ROYAL REPUBLIC

Royal Republic : l’interview retour vers le futur !

par | 20 Mai 2025 | INTERVIEW

⏱ Temps de lecture : 8 min

Il y a quelques temps, la moitié du quatuor du grand Nord, les infatigables Royal Republic, étaient de passage à Paris pour parler de leur album Lovecop, et de leur tournée européenne. C’est Per et Hannes, respectivement batteur et guitariste, qui se sont prêtés au jeu des questions-réponses, et m’ont raconté les débuts du groupe, leur inarrêtable chemin vers le succès et la conquête de fans toujours plus nombreux !  Une interview pleine de bons souvenirs, d’humour suédois, de cuir et de colliers de perles !

 

Royal Republic -Photo Eric CANTO

Royal Republic -Photo Eric CANTO

 

Un cinquième album et déjà 15 ans d’existence pour Royal Republic ! Le temps passe vite ! Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Hannes (Royal Republic ) : On était tous les 4 à l’académie de musique de Malmo, en Suède. Le projet de départ c’était de devenir professeurs de musique. Adam (le chanteur) a décidé que ce n’était pas fait pour lui et nous a proposé de monter un groupe, on avait des cours en commun et c’est comme ça qu’on s’est rencontrés.

Per (Royal Republic ) : Moi je jouais du triangle, et c’est là que je me suis dit que ce n’était pas pour moi ahaha !

 

Et comment se sont passés vos débuts en tant que groupe ? C’était un long fleuve tranquille ?

Per (Royal Republic ) : Beaucoup d’étudiants de cette école montaient des groupes en se disant, c’est bon on a étudié la musique on est des professionnels, on sait de quoi on parle… et ça ne marchait pas. Nous on ne voulait pas avoir cette étiquette de groupe sorti de l’école. On avait peur d’être catalogués au début. Aujourd’hui on a pris confiance, on s’amuse et on s’autorise bien plus de choses qu’avant !

Hannes (Royal Republic ) : En plus les labels voulaient des groupes avec des histoires à la Motley Crue, des scandales qui feraient la une des magazines ! Ils nous avaient même proposé de nous faire venir à Stockholm avec le mot d’ordre de tout casser et de saccager notre chambre d’hotel, genre « allez-y, lâchez-vous, jetez le mobilier par la fenêtre, démontez un bar, on aura des images, ce sera rock ! » Mais c’est pas nous du tout… on est polis et bien élevés, nous… on est Suédois ! Hahahaha ! Donc merci mais non merci. On aurait eu l’air stupide en plus…

 

Royal Republic -Photo Eric CANTO

Royal Republic -Photo Eric CANTO

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de monter sur scène un jour, ou de faire du rock ? Un artiste ? Un évènement particulier ? Une rencontre ?

Hannes (Royal Republic ) : J’ai commencé le piano classique à 6 ans et quand j’ai découvert Kurt Cobain à l’adolescence, ça a changé ma vie. J’ai convaincu mes parents de me laisser abandonner le piano et de m’acheter une guitare électrique. Nirvana a été le début de tout.

Per (Royal Republic ) : Moi j’ai découvert que je pouvais être à l’aise et bon sur scène grâce à un spectacle de danse hip-hop de mon école vers l’âge de 7 ans. Intuitivement j’avais le rythme, je bougeais, je dansais… J’avais des paroles et des mélodies qui me venaient en tête et c’est là que j’ai compris que j’avais un talent naturel pour la musique.

 

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Per et Hannes de Royal Republic, sous l’objectif de Caro

 

Vous aviez déjà une idée définie de ce que serait le style de Royal Republic quand vous avez commencé à jouer ensemble ?

Per (Royal Republic ) : Nos influences étaient très claires ! Lors des premières répétitions on étaient tous d’accord sur le fait qu’on voulait prendre le meilleur des 4 groupes qui étaient nos préférés : Danko Jones, The Hives, Franz Ferdinand et Gluecifer. Le côté dansant de la rythmique était ce qui nous importait le plus, on voulait faire un rock pêchu qui fasse danser les gens et leur donne envie de bouger et de s’amuser… au fur et à mesure on a défini ce qui nous plaisait vraiment et on a trouvé notre son !

