Interview – Klone : La saga du Klone

Par Bruce Tringale
Publié le 15 janvier 2025

Avec 10 albums en 20 ans et autant de tournées mondiales ou de participations au Hellfest, Klone n’a pas usurpé son succès… et son originalité dans le paysage musical français mériterait d’être clonée. Interview de son compositeur et guitariste, Guillaume Bernard, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album The Unseen.  

 

Klone

Klone

 

Klone vient d’avoir 20 ans ! Quel regard portes-tu sur votre carrière ?

Guillaume Bernard ( Klone ) : Je me sens fier de tout ce que nous avons réussi à accomplir depuis notre 1er album ! On n’avait rien prévu de tout ce qui nous est arrivé : les concerts aux USA, en Australie, au Mexique, en Turquie, en Israël et dans toute l’Europe. Avec du recul je trouve ça incroyable et je me sens chanceux ! À côté de cela, nous en sommes à notre dixième album… et ça aussi c’est assez fou ! La motivation pour sortir de nouveaux disques est restée intacte. On continue à faire la musique qu’on aimerait bien entendre, sans se poser trop de questions.

 

The Unseen est votre dixième album. Que représente-t-il dans votre disco ?

Guillaume Bernard ( Klone ) : Cet album est particulier car il aurait très bien pu sortir en 2015 et être l’album du tournant plus atmosphérique de notre musique. Ce sont des compositions qui datent un peu, mais c’était un vrai plaisir de replonger dans des titres que je n’avais pas pu finir à l’époque. On est clairement proche de l’album Here Comes The Sun. On est super fiers de cet album et de pouvoir le partager avec tout le monde, ça aurait été triste que ces titres ne voient pas le jour. Cet album clôture aussi notre contrat avec le label Pelagic Records .

 

Un mot sur votre pochette, c’est de la belle œuvre !

Guillaume Bernard ( Klone ) : C’est une de nos pochettes préférées, ça colle super bien avec l’ambiance de l’album et j’aime beaucoup les couleurs. Ça change pas mal de ce qui se fait en ce moment, il y a aussi un coté fantomatique dans le visuel, c’est un clin d’œil à la pochette du 1er album Duplicate. La version vinyle rend vraiment super bien !

 

 

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Klone ©Benjamin Delacoux

 


« Interlaced » ouvre l’album de manière assez majestueuse. La voix de Yann Ligner y est très aérienne, il sonne très Eddie Vedder, je trouve.

Guillaume Bernard ( Klone ) : Merci pour ta critique ! Ce titre était la meilleure introduction possible à ce nouvel album et on est super contents du solo de Mathieu Metzger à la fin ! On peut y entendre aussi un ptit coté grunge dans les lignes de voix… Je me souviens quand j’avais reçu les premiers tests de Yann notre chanteur, j’y entendais du Chris Cornell et en tant que fan de Soundgarden, ça m’a parlé direct ! Mais si tu trouves que ça sonne Eddie Vedder , ça me parle aussi… Je suis aussi un gros fan de Pearl Jam et ce groupe m’accompagne depuis que j’ai 15 ans !

 

La production est très aérée. Vous ne cherchez pas à en foutre partout, on est aux antipodes des clichés du rock prog démonstratif…

Guillaume Bernard : La prod est assurée par Romain Berce, qui est aussi le batteur qui nous accompagne pour nos shows acoustiques. Il fait du super boulot, on entend bien tous les détails, y compris les parties de basse ! Il n’y a rien de démonstratif dans notre zic, ce n’est vraiment pas le but, et je n’ai jamais eu cette approche. Je n’ai rien à prouver à personne et je ne me considère pas du tout comme un musicien virtuose. Je fais ce que je sais faire le mieux, sans trop me poser de questions. Tout est une histoire de feeling !

 

Et puis il y a ce saxo très Floydien, très « Us & Then »

Guillaume Bernard : Mathieu est bien fan de Pink Floyd, j’ai d’ailleurs le souvenir qu’à l’époque il m’avait fait découvrir l’album Atom Heart Mother… Il y a du sax sur quasi tous nos albums !

 

« The Unseen » est une chanson très contemplative.

Guillaume Bernard : C’est un titre parfait pour danser la valse avec sa grand-mère ! C’est un titre très cinématographique, on vient d’ailleurs de le clipper, ça va sortir autour du 20 Janvier, et Julien Philips a fait un super boulot dessus, on a hâte de le partager !

 

« Magnetic » nous ramène dans les années 90 avec de nouveau cette pulsion Pearl Jam, Soundgarden voire Mad Season.

Guillaume Bernard : On a tous été bercés par cette musique, un mélange de toute la scène grunge des années 90 et du Métal de cette époque, comme Pantera, Metallica, Coroner…  J’adore cette période, il y a eu tellement de bons albums !

 

 

 

Tu composes toutes les musiques de Klone. Comment s’articule ton binôme avec Yann Ligner ?

Guillaume Bernard : Je compose un maximum de choses pour Klone et ensuite je travaille dans le détail avec les autres musiciens du groupe. Les arrangements basse, sax et synthé sont aussi très importants. Je fais très attention à bien penser mes compos et à laisser de la place pour tout le monde, y compris la voix.

Il faut de l’air dans notre musique, j’aime quand ça respire ! C’est super facile de bosser avec Yann dans le sens où tout se met en place simplement … Je n’ai jamais eu de déceptions par rapport à ce qu’il a apporté, à la musique que je lui ai proposée, c’est toujours une plus-value. Je me retrouve aussi dans les textes qu’il écrit, il n’y a jamais eu de hors-sujet.

 

À plusieurs reprises, vous chantez votre amour de la vie, de la lenteur et de la simplicité. Le rock’n’roll circus, très peu pour Klone ?

Guillaume Bernard : Je suis clairement le mec le moins rock’n roll du groupe ! Je ne fume pas, je ne bois pas, je fais attention de plus en plus à ce que je mange. Je me sens à l’opposé des clichés de ce style de musique. Je n’ai pas de tatouages, de veste en cuir, de clous ni de chaussures gothiques.

La vie est belle si on sait prendre les choses de la bonne façon et si on ne se focalise pas sur l’actualité qui pourrait vite nous étouffer. Je n’ai pas envie de m’emprisonner avec des choses asphyxiantes, ça ne m’empêche pas de m’intéresser à ce qu’il se passe. J’habite dans la campagne de Poitiers, et une simple ballade dans la nature avec mon chien ça me fait beaucoup de bien !

 

J’aime beaucoup le troisième mouvement de « Spring » qui clôt l’album et son chorus hypnotique.

Guillaume Bernard : Merci ! Il y a un côté shaman… j’aime bien l’idée de finir un disque avec une boucle qui permet de s’endormir tranquillement, c’était un peu ce que j’avais en tête pour clôturer cet album

 

Mis à part The Unseen, le meilleur disque de 2024 ? Celui de Cure ?

Guillaume Bernard : Hahaha, complètement chaud pour mettre l’album de Cure que j’ai vraiment beaucoup écouté dans mon best of de l’année. The Smile aussi, j’ai adoré. Beth Gibbons a tourné en boucle chez moi !

 

 

Une interview de Bruce Tringale

Retrouvez l’actualité de Klone sur Instagram : @kloneband

 

 

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