Interview, Teddy Swims : « Une chanson a changé toute ma vie ! »

Par Caro
Publié le 28 novembre 2024

Impossible de passer à côté du phénomène Teddy Swims ! L’américain au look improbable et à la voix si particulière, mélange de vibes et de groove naturel, a conquis des centaines de millions de personnes dans le monde. Sa chanson « Lose Control » est devenue en quelques semaines un hymne Soul incontournable. Rencontre backstage avec un personnage aussi unique qu’attachant.

 

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Teddy Swims par David Poulain

 

Salut Teddy, merci de me recevoir avant de monter sur scène ! Le concert est sold out depuis des mois, ta chanson Lose control est un tube planétaire…comment te sens-tu ? Tu es sur un petit nuage ?

Teddy Swims : Sur un nuage géant même ! Je vis un rêve éveillé ! « Lose Control » rencontre un succès phénoménal depuis sa sortie et je parcours le monde depuis des mois pour l’interpréter en live !

 

Chanter, c’était un rêve de gosse pour toi ?

Teddy Swims :  L’idée de chanter devant un public m’est venue assez tôt, oui. Je devais avoir 12 ans environ, il y avait ce groupe appelé Acceptance, qui faisait de la pop punk. L’écoute de leur album Phantoms a changé ma vie et c’est là que j’ai décidé que je voulais chanter dans un groupe !

 

Tu pensais déjà faire carrière dans la musique à l’époque ?

Teddy Swims : J’ai grandi dans une famille américaine assez conservatrice où la religion et le football (américain) étaient les piliers fondamentaux de la vie. Ma mère me voyait faire une carrière de footballeur professionnel et fondait de grands espoirs là-dessus, mais j’ai réalisé vers les 14-15 ans que ce n’était pas fait pour moi. D’abord parce que j’arrivais à un âge où les autres commençaient tous à devenir plus grands et plus costauds que moi… et rares sont les prodiges qui font carrière dans le sport en ayant été repérés au lycée. Ce n’était pas ce que je voulais. Chanter et jouer la comédie, c’était ce qui m’attirait vraiment. Pas courir derrière un ballon en essayant d’éviter de me blesser.

 

Comment as-tu commencé à chanter alors ?

Teddy Swims : Je me suis inscris aux cours de théâtre et de chant de mon école. J’ai adoré ça, j’étais dans mon élément quel que soit le répertoire. Et même si ma voix n’était pas encore telle qu’elle est aujourd’hui et bien plus adolescente, elle était déjà pas mal. En tout cas ça a plu à ma mère ahaha ! Ensuite j’ai monté un tas de groupes avec des copains pour tester ma voix dans différents registres… J’ai fait du métal où je criais beaucoup, du rap, du rock, de l’emo punk, de la soul, du R’nB, de la country même… chanter était vraiment un besoin physiologique chez moi !

 

Et comment as-tu découvert la Soul et ce son très sixties teinté de Blues que tu peux avoir dans certaines de tes chansons aujourd’hui ? Tu es un enfant des années 90 malgré cette grosse barbe…

Teddy Swims : Ahahaha ! Oui, tu as vu la barbe ça vieillit bien on me donne facilement 10 ans de plus, sinon j’ai une tête de bébé, ça va pas du tout… La Soul c’est chez mon père que je l’ai découverte et c’était une vraie révélation pour moi. Il avait plein de disques et me laissait tout sortir et écouter.

Un jour je suis tombé sur Al Green et ses vibes ont tout changé. La musicalité de sa voix, et celle de Stevie Wonder m’ont marqué profondément. Les émotions qu’ils transmettaient étaient incroyables ! J’ai toujours voulu provoquer ce genre de réaction chez les gens, et aujourd’hui ça y est ! J’ai trouvé mon style dans la Soul mais je reste toujours un explorateur des styles et des genres et je me laisse porter selon les envies… comme en tatouage, tu as vu ?

 

Teddy Swims

Teddy Swims photographié par Caro

 

 

Comment ne pas le voir ahaha ? Il y en a partout ! D’où te vient cette frénésie d’encre ?

Teddy Swims : Ça remonte à loin en fait… J’ai toujours voulu être tatoué aussi loin que je me souvienne alors que mon environnement familial ne me prédestinait pas à ça. Mon grand-père paternel était pasteur, un homme bon, plutôt strict avec des valeurs morales à l’ancienne… Après la messe et son sermon du dimanche on allait parfois déjeuner en famille dans un restaurant, il y avait un distributeur avec des tatouages éphémères et des petits jeux, et je claquais toutes les pièces que je n’avais pas donné lors de la quête à la messe dans les tattoos que je me collais partout sur les bras. Je me regardais ensuite dans la glace en faisant des poses de gros dur… j’avais 8 ans ! Ahaha ! Et quand on me demandait ce que je voulais être quand je serais grand je disais… tatoué !

 

À quel âge as-tu commencé à te faire tatouer ?

Teddy Swims : J’avais 16 ans pour mon premier tatouage, c’était une bonne erreur de jeunesse, je voulais me faire tatouer sans savoir quoi et j’ai demandé une grosse croix sur le bras avec mon nom de famille et ma date de naissance… genre Moi, super cool depuis 1992 ! (rires) L’idée toute pourrie ! Je l’ai fait recouvrir depuis…

 

Comment s’est passée ton aventure tattoo après ça ? Tu as beaucoup de pièces de style différent, tu es plutôt collectionneur ?

