Aerosmith biographie, discographie, style et héritage

Aerosmith : blues, glam et excès made in USA

par | 23 Mai 2025 | GROUPE

⏱ Temps de lecture : 15 min

Aerosmith : biographie, discographie, style et héritage

Il existe des groupes que l’on cite entre deux pintes dans l’arrière-salle d’un bar, et il y a Aerosmith – nom qui résonne aussi fort qu’un Marshall à onze sur le Sunset Strip. Surgis d’un Boston vaseux au tout début des seventies, ces types ont systématiquement transformé chaque brique de la scène rock américaine en trampoline pour s’envoler un peu plus haut, année après année, disque après disque. Pas de costume trois pièces, pas d’élégance feutrée : c’est dans le cuir, la sueur, la rentrée un brin débraillée mais l’attitude bien vissée, que Steven Tyler et sa bande bâtissent leur réputation sur un équilibre rare entre hits fédérateurs, posture borderline et refus chronique de mourrir discret.

 

Aerosmith  biographie, discographie, style et héritage

Aerosmith biographie, discographie, style et héritage

Détonnant cocktail de hard rock, de glam vénéneux et de ballades aussi subtiles qu’un train de marchandises, le répertoire d’Aerosmith s’est toujours moqué des modes passagères pour forger une signature immédiatement reconnaissable. Les grincheux évoquent les décadences, les puristes révèrent les débuts, les foules cognent à la porte de chaque tournée.

Pas un chapitre de la chronique du rock US sans que le nom d’Aerosmith ne soit calligraphié en lettres de spray, entre deux riffs électriques ou envolées vocales de Tyler. Cette bande, c’est de la musique avant tout, et une histoire d’irréductibles qui en 2025, refuse encore de raccrocher — entre un quizième album, une légende à entretenir, et une persistance sur laquelle bien des groupes auraient déjà déclaré forfait.

 

Fiche d’identité rapide

  • Origine : Boston, Massachusetts, États-Unis
  • Années d’activité : 1970 – 2025 (et plus si affinités chimiques)
  • Genre(s) : Hard rock, blues rock, glam rock, heavy metal (parfois balades à l’eau de rose)
  • Membres fondateurs : Steven Tyler (chant), Joe Perry (guitare), Tom Hamilton (basse), Joey Kramer (batterie), Ray Tabano (guitare, remplacé tôt par Brad Whitford)
  • Chansons les plus connues : « Dream On », « Sweet Emotion », « Walk This Way », « Crazy », « I Don’t Want to Miss a Thing »
  • Labels : Columbia Records, Geffen, Sony Music, actuellement Universal
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Origines et formation : le Boston bouillonnant de la naissance d’Aerosmith

Boston, fin de l’été 1970. Les banlieues sud pleuvotent sur des garages mal éclairés. Steven Tallarico, qui deviendra Steven Tyler à force d’effacer son patronyme, traîne des chaussures à plateforme et une voix qui surprend même les fans de Janis Joplin. Il gratte du groupe paumé : Chain Reaction, Jam Band… Mais le vent tourne. Rencontre avec Joe Perry, fils spirituel de Keith Richards: même goût pour le riff acerbe que pour la cigarette qui pend. On est loin de la clique noble des Harvard, c’est la rue et ses odeurs de bière chaude qui dictent les codes.

Tom Hamilton, bassiste longue tige, suit Perry sans broncher. La section rythmique se solidifie avec Joey Kramer, batteur new-yorkais, converti aux rythmiques qui claquent aussi sec qu’une gifle de Bonham. Ray Tabano, copain d’école de Tyler, prend d’abord la deuxième guitare, mais l’histoire accélère : Brad Whitford, fer de lance venu du Berklee College, s’assoit définitivement en 1971, achevant la formation.

Le groupe squatte alors le Nipmuc Regional High School, pas vraiment une salle mythique mais une scène taillée pour qui veut frôler l’overdose sonore chaque vendredi soir. Premiers shows : prestation épileptique, setlists à rallonge, et surtout cette détermination à jouer plus fort, plus long, plus loin. Le Boston de l’époque voit émerger la rivalité avec New York, mais Aerosmith s’en moque : plutôt crever qu’être la pâle copie d’un Velvet Underground. La ville est docile, elles se contentera d’être la rampe de lancement.

