Ghost : nouveau personnage, nouvel album, et tournée française !

Par Audrey
Publié le 11 avril 2025

À l’aube de leur 6eme album Skeletá qui sortira le 25 avril, Tobias « Ghost » ne fait pas les choses à moitié. Le très attendu single « Satanized » a révélé le nouveau Papa V Perpetua, et le clip « Lachryma » sorti aujourd’hui pousse encore plus loin la fusion entre rock, pop culture, cinéma et horreur gothique, dans une mise en scène où chaque détail visuel a son importance. Et avec la nouvelle tournée qui approche, l’expérience ne se limite pas seulement à la musique… 

 

Ghost : Papa V Perpetua révélé dans le clip Stanized

Ghost : Papa V Perpetua révélé dans le clip Stanized

 

Un projet artistique né de la vision de Tobias Forge

Pour ceux qui ne connaitraient pas Ghost, ce n’est pas seulement un groupe, mais un véritable projet artistique né en 2006 de l’imagination de trois Suédois dont Tobias Forge, alors qu’ils postaient leurs 3 premiers titres sur Myspace puis écumaient les petites salles de concert arborant un maquillage noir et blanc dégoulinant en chantant une « sorte de rock sataniste » qui faisait marrer le public. Depuis leur 1er album en 2010, le papa du groupe incarne différentes figures religieuses hérétiques à travers les époques : Papa Emeritus I, II, III, Cardinal Copia, Papa Emeritus IV, soit plus de transformations qu’un Pokemon en évolution !

Qui dit nouvel album, dit une nouvelle histoire et un nouveau personnage. Forge est depuis l’architecte tout-puissant de cet univers musical et visuel, entouré sur scène de ses Nameless Ghouls, des silhouettes anonymes qui l’accompagnent mais lui laissent son plein pouvoir créatif, il faut dire qu’ils n’ont pas vraiment leur mot à dire ! Le résultat : un mélange unique de costumes dignes de Lady Gaga, de mélodies pop envoûtantes, et d’une esthétique religieuse satanique, à mi-chemin entre l’opéra rock kitch et la grand messe du dimanche en version goth.

Au fil des albums, Ghost évolue tout en restant fidèle à son essence, oscillant entre pop et métal, naviguant entre Black Sabbath, ABBA, Blue Öyster Cult, Queen et Mercyful Fate, dans un cocktail étrange, audacieux mais parfaitement cohérent. Souvent on aime et certains détestent, mais dans tous les cas Ghost ne peut laisser indifférent.

Les pochettes d’album : un hommage à l’art et aux affiches de films d’exploitation

Au-delà de la musique, Ghost, c’est à la fois un véritable mélange mystère, de cinéma vivant, d’expo d’art géante aussi classique que contemporaine et un livre sans fin historiques et littéraires truffé de références en tout genre. En 15 ans, le capitaine du bateau (fantôme cela va de soi !) drive son univers visuel hyper travaillé, où chaque album, clip ou concert devient une vraie œuvre d’art.

C’est naturellement que le design visuel de Ghost a toujours été une partie essentielle de son identité, et a créé une véritable addiction chez les fans. Chaque illustration des pochettes d’album regorge de détails à décortiquer, mêlant références au cinéma d’horreur, mouvements artistiques divers, esthétique et architecture gothique, tout en puisant dans les codes des affiches de films d’exploitation, dont voici quelques exemples…

 

Une esthétique visuelle marquée

On débute par le commencement, l’année 0 avec Opus Eponymous (2010) qui puise d’emblée dans l’imagerie de l’occultisme vintage et des films d’horreur gothiques des années 60-70 à la George Romero, avec leurs teintes saturées, leurs silhouettes inquiétantes et une atmosphère rétro surnaturelle. La figure centrale, en ombre portée devant une cathédrale, rappelle Nosferatu, où le mal est théâtral plutôt qu’effrayant. On comprendra dès le second album qu’on aura le droit à un perpétuel changement de décor. Infestissumam (2013) nous plonge clairement dans un univers visuel emprunté au Giallo italien avec des couleurs criardes et des éléments baroques détournés.

On y retrouve aussi l’esthétique du cinéma d’exploitation des années 70. D’ailleurs une fois de plus on se trouve face a un hommage évident avec composition rappelle l’affiche du célèbre film Amadeus Miloš Forman, qui reprend sans détour la structure de l’affiche de ce chef-d’œuvre de 1984, avec cette imposante silhouette, tous bras tendus vers le spectateur, nous happant vers un univers de séduction macabre. D’ailleurs, ce petit jeu ne s’arrête pas seulement au visuel pour Tobias : le titre phare de cet album, « Monstrance Clock », est un petit bijou d’ambiguïté où l’on finit dans une sorte de communion religieuse orgasmique aux sous-entendus et hallucinations auditives hilarantes !

 

“Come together, together as one / Come together, for Lucifer’s son” Monstrance Clock

 

Pour leur 3e album Meloria (2015) , les fantômes adoptent une fois de plus une nouvelle esthétique qui cette fois tend vers le rétro-futurisme. Il va sans dire qu’il est directement inspiré du chef-d’œuvre Metropolis (1927) de Fritz Lang. Une architecture grandiose surplombée par une domination industrielle et les figures religieuses gigantesques de Papa Emeritus III évoquent bien cette dystopie totalitaire. L’imagerie s’inspire de l’Art déco gothique d’une ville-machine au service du mal, où la spiritualité est broyée par le progrès. Toute une symbolique !

