Entourage : pourquoi la série HBO est encore culte 20 ans après…

par | 16 Sep 2025 | Films / Séries

⏱ Temps de lecture : 17 min

Entourage n’est pas juste une série télé, c’est un manifeste de l’ère HBO où Hollywood se mettait à nu entre excès, glamour et business impitoyable. Vince Chase et sa bande ont débarqué en 2004, et tout d’un coup, on s’est tous rêvés à rouler en Cadillac sur Sunset Boulevard avec son crew de potes. Créée par Doug Ellin et produite par Mark Wahlberg, la série a capturé l’obsession pour la célébrité, l’argent facile et la fraternité masculine à une époque où Internet commençait seulement à brouiller les frontières entre fiction et réalité. Aujourd’hui, presque vingt ans plus tard, Entourage reste une référence culturelle et un miroir satirique de l’Amérique du show-business. Alors pourquoi ce show continue-t-il de fasciner ? Décortiquons cela.

 

 

Origines d’Entourage : comment HBO a flairé le coup de génie

Avant que Entourage devienne le poster boy des soirées HBO du dimanche soir, il y a eu une histoire presque banale : celle d’un type qui voulait raconter sa vie à l’écran, mais en version fantasmée. Ce type, c’est Mark Wahlberg. À la fin des années 90, Wahlberg venait de se réinventer. Fini Marky Mark, le rappeur bodybuildé en slip Calvin Klein. Hollywood l’avait adopté grâce à Boogie Nights et il s’était fait un nom comme acteur sérieux. Mais en coulisses, Mark restait ce kid de Boston entouré de ses potes d’enfance, un entourage bruyant, loyal, parfois envahissant, toujours là pour les coups de poker et les lendemains de cuite. L’idée est née là : et si on faisait une série qui montre ça ?

 

Mark Wahlberg, le parrain de l’histoire

Wahlberg n’était pas seulement la star derrière le concept. Il était le garant de l’authenticité. Doug Ellin, le créateur, a raconté que Mark lui balançait des anecdotes réelles : soirées interminables, auditions foireuses, agents hystériques, virées en voiture avec la bande. La magie de Entourage, c’est d’avoir transformé ces souvenirs en une fiction bigger than life. Vince Chase, c’est Wahlberg filtré par le fantasme collectif : un gars du Queens qui débarque à Hollywood et devient, en un claquement de doigts, une star internationale.

Ce réalisme maquillé par le bling-bling a donné à la série un parfum unique : à la fois authentique et totalement halluciné. Chaque épisode respirait cette tension entre vérité et caricature, comme si les coulisses d’Hollywood étaient trop absurdes pour ne pas être vraies.

 

Doug Ellin et la vision d’un Hollywood décomplexé

Doug Ellin, scénariste new-yorkais un peu loser au moment où HBO lui donne sa chance, avait pigé une chose : les années 2000 étaient celles du voyeurisme et de la célébrité décomplexée. MTV explosait avec Cribs, Paris Hilton devenait une star sans rien faire, et la télé-réalité grimpait. Entourage allait surfer sur cette vague, mais en version haut de gamme, HBO style.

L’écriture d’Ellin oscillait entre comédie acide et bromance sincère. Il savait que ce qui rendait la série addictive, ce n’était pas seulement les piscines, les Lamborghinis et les actrices invitées : c’était la dynamique du groupe. Vince n’existait que parce que ses potes le portaient, l’accompagnaient, ou le foutaient dans la merde. Sans eux, pas de show. Et Ellin a su transformer cette bande de mecs en une mythologie moderne : un peu la nouvelle Rat Pack, mais sous stéroïdes.

 

Entourage 3

 

HBO, laboratoire de séries qui cassent les codes

Début 2000, HBO était en mission : révolutionner la télé. The Sopranos, The Wire, Six Feet Under… La chaîne cherchait des projets capables de casser les codes, d’oser ce que les networks n’osaient pas. Avec Entourage, HBO a trouvé une pépite inattendue : une comédie légère, flashy, mais qui parlait du système hollywoodien avec un ton inédit.