 

 

Ce creuset urbain ne fait pas naître le hard rock par hasard. Le mouvement underground fleurit, et si l’on en croit les anecdotes de l’époque, Steven Tyler couche les textes sur des serviettes froissées tandis que Joe Perry expérimente déjà le phaser sur une Les Paul rafistolée. Dès le départ, les prémices sont claires : Aerosmith ne jouera jamais pour les beaux quartiers.
La saga des guitares Gibson Les Paul raconte d’ailleurs comment Perry a recyclé une six cordes en parfait état de grâce bluesy, scellant d’avance les orientations du groupe.

En 1972, le quintet entre (non sans répugnance) en studio. Columbia parie sur ce ramassis de freaks, attiré par la voix de fausset de Tyler autant que par la promesse d’un “American Stones” local. L’enregistrement du premier album éponyme (1973) est laborieux : la presse reste de marbre, mais le single « Dream On » incarne déjà la graine, pas encore la dilatation médiatique. Boston ne se doute pas que cette nuit-là, quelques murs tremblent déjà d’une autre vibration.

 

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Aerosmith biographie, discographie, style et héritage

 

Chronologie et carrière : ascensions fulgurantes, descentes volontaires

Le rouleau compresseur est lancé. 1974 : « Get Your Wings » est plus assuré, plus électrique surtout, tamisé d’échos bluesy tirés d’un passé glorieux. Dès le troisième coup, Aerosmith crache « Toys in the Attic » (1975) sur la table : « Sweet Emotion », « Walk This Way » ; la télévision passe maintenant le riff de Joe Perry en boucle. Époque bénie pour les moustiques : les stades américains sont de véritables étuves. « Rocks » (1976) perfectionne la formule — gras, direct, sans filtre.

Un drone sonore commence à couvrir les lignes : drogue, alcool, embrouilles. La décennie s’étire, et voilà que les tensions, à l’image des solos, partent dans tous les sens. On murmure dans les loges que le « Toxic Twins » Tyler/Perry ont adopté des habitudes alimentaires à faire pâlir un brasseur belge. À la fin des années 70, la crise du disque n’arrange rien. « Night in the Ruts » précipite la débandade. Perry et Whitford désertent deux albums durant : la dynamique s’étiole.

Mais l’histoire n’a rien d’un roman à l’eau de rose. 1984, la reformation. Vent de synthés sombres balaye l’Amérique, Aerosmith ressurgit du cercueil : « Done With Mirrors » n’est pas de ceux dont on parle – quoi que, certains bootlegs de l’époque refont surface régulièrement dans les caves de connaisseurs. C’est un featuring capital qui relance la carrière : « Walk This Way » avec Run-DMC en 1986, symbiose improbable du rock et du hip-hop, bouleverse la donne.

Les années 1990 couronnent le groupe sur la scène internationale. « Permanent Vacation » (1987), « Pump » (1989), puis « Get a Grip » (1993), succession d’albums où forniquent ballades planétaires et riffs reptiliens. MTV déroule le tapis, les clips deviennent viraux avant même que le mot n’existe. Les stades sont pleins, la presse moins acide. « I Don’t Want to Miss a Thing » propulse Aerosmith dans la pop culture cinématographique.

Le XXIe siècle n’efface rien : « Music from Another Dimension! » en 2012 tente le retour long format. Les papys du rock ne renoncent pas non plus à la tournée. Pas besoin de preuve, juste une scène, des spots aveuglants et un Tyler qui court. La quinzième galette atterrit en 2025 : adieu le jeune chien fou, mais la bête a gardé les dents. Parfois on parle de retraite, parfois d’ultime adieu, mais la presse n’est jamais dupe. Même aujourd’hui, Aerosmith compte parmi les derniers vrais irréductibles du rock américain.

L’ombre des Stones plane toujours sur leurs tournées

 

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Albums clés et discographie : l’évolution sonore d’un groupe emblématique

La discographie du groupe est aussi longue qu’un solo de « Train Kept A-Rollin’ » joué sur vinyle rayé. Si chaque album ou presque symbolise une période, certains marquent des ruptures, d’autres des apothéoses – parfois les deux dans le même disque. Ci-dessous, un aperçu ciblé sur les pièces majeures qui ont jalonné leur carrière.