En 2017, le mystère autours du groupe et les masques tombent, enfin surtout celui de Tobias Forge dont l’identité sera dévoilée suite à un procès avec les ex-membres du groupe. Il décide d’explore rensuite un imaginaire baroque et décadent, proche de la peinture religieuse de la Renaissance avec Prequelle (2018). Le pape central, à l’expression dramatique, évoque directement le portrait d’Innocent X de Velázquez ou celui de Francis Bacon, de par les déformations spectrales. Les éléments médiévaux, les motifs apocalyptiques et les allusions à la peste noire (cf. le titre et clip de « Rats »).

 

ghost

 

Et pour finir, Impera (2022), quant à lui, arbore un visuel complexe : perspectives écrasantes et motifs géométriques font penser à l’art totalitaire du XXe siècle, orienté vers une esthétique chargée inspirée des affiches de propagande, à l’opposé de l’évolution musicale du groupe, qui tend à s’assagir.On constate que chaque album, EP et single est une véritable œuvre d’art dont on peut décortiquer les symboliques et références encore pendant des heures, tout est travaillé pour et comme un collectable pour les fans.

 

 

ghost ep singles

Les singles n’échappent pas aux références culturelles multiples : Nosferatu, H.R Giger (créateur d’Alien), l’art psychédélique des 70’S ou le Silence des agneaux

 

Tout comme les pochettes d’album, les clips de Ghost ne sont jamais de simples vidéos promotionnelles, mais de véritables histoires et hommages cinématographiques aux GOAT du genre (Stephen King, Romero, Thomas Harris, Anne Rice, Mary Shelley…) autant de références qui ravissent les gotiques (comme moi), qui aiment se nourrir tels des vampires assoiffés de ces références culturelles. Chaque clip, chaque image, chaque éclairage semble être une référence à un film de genre.

 

Papa V Perpetua : une nouvelle ère encore plus visuelle

Le passage de Papa Emeritus IV à Papa V Perpetua en est la preuve : on n’est pas juste dans un délire de costumes. On parle d’un univers narratif complet qui n’est pas seulement un changement d’image ou de personnage, mais un véritable passage visuel. Tobias déroule la suite de sa mythologie papale, enchaînant les chefs spirituels du culte de Ghost : chacun avec sa propre personnalité, mais tous interchangeables et sacrifiables.

Il met un point d’honneur à « tuer » ses précédents personnages afin de ne jamais revenir en arrière et toujours favoriser la nouveauté et la créativité à chaque nouvel album. Plus qu’une passation, c’est un véritable rituel qui tient les fans en haleine, imaginant toutes les possibilités et traquant le moindre indice laissé au compte-gouttes dans les clips, affiches et photos, dévoilés par le groupe.

 

 

Une tournée évènementielle

L’arrivée du nouvel album et la tournée française de Ghost approchent à grands pas, et avec elle, l’occasion de voir sur scène ce que Papa V a à offrir. Mais, à la surprise générale, Tobias Forge a annoncé une règle radicale qui va diviser les fans : l’interdiction des téléphones lors des concerts.

Une initiative qui remonte à leur show et premier long métrage à Los Angeles pour Rite Here Rite Now, et qui va au-delà d’une simple envie de se préserver des poseurs venus uniquement pour filmer et récolter un trophée visuel. Cette règle vise avant tout à encourager les fans à profiter pleinement du moment, et de garder un souvenir éternel sans se soucier de capturer chaque instant pour le poster sur les réseaux sociaux. Les photographes et captations sont faits pour ça, non ?

Forge a exprimé son souhait de revenir à une époque où les concerts étaient une expérience pure, sans la distraction des écrans. Il confie que, depuis, l’ambiance de ses concerts est bien plus intense, aussi bien pour lui et ses acolytes sans nom, que pour les spectateurs et spectatrices de ne pas être occupé à filmer ou à prendre des photos.

Un point qui rappelle des règles similaires imposées par des artistes comme Jack White qui avait mis en place cette pratique il y a quelques années avant de l’abandonner sur sa dernière tournée, ou Bruce Dickinson, qui trouve l’idée intéressante et pourrait l’appliquer aux prochains shows d’Iron Maiden. Il semble que cette volonté de ramener l’attention sur l’instant présent, et non sur sa captation devienne une tendance chez les géants du rock.

 

 

Ghost 2025

Skeletour, la tournée de Ghost rempli ses 3 dates françaises

 

Pour Skeletour, Ghost promet un spectacle résolument théâtral, plus grandiose que jamais ! Le nouveau clip Lacryma, à la narration occulte, dévoile une chorégraphie et des costumes époustouflants que Lady Gaga et Mickael Jakson jalouseraient très certainement ! Les fans de cinéma de genre et de gothique auront de quoi se nourrir avec cette nouvelle tournée, qui promet de mêler cinéma d’horreur, mythologie religieuse et performance musicale théâtrale, pour un spectacle inoubliable !

Dans le cadre de cette tournée, le groupe sera de passage en France :

– le 26 avril 2025 à Lyon à la LDLC Arena,
– le 27 avril 2025 à Toulouse au Zénith Toulouse Métropole,
– le 13 mai 2025 à Paris le 13 mai à l’Accor Arena.

 

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Skeletá le 6eme album de Ghost