À l’époque, Hollywood aimait se montrer, mais toujours maquillé, filtré, sacralisé. Entourage a choisi de montrer les coulisses crues : les producteurs véreux, les deals foireux, les caprices d’acteurs, le cynisme des agents. Tout en restant fun. C’était la première fois qu’une série télé rendait la machinerie hollywoodienne aussi accessible, presque pédagogique, mais avec du champagne et des punchlines.

 

Les personnages cultes d’Entourage

Ce qui a transformé Entourage en série culte, ce ne sont pas seulement les villas de Beverly Hills ou les caméos de stars. Non, ce sont les personnages, cette bande de types plus grands que nature, mais profondément humains, qui ont fait qu’on s’est attaché à eux comme à des potes. Chaque membre du crew représente une facette de la célébrité, du rêve américain et de la galère quotidienne. Parlons franchement : sans Ari, Drama, Turtle et E, Vince Chase n’aurait jamais dépassé deux saisons.

Vincent Chase, le héros malgré lui

Vince est la pièce centrale du puzzle. Beau gosse, charismatique, mais foncièrement nonchalant, il symbolise la star hollywoodienne par accident. Tout lui tombe dessus : les rôles, les femmes, l’argent. Mais il reste ce gars du Queens qui ne calcule rien. Vince, c’est une projection collective : qui n’a jamais rêvé d’être le mec qu’Hollywood adore sans effort ?

Mais derrière cette nonchalance se cache une fragilité. Vince est souvent dépassé, incapable de gérer sa carrière sans son entourage. Et c’est là tout le génie de la série : Vince est le héros, mais c’est rarement lui qui tire les ficelles. C’est un écran de fumée glamour qui cache le chaos des coulisses.

Entourage : pourquoi la série HBO est encore culte 20 ans après.

Entourage : pourquoi la série HBO est encore culte 20 ans après.

 

Ari Gold, l’agent le plus barge de la télé

Ari Gold est probablement la raison pour laquelle beaucoup de spectateurs sont restés scotchés. Jeremy Piven a incarné un agent mégalo, vulgaire, hilarant, mais diablement efficace. Ari, c’est Hollywood personnifié : cynique, obsédé par le fric, prêt à trahir tout le monde… mais avec une loyauté tordue envers Vince.

Ses tirades incendiaires sont devenues cultes. Dans un monde où tout est faux, Ari balance des vérités brutales. Il est à la fois détestable et indispensable. Sans lui, Vince serait paumé dans un océan de deals toxiques. Ari Gold, c’est l’anti-héros parfait : on le hait, on l’admire, et on voudrait avoir 10% de son énergie pour négocier un contrat.

Drama et Turtle : sidekicks devenus icônes

Johnny Drama, le frère has-been de Vince, est le cœur comique de la série. Chaque scène avec lui est une tragédie grotesque : auditions ratées, ego surdimensionné, rêves de gloire éternellement frustrés. Mais sous la caricature, Drama est le plus touchant. Il incarne la lutte du comédien moyen dans une ville qui broie les losers.

 

Turtle, au départ, est juste “le pote inutile”, chauffeur, glandeur, parasite affectueux. Mais au fil des saisons, il gagne en profondeur. Il devient entrepreneur, trouve son chemin, et prouve que même dans l’ombre d’une star, on peut se construire un destin. Ensemble, Drama et Turtle donnent à Entourage son équilibre : ils rappellent que derrière les paillettes, il y a toujours la galère, l’attente, la frustration.

 

Eric Murphy, la conscience du crew

E, alias Eric Murphy, est le manager improvisé, la voix de la raison. Petit gabarit, mais gros cœur, il est l’ami fidèle qui fait tampon entre Vince et Ari. Là où Ari fonce comme un bulldozer, E pense, négocie, temporise. Il représente la normalité dans ce chaos hollywoodien.

Mais E n’est pas qu’un “yes man” : il prend des coups, il doute, il s’impose petit à petit comme une figure centrale. Dans le fond, Entourage est autant l’histoire d’Eric que celle de Vince. Sa trajectoire illustre une vérité : gérer une star, c’est aussi apprendre à s’émanciper et à exister par soi-même.