Album Année Label Certification Fait notable
Aerosmith 1973 Columbia Or Premier album, « Dream On », succès lent mais fondateur
Toys in the Attic 1975 Columbia Multi-platine Contient « Walk This Way » et « Sweet Emotion », explosion critique
Get a Grip 1993 Geffen Multi-platine Adoubé par MTV, tubes « Cryin’ », « Crazy », « Livin’ on the Edge »
Music from Another Dimension! 2012 Columbia Or 15e album studio, retour inattendu et ambitions élargies

 

Le premier disque éponyme n’a rien de révolutionnaire à l’époque : « Dream On » mettra plusieurs années avant de percer. Mais l’album « Toys in the Attic » change la donne : le son se muscle, la guitare de Joe Perry affermit son autorité. Quand « Rocks » débarque en 1976, le groupe impose définitivement son style, mélangant riff acéré, groove baveux et breaks à la ramasse.

« Permanent Vacation », trois albums plus tard, signe le retour aux affaires sérieuses après une décennie d’errances chimiques. L’injection de tubes comme « Dude (Looks Like a Lady) » ou « Rag Doll » relance la machine. « Get a Grip » surfe sur la vague MTV, avec des clips surproduits, des ballades calibrées et plusieurs Grammy Awards à la clé. Le groupe puise dans l’air du temps sans jamais vraiment s’y dissimuler : on sent la trame du rock classique, mais la couleur varie à chaque tracklist.

À l’orée des années 2000, Aerosmith prend un malin plaisir à brouiller les cartes : « Honkin’ on Bobo » (2004) retourne aux racines blues, puis « Music from Another Dimension! » tente l’album polyphonique, n’hésitant pas à titiller l’expérimental. Mais la recette demeure, entre audace et formatage radio. Pour l’essentiel, la discographie d’Aerosmith est un roller-coaster où chaque pic de vente répond à une crise artistique : aucune fatigue perceptible, juste cette volonté inlassable d’aboyer, encore et toujours, contre les conventions.

 

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Style musical et influences : entre classicisme et mutation permanente

À la genèse de son existence, Aerosmith canalise le rock’n’roll dans sa forme la plus brute, jonglant entre le blues perverti des sixties, la décadence glam de Bowie et le groove fiévreux du boogie. Mais si l’on creuse, leur style ressemble à une recette improvisée lors d’une nuit blanche. La voix de Steven Tyler et le jeu de Joe Perry forment un binôme où chaque note, chaque râle, s’abreuve dans la même coupe que des groupes mythiques : Yardbirds, Rolling Stones, Led Zeppelin. Tout ceci saupoudré, voire détourné, par un goût marqué pour la rupture de ton.

Les années 70 : hard rock rehaussé de blues, ballade musclée, ondule de « Dream On » à « Walk This Way ». À l’époque, la presse cherche LE chaînon manquant entre Mick Jagger et Steven Tyler : posture maniérée, lèvres boudeuses, provocation affichée. La scène, c’est la vraie vie : Perry recycle ses erreurs dans des improvisations dont seule la Gibson Les Paul peut témoigner.

Les années 80, comme souvent, riment avec synthés, expérimentations douteuses et collaborations plus ou moins heureuses : la rencontre avec Run-DMC redéfinit le champ d’action d’Aerosmith, alliant les codes du hip-hop à ceux du rock viscéral. Poussé par le management, Tyler s’aventure dans des aigus vertigineux, parfois limite, souvent marquants.
Dans les années 90, l’ombre d’un Billy Ray Cyrus plane, et l’influence country se glisse insidieusement sur quelques titres : la mutation s’opère, mêlant à nouveau ballades sentimentales et riffs surpuissants.

Pour décrypter les styles, voir le glossaire rock & metal

Les influences restent multiples, fractales même : Beatles, The Who, puis plus tard AC/DC ou Guns N’ Roses. D’ailleurs, « Closer » sur le dernier album évoque presque une jam session chez les Guns. Les comparaisons ne font que glisser, jamais s’installer. À chaque décennie, une métamorphose, mais l’identité demeure : riffs gluants, refrains qui s’incrustent, voix abrasée par les excès mais jamais soumise au temps. Aerosmith synthétise la mutation du rock US, passe des tubes FM aux auto-citations subtiles, tenant la barre quelles que soient les marées musicales.