On a aussi pris la liberté d’explorer les genres, ajouter des sons pop ou disco si on en a envie, sans rester enfermés dans un genre musical bien défini. Si le public n’est pas en train de headbanger et de danser en même temps c’est qu’on n’a pas bien fait notre boulot !

 

Vous y arrivez très bien ! Lovecop est une mine de tubes hyper dansants avec des mélodies imparables. Et quand vous êtes sur scène l’énergie est communicative ! Tout le monde a le sourire et danse du début à la fin !

Hannes (Royal Republic ) : Merci, c’est le plus beau compliment qu’on puisse nous faire ! Une fois comme ça on s’est retrouvés dans un festival métal où notre agent avait réussi à nous placer. Il y avait des gros barbus avec des casques de viking et des t-shirts Cannibal Corpse dans le public… on se demandait si ils allaient nous lancer des trucs à la figure et en fait ils étaient tous en train de danser pendant notre set et de se marrer ! On a eu de super retours après ça !

 

Il n’y a pas une seule mauvaise chanson dans toute votre discographie quand j’y pense… vous faites soit des tubes, soit de très bonnes chansons ! Comment vous faites ?

Per (Royal Republic ) : Wouah merci, je vais finir par pleurer de bonheur si tu continues ahaha ! Je crois que c’est parce qu’on reste fidèles à nous-mêmes et qu’on joue vraiment ce qui nous fait plaisir, avec de l’énergie et du fun et sans trop se soucier des modes, du style… c’est peut-être pour ça qu’on s’est fait virer de plusieurs labels. On ne rentre pas dans les cases… on se donne la liberté d’aller où on veut musicalement. Et ça marche.

 

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Royal Republic -Photo Eric CANTO

 

Comment se passent vos sessions en studio ? Vous arrivez avec des titres et des idées abouties ou bien vous jouez tous ensemble ?

Per (Royal Republic ) : On écrit tout à l’avance, souvent séparément puis on se retrouve pour échanger sur nos idées et généralement on se connaît assez bien pour aimer ce qu’on se propose. Quand on arrive en studio c’est qu’on sait où on va et potentiellement les chansons sont déjà suffisamment abouties et répétées pour pouvoir les enregistrer rapidement. Mais c’est le moment où la production arrive, écoute une seule fois et dit « j’aime pas trop cette partie, change-ci, change-ça… » parfois c’est un peu frustrant mais c’est leur boulot et on leur fait confiance.

Hannes (Royal Republic ) : Mais on a passé 6 mois sur ces chansons et tu me dis en cinq minutes qu’il faut changer des trucs ? Ha c’est pas si facile parfois… on aimerait bien être un groupe qui rentre un studio et qui jam et improvise et enregistre un disque mythique en trois jours mais on est studieux et organisés. Toujours ce côté suédois… 😉

 

Royal Republic -Photo Eric CANTO

Royal Republic -Photo Eric CANTO

 

Vous avez sorti un album incroyable avec des versions country de vos chansons il y a quelques années. D’où est venue cette idée saugrenue ?

Per (Royal Republic ) : On nous a demandé de faire une version acoustique de « Walk » pour une session radio, mais ça ne fonctionnait pas avec cette chanson et en testant l’acoustique sur d’autres chansons on en est venus à faire un truc bluegrass country et quelqu’un nous a dit « est-ce que vous pouvez faire un set de 60 minutes avec des versions country ? » On l’a fait et on s’est tellement amusés à le faire que c’est devenu un album et puis une tournée.

Hannes (Royal Republic ) : Et une tournée sold out partout, c’est ça le plus dingue ! C’est que nos fans, qui sont des fans de rock à la base, se sont tous jetés sur cette tournée country. Et bon, peut-être qu’ils ne savaient pas ce qu’ils allaient voir sur scène en fait ahaha mais c’était tellement marrant qu’on a intégré depuis quelques versions country à notre set rock en live.