Entourage : pourquoi la série HBO est encore culte 20 ans après.

Entourage : pourquoi la série HBO est encore culte 20 ans après.

 

Pourquoi Entourage a marqué son époque

Les années 2000 étaient un moment bizarre : Internet explosait, les tabloïds dominaient, Paris Hilton et Britney Spears faisaient les gros titres, et tout le monde fantasmait sur Hollywood. Dans ce chaos, Entourage est arrivé comme un miroir déformant : drôle, outrancier, mais incroyablement juste. La série a capté l’air du temps comme peu d’œuvres l’ont fait.

 

Une satire déguisée de l’industrie hollywoodienne

À première vue, Entourage ressemblait à une carte postale de rêve : villas, piscines, voitures de luxe. Mais derrière le glamour, c’était une satire féroce. Les producteurs cupides, les acteurs égocentriques, les studios obsédés par le box-office : tout y passait.

Le génie, c’est que la série ne se présentait jamais comme une critique. Elle nous faisait rire des excès, puis réalisait qu’ils étaient à peine exagérés. C’est ce qui la rend intemporelle : même en 2025, on regarde un épisode et on reconnaît toujours ces mécanismes de pouvoir, ces deals absurdes, ce cynisme.

Fraternité et masculinité : un miroir des années 2000

Avant que le mot “bromance” ne devienne un cliché, Entourage en a fait un genre à part entière. Le show est construit sur une idée simple : dans un monde de requins, ce qui te sauve, c’est ton crew. Vince a beau être la star, il n’est rien sans ses potes.

Cette fraternité masculine, parfois toxique, parfois magnifique, parlait directement aux spectateurs. On s’identifiait à ces gars, avec leurs engueulades, leurs vannes, leur loyauté inébranlable. Oui, c’était macho, bourré de blagues douteuses, mais ça capturait une époque où la vulnérabilité masculine n’était pas encore sur la table. Aujourd’hui, on peut critiquer ce côté “boys club”, mais impossible de nier que la série a su représenter une génération de mecs qui grandissaient ensemble dans un monde en mutation.

 

Caméos à gogo : la série où tout le monde voulait apparaître

Un autre atout majeur : la série a transformé le caméo en art. Jessica Alba, Kanye West, LeBron James, Scarlett Johansson… la liste est infinie. À une époque où les stars ne faisaient pas encore des apparitions télé toutes les semaines, Entourage a inventé le “fan service” haut de gamme.

Chaque apparition donnait un shot d’adrénaline. Voir James Cameron recruter Vince pour Aquaman, c’était jouissif et surréaliste. La frontière entre fiction et réalité s’effaçait, donnant l’impression que le monde réel faisait partie de la série. Pour HBO, c’était une stratégie brillante : chaque guest-star ajoutait une légitimité et un buzz énorme.

 

Entourage

Style et esthétique : entre MTV Cribs et cinéma d’auteur

Entourage n’était pas seulement une série, c’était une vitrine. Elle mélangeait l’excès tapageur des clips de l’époque avec une mise en scène digne des films indés. Résultat : une esthétique reconnaissable entre mille, quelque part entre MTV Cribs et Scorsese période Casino.

Los Angeles comme personnage à part entière

Dans Entourage, L.A. n’est pas juste un décor. C’est un personnage omniprésent. Sunset Boulevard, les collines de Hollywood, les villas de Beverly Hills, les clubs de West Hollywood… Chaque épisode nous baladait dans une carte postale vivante. Mais ce n’était pas la carte postale pour touristes : c’était la version crue, hyperréaliste, filmée de l’intérieur.

La ville représentait autant le rêve que le cauchemar. Les autoroutes infinies, les panneaux publicitaires, les soirées trop clinquantes : tout devenait une métaphore de ce qu’Hollywood vend. L.A., dans Entourage, c’était la jungle moderne où les deals se faisaient au bord d’une piscine.

La BO légendaire d’Entourage

Impossible de parler de la série sans évoquer sa bande originale. Chaque épisode démarrait avec “Superhero” de Jane’s Addiction, une claque sonore qui posait immédiatement le ton : rock, excès, vitesse. Mais au-delà du générique, la BO était une playlist parfaite des années 2000.

