Solence – Angels Calling

par | 1 Déc 2025 | Chroniques

⏱ Temps de lecture : 3 min

4/5  ⭐️⭐️⭐️⭐️ –   Dans les bacs fraîchement mis à jour, se chevauchent des albums qui prennent leur temps, et ceux qui te saisissent par la capuche, t’embarquent à fond dans le pit la tête collée aux amplis vibrants à bloc. Angels Calling de Solence fait clairement partie de la deuxième catégorie. Attention tempête en vue.

 

Solence Angels Calling 1

 

Une machine à dopamine taillée pour le live

Solence ne perd plus une seconde. Dix titres, vingt-sept minutes, pas une once de gras : l’album file comme une décharge d’adrénaline pensée pour être chantée, sautée, hurlée, vécue. Les Suédois (désormais installés à L.A) reviennent avec un son affiné, plus dense, plus frontal que jamais — une évolution revendiquée par le groupe qui parle d’un “regard vers l’avenir” et d’un appel à “vivre avant que le paradis ne nous rappelle à lui”. Et c’est exactement ce que l’album fait : il t’attrape par cette urgence-là. Pas de préambule, pas de palabres. Solence veut ton cœur qui tape, ton corps qui danse et ta voix qui craquelle. Tout l’album joue sur cette alternance de vagues claires et de coups plus portés. Ça pulse, ça brille et ça tabasse, on sentirait presque la fosse sous nos pieds alors qu’on est juste dans notre salon.

 

Solence Band

Solence

 

L’hybridation en pleine maîtrise

Solence aime les grands écarts et Angels Calling en est la preuve : metal moderne, electro, pop éclatante, tout se mélange sans jamais déborder. On peut y entendre l’ombre bienveillante de Linkin Park — celle qui a façonné toute une génération d’hybrides alternatifs — mais Solence avance avec sa propre boussole. Plus électronique, plus dansant, plus immédiat : leur ADN à eux. Les synthés créent des halos lumineux, les guitares gardent ce mordant suédois reconnaissable, et les mosh parts surgissent pile quand ton cerveau commence à saturer de mélodie. Cette façon de faire basculer un morceau d’un drop electro hyper catchy vers un mur de riffs sans jamais perdre le fil… c’est typiquement eux, et c’est ce qui fait que même leurs moments les plus pop restent suffisamment épicés pour éviter la tiédeur.

Et puis il y a ces détails :

  • L’ouverture d’Angels Calling avec les voix japonisantes qui posent l’ambiance du premier track éponyme
  • la guitare acoustique façon country sur “Monsters In My Head”,
  • l’efficace petit solo de guitare au centre de « Wish You The Worst »
  • les chœurs type power metal de “All of the Pain Must Go”, avec ça t’es obligé de donner de la voix
  • les textures electro presque club
  • le final « Angels vs Demons_ » qui clôt parfaitement l’album avec les frissons et la larme

À ce stade, Solence ne teste plus : ils maîtrisent.

 

 

Un album pensé comme une montée continue

Si tu cherches un storytelling traditionnel, oublie. Angels Calling fonctionne davantage comme un set live compressé, où l’interlude “<alive” sert de respiration avant que tout ne reparte de plus belle. Rien n’est laissé au hasard : les refrains sont pensés pour que tout le monde lève les bras, les breaks pour faire ployer la fosse, les drops pour secouer les cervicales. Quand Solence appuie sur pause, ce n’est jamais pour ralentir : c’est pour charger le prochain impact. Ce qui est fort, c’est que malgré cette efficacité quasi clinique, l’album ne sonne jamais artificiel. On sent le plaisir du groupe, leur envie de faire danser, vibrer et adhérer. Et ça fonctionne. Ils savent exactement ce qu’ils veulent transmettre : de l’énergie, de la lumière, du mouvement.

Une lumière dans le tumulte

C’est peut-être ça, finalement, le truc le plus marquant : cette façon qu’ils ont de ne jamais se vautrer dans la noirceur. Même quand ils évoquent les démons intérieurs (“Monsters In My Head”), même quand les paroles grattent des zones sensibles, le message reste tourné vers la sortie du tunnel. Ça donne à l’album un goût paradoxal : à la fois dansant et nerveux, lumineux et tendu, festif mais pas creux. Et dans ces 27 minutes, Solence réussit ce que beaucoup de groupes de metal moderne tentent sans toujours atteindre : parler à un public large sans sacrifier leur identité.

 

 

Un concentré d’énergie pure

Angels Calling c’est clairement un album qui se vit. Une traversée dans laquelle chaque seconde compte, chaque clavier cherche l’étincelle dans tes oreilles et chaque note vise le palpitant. Solence signe ici un album direct, instinctif et touchant, calibré pour réveiller même les journées les plus ternes. Et dans un monde un peu schizo qui adore la lourdeur et les détours, recevoir un disque aussi porteur, nous on dit bravo le Grand Nord, t’a tout compris.

Angels Calling, sortie le 31 octobre 2025. Solence est actuellement en tournée dans toute l’Europe avec Nothing More, dont le 26 novembre 2025 à Paris.

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