Teddy Swims : Je me suis fait pas mal piquer par des potes tatoueurs les premières années. Parfois j’avais des idées et parfois je leur disais juste de me piquer ce qu’ils voulaient pour avoir des pièces d’eux sur moi. C’est surtout comme ça que je fonctionne aujourd’hui. Beaucoup de tatoueurs me contactent en me demandant si ils peuvent me tatouer.

Quand je voyage je les fais venir, ils ont préparé le dessin qu’ils veulent et ils signent leur tatouage sur moi. J’aime garder toutes ces œuvres d’art spontanées qui me sont offertes par les artistes, je suis comme une galerie d’art ambulante. Tous ces moments de tattoo sont gravés dans ma mémoire en plus d’être marqués sur ma peau. Comme le portrait de mon pote Derek réalisé par lui-même. C’est moi qui le lui ai demandé. Il m’a fait de nombreux tattoos et je voulais qu’il me pique son propre portrait. C’est mon meilleur ami et je voulais l’avoir tout le temps à mes côtés.

 

Teddy Swims

Teddy Swims par David Poulain

 

 

Il y a un tatouage que tu regrettes ?

Teddy Swims : Mon dos c’est vraiment le pire. J’avais eu la très bonne idée il y a 3 ans de vouloir me faire tatouer une image qui tournait sur le web et que je trouvais drôle : Jésus et le diable en train de faire une partie de basket. Sauf que le projet est énorme et prend tout le dos… on était partis pour au moins 12 heures de tattoo et j’ai eu tellement mal qu’au bout de 6h j’ai craqué et j’ai demandé d’arrêter. Et depuis, je stresse de le continuer car la douleur sur cette zone m’a vraiment bloqué. Ce qui était une grosse blague n’est finalement plus très drôle mais je vais me motiver pour continuer…

 

Tu aimes mélanger les styles et les genres que ce soit en matière de look, de tatouage ou d’influences musicales !

Teddy Swims : Oui j’ai toujours été comme ça, éclectique ! Je ne m’interdis rien en matière de look comme en matière de musique. Ce qui me fait plaisir ou que je trouve drôle ou intéressant je le fais ! On n’a qu’une seule vie et on ne sait pas quand elle va s’arrêter…

 

Tu t’attendais à ce que Lose control soit un tel succès ?

Teddy Swims : En fait, oui, j’avais le sentiment quand on a commencé à travailler dessus avec ma team que ce titre allait changer ma vie et devenir un énorme succès ! C’était vraiment la première fois que j’avais une telle certitude sur un morceau… comme une intuition que cette chanson allait vraiment résonner très loin dans le monde et toucher les gens aussi différents soient-ils. L’émotion est universelle surtout quand elle est réelle et pas fabriquée…

 

 

 

Youtube et Tik Tok sont plein de chanteurs de tous les âges qui se filment en essayant de reproduire tes vibes… qu’est-ce que ça te fait de provoquer un tel engouement mondial ?

Teddy Swims : C’est tellement touchant et ça fait tellement de bien que je n’ai pas les mots pour le décrire. À mes débuts je faisais des reprises que je postais sur ma chaine youtube. Mes versions de Michael Jackson ou Shania Twain sont devenues virales rapidement et c’est grâce à cela que j’ai été repéré et que j’ai signé chez un grand label… et paradoxalement j’avais peur que ceux qui ont aimé mes reprises n’aiment pas mes chansons originales.

Et pourtant ils ont aimé Lose control au-delà de toutes mes espérances ! Alors de voir les gens qui reprennent ma chanson, j’adore ça, je les y encourage en publiant la version instrumentale pour qu’ils posent leur voix par-dessus la musique. J’aime reposter leurs vidéos ou aller chanter avec eux quand je peux également. J’aurais adoré qu’un chanteur me dise « hé j’ai adoré ta version de ma chanson, chantons-la ensemble ! », alors c’est que je fais avec les fans ! Je les contacte et j’organise un duo ! Le plaisir est encore meilleur quand il est partagé !

 

Parmi toutes les performances scéniques que tu livres, y-a-t-il un moment de live qui t’a marqué particulièrement ?

Teddy Swims : Le plus drôle et le plus embarrassant c’était en décembre 2022 je participais à une soirée d’illumination du sapin de Noël à San Francisco, je devais chanter plusieurs chansons et j’ai fait un genre de grand écart sur scène… je ne portais pas de sous-vêtement et mon pantalon s’est déchiré sur toute la largeur de mes fesses… ahahaha c’était énorme…la moitié de mon postérieur était visible… j’ai essayé de me cacher ensuite avec une veste pour terminer mon set sur scène, j’avais tout arraché sur la première chanson ! Depuis je porte des sous-vêtements !

 

Merci Teddy pour cette interview et pour m’avoir raconté ta vie !

Merci à toi de m’avoir écouté et c’est un plaisir de parler musique et tattoo, mes deux passions !

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Backstage Élysée Montmartre par Caro et David Poulain

Une interview de Caro @Zi.only.caro

Photos par David Poulain https://www.instagram.com/davidpoulainlivephotography/

 


L’album de Teddy Swims « I’ve tried everything but therapy » chez Warner Music est disponible sur toutes les plateformes, en vinyle et en CD.

Instagram @teddyswims https://www.instagram.com/teddyswims/ 

 

 

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