Du hip-hop de Jay-Z à l’électro de Moby, en passant par le rock de The Killers, Entourage a fonctionné comme un jukebox de l’époque. C’était plus qu’un fond sonore : chaque morceau renforçait l’immersion, créait une ambiance, donnait l’impression d’être soi-même dans le SUV avec Vince et sa bande. Aujourd’hui encore, des fans refont des playlists Spotify entières dédiées à la série.

 

 Tableau – Exemples de morceaux cultes dans Entourage

Épisode Morceau Artiste Ambiance
S01E01 “Superhero” Jane’s Addiction Hymne rock, ouverture culte
S02E07 “99 Problems” Jay-Z Hollywood gangster vibes
S03E04 “Smile Like You Mean It” The Killers Mélancolie pop-rock
S04E10 “Porcelain” Moby Ambiance planante, contraste

Cette BO a contribué à inscrire Entourage dans la culture populaire. Elle a influencé toute une génération de spectateurs qui associaient leurs soirées à ses sons.

Mode, voitures et excès : quand la série dictait un lifestyle

Si Entourage est restée gravée, c’est aussi parce qu’elle a incarné un style de vie. Les fringues de Vince, les costards sur-mesure d’Ari, les survêts de Turtle : chaque personnage avait une signature visuelle. Johnny Drama, lui, oscillait entre le ringard et le sublime, et ça faisait partie du charme.

Et que dire des voitures ? Hummers, Cadillacs, Ferraris, tout y passait. La bagnole, c’était un symbole : de réussite, de virilité, de statut. Dans les années 2000, rien ne disait mieux “j’ai percé à Hollywood” que de rouler sur Melrose Avenue dans un monstre de luxe.

Les excès faisaient partie du décor : champagne à gogo, fêtes interminables, cameos de rappeurs… Mais au lieu de paraître grotesque, ça faisait rêver. Entourage a dicté une esthétique du cool qui a contaminé toute une génération, bien avant Instagram et ses influenceurs.

 

La réception critique et le débat sur la masculinité toxique

Quand Entourage est arrivée sur HBO en 2004, la critique s’est emballée. Le show paraissait léger face à The Sopranos ou The Wire, mais il avait une énergie neuve : rapide, drôle, sexy, addictif. Les médias ont parlé de “fantasme masculin assumé”, de “satire hilarante” et de “regard inédit sur Hollywood”. Mais très vite, les voix critiques ont pointé le revers : et si derrière le glamour et les blagues potaches, la série ne véhiculait pas une vision franchement problématique de la masculinité ?

 

Éloges, récompenses et reconnaissance

Impossible de le nier : Entourage a cartonné. La série a remporté plusieurs Golden Globes, dont celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Jeremy Piven (Ari Gold). Elle a aussi raflé des Emmy Awards pour sa distribution et son casting exceptionnel.

Les critiques les plus enthousiastes la comparaient à une version moderne de Swingers ou de Goodfellas, mais transposée dans le monde du cinéma. HBO avait trouvé une formule hybride : du divertissement pur, mais avec un vernis d’authenticité. Pour beaucoup, c’était une bouffée d’air frais dans une télé saturée de drames lourds.

 

Les polémiques : sexisme, machisme, objectification des femmes

Mais soyons clairs : Entourage vieillit mal sur certains aspects. La représentation des femmes est souvent limitée à des rôles de trophées, de conquêtes ou de obstacles narratifs. Dans le show, les potes de Vince parlent des femmes comme d’objets à consommer, et les soirées ressemblent à des catalogues Victoria’s Secret en mouvement.

Au moment de la diffusion, ça passait presque inaperçu, parce que c’était “l’époque”. Mais revu aujourd’hui, beaucoup de spectateurs pointent le sexisme latent et la glorification d’une masculinité toxique : domination, culte de la performance sexuelle, absence quasi totale de personnages féminins consistants.

Cela dit, certains défendent la série en disant qu’elle reflète la réalité hollywoodienne des années 2000, plutôt que de l’inventer. Autrement dit, ce n’est pas Entourage qui est sexiste, c’est Hollywood lui-même.

