliance sacrée entre Joe Satriani et Steve Vai, a offert une démonstration technique et émotionnelle, où les solos se répondaient dans une danse électrique. Juste derrière, à 21h50, Judas Priest a fait résonner le heavy metal éternel sur la Mainstage 2. Rob Halford, toujours aussi impérial, a fait rugir le public dans un set millimétré.

Satchvai band au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
À la tombée de la nuit, Scorpions a investi la Mainstage 1 à 23h10 avec un concert célébrant ses 60 ans d’existence. Des classiques comme “Wind of Change” ou “Rock You Like a Hurricane” ont rallié les générations dans une vibrante émotion collective. Sur la Warzone, Defeater offrait à la même heure une prestation intense et chargée de sens, dans un univers radicalement différent mais tout aussi sincère.
Enfin, les insomnies heureuses se sont partagées entre deux ultimes puissances : dans la Valley à 1h, Russian Circles a déroulé ses cathédrales instrumentales avec une majesté sombre, tandis qu’à la Warzone, Turnstile mettait un terme à cette journée avec une explosion de hardcore groovy et fédérateur. Une heure de chaos sublime, dans une ambiance euphorique de clôture nocturne.

Turnstile – Hellfest 2025 – Photo @François Capdeville
Dimanche 22 juin : clôture en apothéose sous les étoiles de Clisson
Après trois jours de décibels, de sueur et de communion musicale, le dimanche du Hellfest 2025 s’est ouvert dans une ambiance paradoxale : à la fois empreinte de fatigue et d’une excitation fébrile. Les corps sont marqués, les voix éraillées, mais l’envie de profiter jusqu’au bout est intacte. Et dès 10h30, The Chainsaw Motel sur la Mainstage 2 a donné le ton avec un set punk abrasif, réveillant les plus vaillants.
Sur la Mainstage 1, Bastardane — emmené par Castor Hetfield, fils de James — a surpris par sa maturité musicale. Leur sludge teinté de thrash a séduit les curieux venus découvrir ce jeune trio. À 12h15, Ashen a mis le feu avec une énergie brute et un featuring inattendu de Will Ramos (Lorna Shore), avant de balancer une reprise musclée de “Smells Like Teen Spirit” qui a divisé mais marqué les esprits. Sur la mainstage 2, Novelists a marqué les esprits avec un set incisif et introspectif. Emmené par Camille Contreras, le groupe français a dévoilé une nouvelle identité scénique : metalcore progressif, ambiances aériennes et refrains puissants. Le public, encore en phase de réveil, s’est laissé emporter par “Smoke Signals” et les titres de CODA, saluant une performance maîtrisée et profondément humaine. Une renaissance éclatante, confirmant que Novelists a trouvé sa voix.

Novelists au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
La journée a ensuite enchaîné les contrastes. Dead Poet Society, à 15h10 sur la Mainstage 1, a offert un moment suspendu au cœur du tumulte du dimanche. Ce quatuor originaire de Los Angeles, mené par le charismatique Jack Underkofler, a su imposer son style singulier : un rock alternatif aux textures abrasives, porté par des riffs tranchants et une voix écorchée. Dès les premières notes de “.intoodeep.”, le public s’est rapproché, attiré par cette énergie contenue, presque féline. Le groupe a enchaîné avec “Running in Circles” et “I hope you hate me.”, deux titres phares de leur dernier album, dans une interprétation viscérale. Jack, vêtu d’un débardeur noir et d’un regard fiévreux, a ponctué chaque morceau de quelques mots en français, saluant la ferveur du public clissonnais : “Vous êtes incroyables, merci Hellfest !” Dead Poet Society n’est plus un groupe émergent, mais une valeur montante du rock moderne. Leur capacité à mêler rage, élégance et introspection les place dans une catégorie à part, loin des formats convenus. Leur passage au Hellfest 2025 a été salué comme l’un des sets les plus authentiques et émotionnels de la journée.
À la suite, Poppy, sur la Mainstage 2, a déconcerté avec son mélange de pop, metal et électro, dans une performance aussi inclassable que captivante. Lorna Shore, à 16h, a déchaîné les enfers avec son deathcore symphonique, porté par un Will Ramos en état de grâce, entre growl abyssal, screams de harpies et envolées épiques.

Lorna Shore au Hellfest 2025
À 16h50, Eagles of Death Metal ont livré bien plus qu’un simple set rock’n’roll. Mené par un Jesse Hughes visiblement bouleversé, le groupe a transformé sa prestation en un véritable hommage à la France, au public du Hellfest, et au souvenir toujours brûlant du Bataclan, où ils jouaient le soir des attentats du 13 novembre 2015. Dès les premières notes, l’ambiance était électrique mais teintée de gravité. Hughes, arborant ses lunettes rouges et son sourire sincère, n’a cessé de remercier les festivaliers pour leur accueil et leur fidélité. Mais c’est au moment de “I Love You All the Time” que l’émotion a atteint son paroxysme. Le chanteur, la voix tremblante, a interrompu le morceau pour déclarer : “Je vous aime tous, chaque jour, chaque heure. La France est dans mon cœur pour toujours.” Une déclaration d’amour poignante, saluée par une ovation spontanée et des larmes dans le public.
Le reste du set, entre humour corrosif et riffs entêtants, a permis de relâcher la tension dans une ambiance festive et fraternelle. Mais ce moment suspendu, entre mémoire et musique, a rappelé que le Hellfest est aussi un lieu de résilience et de communion. Jesse Hughes, fidèle à lui-même, a prouvé qu’au-delà du rock, il incarne une forme de sincérité rare — et que la scène peut être un lieu de guérison autant que de célébration.

Eagles of Death Metal au Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary
La soirée a pris une tournure explosive avec Cypress Hill à 20h50 sur la Mainstage 1. Le public a sauté sur “Insane in the Brain” et “Jump Around”, dans une ambiance survoltée. Sur la Mainstage 2, Falling in Reverse a livré un show visuellement spectaculaire, entre pyrotechnie et provocations. Le très polémique Ronnie Radke, en maître de cérémonie, a électrisé la foule avec “Popular Monster” et une intro inattendue sur “La Vie en Rose”.
Et puis vint Linkin Park, à 23h, pour une clôture chargée d’émotion. Le retour du groupe, porté par Emily Armstrong, a été accueilli comme un moment historique. Sa voix puissante a su rendre hommage à Chester Bennington tout en affirmant une nouvelle identité. “In the End” et “Numb” ont été repris en chœur par 70 000 festivaliers, dans une ferveur collective bouleversante. Une vague d’émotion a submergé le site, concluant ce Hellfest sur une note douce-amère, mais puissamment fédératrice.
Le feu d’artifice final, sur “Thunderstruck” d’AC/DC, a illuminé le ciel de Clisson, scellant cette 18ᵉ édition dans une explosion de lumière et de gratitude. Les regards étaient tournés vers le ciel, les cœurs encore saturés de décibels et de souvenirs. Une édition marquée par la chaleur, la diversité, et une ambiance unique qui fait du Hellfest bien plus qu’un simple festival : c’est un rituel de fraternité, de passion et d’abandon. Une expérience humaine et musicale hors du commun. Merci le Hellfest, c’était beau, c’etait brûlant, on a des souvenirs pour un an. Rendez-vous en 2026.

Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary

Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary

Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary

Hellfest 2025 – Photo Nicolas Keshvary