 

En parlant de live, chacun de vos concerts est sold out quand vous venez en France, je vous ai vus dans des salles de plus en plus grandes au fil des années faire jumper tout le monde… jusqu’à l’Olympia en 2023 ! Où allez-vous jouer une prochaine fois ? Pas plus grand j’espère, l’énergie se disperse dans la foule. Faites plusieurs dates à la Cigale ou au Trianon comme Jack White, ce serait très cool !

Per (Royal Republic ) : C’est vrai qu’on a une très bonne fan-base en France, c’est un des pays qui nous accueille le mieux depuis nos débuts, on a parcouru beaucoup de scènes, de salles et de festivals en France et on adore être ici ! Le public est incroyablement réceptif à chaque concert ! On sera au Zénith en novembre, mais promis, on fera en sorte que ce soit convivial malgré la taille ! (Et je vous confirme que le concert au Zénith était incroyablement cool !) Mais c’est une bonne idée les deux dates consécutives dans une plus petite salle pour un prochain passage à Paris !

Hannes (Royal Republic ) : C’est vrai qu’on aime bien les petites salles comme toi, l’acoustique y est meilleure et on se sent plus proche du public quand on voit le visage des gens. Un festival ou une grande salle cela dit c’est une émotion différente, quand on voit une foule immense qui bouge ensemble et qui chante les paroles de nos chansons d’une seule voix, c’est dingue !

 

 

Vous avez un sens du style unique avec vos tenues assorties entre les complets vestons à paillettes ou les blousons en cuir avec les colliers de perle… Qui parmi vous choisit le style et les tenues ?

Per (Royal Republic ) : Ce qui est bien c’est qu’on est assez d’accord là-dessus aussi. On a toujours eu envie de sortir des clichés des groupes de rock avec des gros bras tatoués et des t-shirts alors on a testé le costume à paillettes, le smoking, et pour le collier de perles avec le perfecto c’est Adam, le frontman, qui a commencé à en porter un pour casser le côté hyper viril du blouson en cuir… et on a décidé de tous faire la même chose.

Hannes (Royal Republic ) : Et quand on s’est retrouvés sur la scène de ce festival métal avec nos colliers de perles et nos cuirs, Adam a eu cette réplique énorme… Il s’est adressé à cette foule de gros balèzes barbus et il leur a dit « vous savez ce qu’il faut comme couilles pour venir sur scène ici avec un collier de perles ? » Hilarité générale. Il les a conquis avec une phrase !

 

 

Est-ce que vous avez un autre souvenir de punchline ou une anecdote mémorable à me raconter ?

Hannes (Royal Republic ) : Une anecdote ET une punchline de fou ! Quand on a sorti notre premier album, on nous comparait beaucoup à The Hives, qui étaient les grands patrons du rock en Suède depuis un moment déjà. Et ça nous tracassait un peu de savoir que dans notre propre pays on se faisait traiter d’aspirants Hives, même si on les adorait évidemment. Un jour on se retrouve sur une soirée à laquelle ils participaient aussi et on avait beaucoup parlé de ça entre nous, de cette comparaison constante.

Pendant l’aftershow je vois Pelle, le chanteur des Hives, accoudé au bar et je me dis que je vais aller lui demander ce qu’il en pense directement. Je me présente et je lui demande si il trouve qu’on essaye de leur ressembler en vrai ? Et là il me regarde avec un petit sourire et un clin d’œil et il me dit « Mais est-ce que TOUS les groupes ne veulent pas ressembler à The Hives ? ». C’était la vanne parfaite.

 

En effet, la punchline est parfaite ahaha ! Merci les gars pour ce voyage dans le temps en votre compagnie ! On se voit bientôt en concert, je serai en train de jumper non loin de la scène !

Per (Royal Republic ) : Merci à toi de nous avoir emmenés dans les souvenirs et pour les bons retours sur Lovecop !

Hannes (Royal Republic ) : Rendez-vous sur les prochaines dates !

 

 

Suivez Royal Republic sur Instagram @royalrepublic pour les futures dates de concert !

Ils seront sur la Mainstage du Hellfest Vendredi 20 Juin 2025 !

L’album LoveCop est disponible sur toutes les plateformes ainsi qu’en vinyle et en CD ! Et découvrez le clip de LoveCop !