 

Comment la série serait reçue aujourd’hui

Si Entourage sortait en 2025, il y aurait probablement un feu d’artifice de débats sur Twitter. Entre #MeToo, la montée des représentations plus inclusives et la critique des “boys clubs”, beaucoup d’éléments du show seraient jugés problématiques.

Mais c’est aussi ce qui en fait un document culturel précieux. Regarder Entourage aujourd’hui, c’est plonger dans un instantané brut des années 2000, avec ses excès, ses angles morts et ses contradictions. On peut critiquer, mais on peut aussi analyser : le show nous raconte autant sur l’époque qu’il la célèbre.

 

L’héritage d’Entourage dans la pop culture

Rare sont les séries qui marquent au point de devenir un référentiel culturel. Entourage fait partie de ce club fermé. Comme Friends pour les sitcoms ou The Sopranos pour les drames, elle a redéfini un genre : celui de la comédie sur l’amitié masculine dans un contexte glamour. Plus qu’un show, c’est devenu une icône générationnelle.

Influence sur d’autres séries et films

Après Entourage, impossible de compter combien de séries ont tenté de reproduire la formule. Que ce soit dans le ton (Ballers avec Dwayne Johnson, produite aussi par HBO), dans le cadre (Californication, qui mélangeait sexe, célébrité et cynisme), ou dans la dynamique de groupe (How to Make It in America), on sent l’ADN de la série partout.

Au cinéma, on retrouve son influence dans des films comme The Hangover (la bande de potes, le Vegas déjanté, les excès) ou même The Wolf of Wall Street de Scorsese, qui pousse encore plus loin cette célébration ironique de la démesure masculine.

 

Entourage : le film (2015), un épilogue en demi-teinte

En 2015, Doug Ellin et Mark Wahlberg décident de prolonger la série avec un film. L’idée ? Donner aux fans un dernier ride avec Vince et ses potes. Le résultat ? Un succès mitigé. Les critiques ont été tièdes, accusant le film de recycler les mêmes recettes sans rien apporter de nouveau. Trop nostalgique, trop indulgent avec ses personnages, pas assez audacieux. Mais malgré ça, le film a rempli sa mission pour les fans : revoir Ari hurler, Drama foirer, Turtle s’en sortir et Vince briller.

Ce n’était pas un chef-d’œuvre, mais c’était une dernière fiesta, un baroud d’honneur pour une série qui avait marqué sa génération.

 

Comparatif Entourage série vs film

Élément La série (2004-2011) Le film (2015)
Format 8 saisons, 96 épisodes 1 film de 1h45
Ton Satire + comédie + fresque hollywoodienne Fan service nostalgique
Réception critique Globalement positive, culte Mitigée, accusée de redite
Impact Culturel et générationnel Bonus pour fans hardcore

 

L’impact sur la génération millennial et la culture “bromance”

L’une des plus grandes réussites de Entourage, c’est d’avoir normalisé la bromance. Avant ça, la télévision montrait souvent des amitiés masculines caricaturales. Ici, c’était différent : Vince, E, Drama et Turtle se comportaient comme de vrais potes. Loyauté, engueulades, blagues pourries, soutien indéfectible : ça sonnait juste. Pour la génération millennial, qui grandissait en plein culte de la célébrité (MTV, MySpace, tabloïds), Entourage a servi de fantasme et de modèle. Beaucoup s’y sont identifiés, non pas parce qu’ils rêvaient tous d’être des stars, mais parce qu’ils rêvaient tous d’avoir une bande solide avec qui partager la ride.

Aujourd’hui encore, dans la pop culture, quand on parle d’un groupe de potes inséparables qui traversent les galères et les excès ensemble, on cite Entourage comme référence.

 

Ce que Entourage dit (encore) de nous en 2025

On pourrait croire que Entourage appartient à une époque révolue : les années 2000, les flip phones, les tabloïds, les soirées MTV. Et pourtant, en 2025, la série continue de résonner. Pourquoi ? Parce que les obsessions qu’elle met en scène – célébrité, argent, influence, loyauté – n’ont pas disparu. Elles se sont juste transformées, adaptées au monde des réseaux sociaux et des influenceurs.