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Anecdotes et moments marquants : histoires d’un groupe emblématique

Aerosmith, c’est aussi une armée d’anecdotes gravées à la sueur sur les flight-cases. Quan on évoque la tournée « Pump Tour » à la fin des années 80, personne ne parle du merchandising : ce sont les 300 nuits à dormir dans des hôtels où seules les moquettes changent. Les fans, eux, se souviennent du Madison Square Garden, 1994, Tyler enroulée dans un boa pailleté, hurlant « Livin’ on the Edge » pendant qu’une colonne de feu menace de foutre le feu aux coulisses.

Difficile aussi de faire l’impasse sur la collaboration avec Run-DMC. Quand « Walk This Way » sort en 1986, croisement improbable du hip-hop naissant et du rock pur, Perry débarque en studio alors que les MCs retournent littéralement la salle. Scepticisme, puis euphorie : le titre grimpe partout, redéfinissant (au moins pour quelques années) l’horizon musical des radios américaines. Le rock a parfois besoin de piocher dans d’autres réserves pour ne pas finir fossilisé.

Parmi les ballades, « I Don’t Want to Miss a Thing », écrite pour la bande-son du film « Armageddon », agace les fans de la première heure. Paradoxe : elle offre au groupe sa première place dans les charts américains, à l’aube des années 2000. Aerosmith file la métaphore amoureuse sur une mélodie nappée de cordes, et les puristes du riff grésillent sous la dent.

L’année 2012 et « Music from Another Dimension! » marque encore un tournant. L’arrogance de sortir 15 titres, puis d’agiter trois bonus là-dessus, voire de se payer le luxe d’accueillir Carrie Underwood en guest sur « Can’t Stop Lovin’ You ». Les fans débattent de la pertinence du disque, le groupe continue, impassible.

On n’oublie pas non plus les clashes internes : les “Toxic Twins” Perry/Tyler, tantôt frères d’armes, tantôt rivaux nocturnes. Combien de fois le management a-t-il recollé les morceaux sur la foi d’un contrat à six zéros ? L’histoire du rock : c’est rarement une histoire de paix durable, et Aerosmith ne déroge pas à la règle.

 

 

Influence et héritage : la trace d’Aerosmith dans l’histoire du rock

Si l’on cherche ce qu’Aerosmith a vraiment inoculé dans l’ADN du rock, on pense immédiatement à leur capacité d’absorption : influencés autant qu’influents. Dans la grande lignée américaine, le groupe a donné au rock made in USA ses lettres de noblesse, à mi-chemin entre la nostalgie blues et le futurisme transgenre.

Les scènes hard américaines ont toutes piqué un brin d’attitude chez Tyler ou Perry, surtout dans les années 80 et 90, où l’énergie scénique du groupe contrastait violemment avec la froideur industrielle de certains contemporains. La scène glam metal de Los Angeles doit tout autant aux postures qu’aux oripeaux de Steven Tyler. Quand Mötley Crüe ou Guns N’ Roses citent Aerosmith, ça ressemble moins à un hommage qu’à une confession nécessaire : la route du succès passe par la mimétique des anciens.

Paroles de musiciens, entretiens exclusifs avec la nouvelle scène

L’héritage se lit aussi dans la résilience du groupe. Aerosmith a traversé les morts annoncées du rock, les coupures radio et la multiplication des sous-genres. Les groupes oscillant du grunge au post-hardcore reprennent “Dream On”, “Sweet Emotion” ou “Cryin’” sur scène ou studio. Plus récemment, des collectifs de metalcore ou des chanteurs pop expérimentés confessent avoir emprunté à la tessiture élastique de Tyler ou à l’instinct de Perry.

L’une des multiples facettes d’Aerosmith est également son refus du vieillissement programmé. Si certains albums trahissent leur époque, la scène, elle, n’est jamais pervertie : concerts physiques, proximité avec le public, et ce grain d’authenticité que les époques successives n’auront pas réussi à lisser. Leur influence est insaisissable : elle ne se limite pas aux charts mais épouse une vision transversale, incarnée par chaque génération qui tente encore de mêler l’urgence du riff à l’intimité du refrain.