La fascination intacte pour la célébrité instantanée

Dans Entourage, Vince devenait une star en décrochant un rôle dans un blockbuster. Aujourd’hui, des millions de “Vince Chase 2.0” existent sur TikTok, YouTube ou Instagram. La célébrité est devenue plus accessible, plus rapide, mais aussi plus fragile. Ce que la série montrait avec Hollywood – l’ascension fulgurante, les chutes brutales, les deals incertains – se retrouve aujourd’hui dans la vie des créateurs de contenu. Un influenceur peut exploser du jour au lendemain et disparaître aussi vite, exactement comme un acteur qui perd son contrat avec un studio.

Entourage préfigurait cette volatilité : un succès pouvait être détruit par un seul faux pas. Ce qui change, c’est que maintenant, tout le monde peut le vivre.

L’écho avec la télé-réalité et les influenceurs

Quand on revoit la série, impossible de ne pas penser aux influenceurs actuels. La villa de Vince à Hollywood Hills ? Aujourd’hui, c’est une villa TikTok avec dix créateurs qui filment des vidéos. Les soirées démesurées ? Elles existent toujours, mais elles sont documentées en temps réel sur Instagram Live.

D’une certaine manière, Entourage était une télé-réalité scénarisée avant l’heure. Elle mélangeait fiction et réalité avec ses caméos, ses décors authentiques, ses clins d’œil à l’industrie. Exactement ce que fait la culture digitale aujourd’hui : brouiller la frontière entre ce qui est vrai et ce qui est mis en scène.

 

Peut-on encore rêver Hollywood comme Vince et ses potes ?

La grande question est là : en 2025, est-ce que le rêve hollywoodien existe encore ? Les jeunes générations sont plus cyniques, plus conscientes des travers de l’industrie : harcèlement, inégalités, scandales. Pourtant, la fascination demeure.

Les Oscars font encore rêver, les blockbusters Marvel remplissent les salles, et les tapis rouges restent des moments de spectacle mondial. Peut-être que le rêve a changé de forme, mais il n’a pas disparu. Entourage continue de parler à ceux qui veulent croire qu’une bande de potes peut conquérir le monde, même si ce monde est plus numérique que jamais.

Pour finir…

Entourage n’est pas seulement une série culte de HBO : c’est une capsule temporelle des années 2000, un miroir des fantasmes hollywoodiens et une fresque sur l’amitié masculine. Vince, Ari, E, Drama et Turtle continuent de vivre dans la mémoire collective parce qu’ils incarnaient plus qu’une success story : ils représentaient nos désirs de réussite, nos insécurités, nos excès.

En 2025, la série résonne encore. Les rêves de célébrité sont toujours là, mais ils passent désormais par les écrans de smartphones plutôt que par les studios de cinéma. Les critiques sur la masculinité toxique rappellent aussi combien notre regard a changé en vingt ans. Mais malgré ses défauts, Entourage reste un objet pop incontournable, une œuvre qui a su capter une époque avec style et insolence.

La vraie morale ? Peu importe que tu sois une star ou un anonyme : ton entourage, ce sont les gens qui t’accompagnent dans la ride.

 

FAQ

1. Pourquoi Entourage est-elle considérée comme culte ?

Entourage est culte parce qu’elle a capturé comme aucune autre série l’esprit des années 2000 : célébrité instantanée, excès hollywoodiens, luxe clinquant, mais aussi amitié et loyauté. La combinaison d’une écriture vive, de caméos prestigieux et d’une bande-son iconique en a fait un phénomène. En plus, elle a offert au public un accès inédit aux coulisses du show-business, tout en conservant un ton humoristique et décalé. Aujourd’hui encore, son influence se ressent dans des séries comme Ballers ou dans la manière dont les influenceurs mettent en scène leur vie.

 

2. Est-ce que la série est basée sur la vie de Mark Wahlberg ?

Oui, en grande partie. Mark Wahlberg, producteur exécutif, a inspiré le personnage de Vince Chase. Ses propres expériences – son entourage de potes de Boston, ses débuts à Hollywood, ses soirées démesurées – ont servi de base au show. Doug Ellin a transformé ces anecdotes en fiction, tout en exagérant certains aspects pour en faire une satire. Bien sûr, Vince est une version romancée de Wahlberg : plus détaché, plus insouciant.

 

3. Qui est le personnage le plus populaire d’Entourage ?

Beaucoup diront Ari Gold. Son énergie volcanique, ses punchlines assassines et son cynisme ont marqué les esprits. Jeremy Piven a même gagné plusieurs prix pour ce rôle. Mais d’autres fans s’attachent davantage à Drama pour son côté pathétique et touchant, ou à Turtle pour son évolution de glandeur en entrepreneur. En réalité, la force d’Entourage est que chaque personnage incarne une facette différente de l’expérience hollywoodienne.

 

4. Pourquoi la série est critiquée aujourd’hui ?

Aujourd’hui, Entourage est critiquée pour sa représentation des femmes et son machisme assumé. Les personnages féminins sont souvent réduits à des rôles d’objets de désir, et la série glorifie un mode de vie basé sur l’excès masculin. Dans le contexte post-#MeToo, beaucoup de spectateurs considèrent que le show incarne une masculinité toxique. Mais certains défendent l’idée que la série ne faisait que refléter les travers d’Hollywood, au lieu de les inventer.

 

5. Est-ce que le film Entourage vaut le coup ?

Sorti en 2015, le film divise. Les critiques l’ont trouvé paresseux, trop nostalgique, sans réelle nouveauté. Mais pour les fans de longue date, il reste une sorte de “dernier épisode XXL”. On y retrouve tout : les blagues de Drama, les crises d’Ari, les soirées bling-bling. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est un bonus agréable pour qui a suivi les huit saisons.

 

6. Comment la série a-t-elle influencé la pop culture ?

Entourage a introduit le concept moderne de la bromance à la télévision, avant que le terme ne devienne courant. Elle a aussi inspiré d’autres séries comme Ballers et influencé des films comiques sur l’amitié masculine. Son esthétique – voitures de luxe, villas, fêtes – a contaminé la pub, les clips et même Instagram bien avant l’heure. Elle a aussi popularisé l’idée que Hollywood pouvait rire de lui-même à la télé.

 

7. La bande-son d’Entourage est-elle vraiment culte ?

Absolument. Du générique “Superhero” de Jane’s Addiction aux morceaux de Jay-Z, Moby ou The Killers, la BO est une anthologie musicale des années 2000. Elle a contribué à donner à la série son rythme et sa modernité. Aujourd’hui encore, des playlists Spotify ou YouTube dédiées circulent parmi les fans. La musique n’était pas un simple décor, mais une part intégrante de l’identité du show.

8. Est-ce que la série est encore pertinente en 2025 ?

Oui, mais différemment. Elle reste un témoignage précieux de l’époque où Hollywood dominait l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, les dynamiques sont plus proches des influenceurs que des acteurs, mais les thèmes restent universels : célébrité, amitié, loyauté, succès et chute. Entourage nous aide à comprendre ce qu’étaient les années 2000, tout en offrant une grille de lecture des excès d’aujourd’hui.

9. Y a-t-il une suite ou un reboot prévu ?

Pour l’instant, non. Doug Ellin et Mark Wahlberg n’ont pas annoncé de projet officiel. L’idée d’un reboot a été évoquée, mais les critiques sur le sexisme de la série compliqueraient sa réception actuelle. Cependant, dans une époque obsédée par les reboots et les revivals, rien n’est totalement exclu. Les fans gardent l’espoir d’un retour, même sous une forme modernisée.

10. Quelle est la leçon principale de la série ?

Derrière les excès, la leçon est simple : le succès ne vaut rien sans ton entourage. Vince est la star, mais sans Ari, E, Drama et Turtle, il serait perdu. La série montre que le pouvoir de l’amitié dépasse celui de la célébrité. En 2025, ce message résonne encore : peu importe les likes, les followers ou les millions, ce qui compte, ce sont les gens qui t’accompagnent.

 

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