 

 

Récompenses et reconnaissance : les marques d’un parcours atypique

Parmi les groupes américains qui ont laissé une empreinte durable dans la chronologie musicale, rares sont ceux ayant glané à la fois reconnaissance critique et succès populaire. Aerosmith affiche une collection de distinctions non négligeable : quatre Grammy Awards, neuf MTV Video Music Awards (catégorie dans laquelle ils restent une référence), douze American Music Awards – le tout entre deux séjours en cure de désintox. Sans compter une poignée de Billboard Music Awards et plusieurs honneurs ponctuels lors de cérémonies qui ressemblent davantage à des exorcismes qu’à des hommages en bonne et due forme.

La consécration arrive en 2001 : Aerosmith rejoint le Rock and Roll Hall of Fame, entouré d’une ribambelle de vétérans. Les classements de « Rolling Stone », « VH1 » ou « Billboard » les recensent dans leurs top 100 respectifs, pour la simple raison que leurs titres hantent régulièrement les ondes depuis cinq décennies. Les 150 millions d’albums vendus dans le monde dressent une mosaïque où chaque génération retrouve son compte.

Au-delà des trophées, la tournée d’adieu annoncée en 2024, « Peace Out », devient un événement planétaire – démenti puis réaffirmé, comme il sied aux légendes qui refusent la fin. Les médias spécialisés, de Chroniques Rock Sound à Pitchfork, saluent la longévité autant que la capacité du groupe à toujours recycler ses codes sans sombrer dans le pastiche.

Rares sont les formations à afficher une telle longévité sans bâiller sur scène. Aerosmith prouve que la reconnaissance, ce n’est pas courir après la statue, c’est savoir encaisser les coups sans jamais arrêter le show.

 

Dans la culture populaire : l’icône du rock démultipliée

Impossible d’évoquer Aerosmith sans remonter le fil de la pop culture. Dès les années 90, Tyler et consorts s’infiltrent dans l’imaginaire collectif, bien au-delà de la simple sphère musicale. Les publicités pour voitures américaines arborent “Dude (Looks Like a Lady)”, « I Don’t Want to Miss a Thing » s’incruste dans les cérémonies de mariage et les parodies. Le groupe se mue tour à tour en marionnettes satiriques, passe à la moulinette de « Les Simpson », et fait même son entrée dans l’univers vidéoludique avec « Guitar Hero : Aerosmith », jeu vendu à plusieurs millions d’exemplaires.

L’éclectisme des apparitions reflète la polyvalence des membres : Tyler se prend pour le juge excentrique dans l’émission « American Idol », Perry multiplie les collaborations dans le circuit blues et rock indépendant. Les blockbusters hollywoodiens convoitent leurs ballades pour joindre climax émotionnel et perforation auditive.

En 2025, leur slogan est partout : Les marques détournent l’iconographie, les artistes samplent au hasard les intro de batterie, YouTube sature de reprises plus ou moins dignes. Il n’est pas rare qu’un adolescent découvre le groupe via une publicité Super Bowl ou une référence codée dans un jeu vidéo AAA – preuve que l’identité d’Aerosmith s’est fragmentée en une myriade de clins d’œil, et que leur nom sert à coder une certaine idée de la démesure américaine.

S’affirmer “icône du rock” ne veut plus rien dire sans s’incarner dans la culture dominante. Aerosmith a tout compris au jeu des mutations et continue de truster les apparitions : détournements, caméos, parodies Youtube… ils survivent jusque dans le pixel. Pour beaucoup, c’est le nom même d’Aerosmith qui résume la quintessence du rock old school, éternellement recyclé en costumes neufs.

 

Discographie complète : albums studio, live et best of

La discographie d’Aerosmith, c’est un inventaire à la Prévert, compilation de studios, live, rares bootlegs et compilations officielles. Sur l’étagère d’un amateur éclairé, on y croise les piliers suivants :

Nom de l’album Année Label Certification Anecdote ou particularité
Rock in a Hard Place 1982 Columbia Or Réalisé sans Perry et Whitford, une période de crise du groupe
Permanant Vacation 1987 Geffen Multi-platine Relance le groupe après retour des membres clefs, tubes indus
Honkin’ on Bobo 2004 Columbia Or Album 100% blues – retour aux racines annoncé avec sagesse

 

Ajoutez à cela les innombrables live (« A Little South of Sanity » en 1998, « Rockin’ the Joint » en 2005), une pléthore de best of – « Big Ones », « Greatest Hits », « Devil’s Got a New Disguise » –, et des EPs griffés pour les collectionneurs. Quelques années sans album studio : le cœur du groupe, c’est la scène. À chaque tournée, de nouveaux enregistrements pirates circulent, attestant qu’entre deux concerts historiques, Aerosmith continue de forger sa légende à coups de fausses fins et de retours fracassants.

À lire : classement des groupes qui ont changé le metal

S’il fallait n’en garder que cinq : « Toys in the Attic » pour l’ingéniosité, « Rocks » pour l’agressivité, « Permanent Vacation » pour le retour inespéré, « Get a Grip » pour la maîtrise FM, « Music from Another Dimension! » pour le testamentironique. Et tout le reste ? À redécouvrir, forcément, chez ceux qui n’ont jamais cessé de hanter la scène.

 

 

FAQ – Ce que vous vous demandez sur Aerosmith

Quels sont les véritables débuts d’Aerosmith ?
Aerosmith a pris forme à Boston en 1970, quand Steven Tyler, Joe Perry et Tom Hamilton se sont associés, épaulés ensuite par Joey Kramer et Brad Whitford. Les débuts se caractérisent par des concerts dans des clubs locaux et un jeu de scène très énergique.

Pourquoi parle-t-on souvent du duo « Toxic Twins » ?
Le surnom Toxic Twins désigne Steven Tyler et Joe Perry, connus autant pour leurs compositions inoubliables que pour leurs excès, leur rivalité et leurs aventures extravagantes dans les années 70 et 80.

Aerosmith a-t-il connu des séparations majeures ?
Oui, le groupe a traversé des crises, notamment avec les départs temporaires de Perry et Whitford à la fin des années 70, mais il s’est à chaque fois reformé, consolidant sa légende de survivors du rock.

Quelle est l’influence d’Aerosmith sur le rock contemporain ?
Aerosmith a influencé autant la scène hard rock que le glam metal et la pop, inspirant aussi bien Guns N’ Roses que de nombreux groupes des décennies suivantes, grâce à leur énergie et leur créativité.

Comment expliquer le succès planétaire de certaines ballades ?
Le succès de ballades comme « I Don’t Want to Miss a Thing » tient à leur accessibilité, leur orchestration soignée et le charisme vocal de Tyler, qui offre un contrepoint aux morceaux de rock plus bruts du groupe.

Quels sont les membres actuels d’Aerosmith ?
La formation classique comprend Steven Tyler, Joe Perry, Tom Hamilton, Brad Whitford et Joey Kramer, toujours en place avec une stabilité rare sur la durée pour le monde du rock.

Pourquoi Aerosmith est souvent comparé aux Rolling Stones ?
Comparé à leurs homologues britanniques, Aerosmith reprend la structure classique du rock’n’roll mais avec une rabia proprement américaine, explorant des thèmes plus sombres et des styles plus variés.

Que reste-t-il de leur style originel en 2025 ?
Même après un quinzième album très varié, Aerosmith conserve une authenticité dans le jeu de guitare et une signature vocale inaltérable. Leur identité sonore reste facilement reconnaissable malgré les évolutions.

Les concerts d’Aerosmith sont-ils encore pertinents aujourd’hui ?
Le groupe entretient une performance scénique énergique, avec un répertoire couvrant toutes les périodes. Le public est intergénérationnel, preuve que l’icône du rock n’a rien perdu de sa force magnétique.

Existe-t-il des collaborations marquantes dans leur discographie ?
Outre Run-DMC, le groupe a travaillé avec Carrie Underwood, et a multiplié les participations avec Lenny Kravitz ou Slash, étoffant sans cesse son rayonnement au-delà du cercle du classic rock.

Résumé de l’empreinte d’Aerosmith sur le rock mondial

Au-delà d’une étiquette de groupe emblématique, Aerosmith incarne la perpétuation du rock dans ce qu’il a de plus viscéral : énergie, persévérance, capacité à se renouveler – ou à s’assumer passéiste. Alors qu’en 2025 la plupart de leurs contemporains s’effacent, eux persistent, à coups de concerts, d’albums variés et d’échos dans toute la culture pop. Leur catalogue s’inscrit dans la playlist universelle du genre, et la manière Aerosmith de conjuguer classicisme et innovation tient désormais lieu de référence.
Pour ceux qui veulent poursuivre la plongée dans la discographie et suivre l’actualité du groupe, c’est ici :
Site officiel