Interview, KO KO MO : « Notre duo a toujours été une évidence ! »

Par Caro
Publié le 27 décembre 2024

Rien ne semble résister à ces deux-là ! KO KO MO c’est Warren Mutton, « guitar hero » à la voix d’or nourri au rock des seventies… et K20 à la batterie, avec son sourire contagieux et sa frappe tellurique qui propage des déferlantes d’énergie dans le public. Non contents de rencontrer un succès grandissant auprès du public français et européen, les deux nantais de KO KO MO ont sorti en cette fin d’année un album imparable, mine de titres Rock catchy et entraînants. Et à voir le plaisir qu’ils ont à être sur scène et celui que le public prend à les voir faire… leur succès n’est pas prêt de s’arrêter !

 

KO KO MO

KO KO MO par Caro

 

Qu’est-ce qui vous a fait aimer la musique quand vous étiez gamins ?

K20 : Moi j’ai un papa musicien, je suis tombé dans la musique quand j’étais petit. Je l’ai toujours vu jouer, faire des concerts… J’ai été bercé par cet univers et assez naturellement, j’ai eu envie de m’y mettre. J’ai testé brièvement la guitare avec mon père mais ce n’était pas fait pour moi et très tôt j’ai eu envie de jouer de la batterie, d’être dans un groupe, de jouer avec des copains.

Ce n’est pas moi qui ai aimé la batterie, c’est la batterie qui m’a aimé comme dirait l’autre hahaha ! J’ai le souvenir quand-même d‘avoir écouté cet album de King Crimson avec mon père, dont la pochette me faisait peur d’ailleurs… mais il y avait de la flûte traversière et un passage de batterie incroyable… et je me suis dit qu’il se passait quelque chose de très fort sur ce morceau, justement à cause de la batterie !

 

Warren : Moi mon déclic, je l’ai eu avec un film. À 6 ans j’étais déjà très passionné par la musique, et ma mère se demandait ce qu’elle pourrait me montrer pour nourrir cette passion et elle s’est souvenue que son premier rencard avec mon père c’était pour aller voir les Blues Brothers au cinéma.

Elle m’a acheté la VHS et je l’ai regardé en boucle et puis j’ai écouté et réécouté la bande-originale, un peu frustré que toutes les chansons du film ne figurent pas sur la B.O… mais c’est là que j’ai commencé à m’intéresser au Blues. J’ai adoré aussi Retour vers le Futur et la scène pendant le bal de la « féérie dansante des sirènes-sardines » où Marty Mac Fly prend sa guitare et joue Johnny B. Goode de Chuck Berry sur scène devant les étudiants médusés… Ce sont plutôt des films que des albums qui m’ont inspiré quand j’étais petit.

 

KO KO MO

KO KO MO

 

Vous étiez fans de qui à cette époque ? Vous aviez des posters accrochés aux murs de votre chambre d’ados ?

K20 : Moi j’étais fan de Jean-Jacques Goldman et de Michael Jackson. J’avais ce poster incroyablement moche mais très en vogue à l’époque où tout le cuir et les cheveux de Michael Jackson étaient recouverts d’un genre de velours noir, tout ça sur un fond bleu clair, avec le look du clip de Bad, cuir et chaînes… C’était sublime !

Warren : Mes deux « guitar héros » étaient Jimi Hendrix et Rory Gallagher, j’ai rincé les vinyles de la maison à force de les écouter. Et j’avais un calendrier Jimi Hendrix accroché au mur de ma chambre ! Le calendrier Hendrix avait remplacé le calendrier Elvis !

 

Tu as cette voix très Zeppelinienne Warren, qui monte dans les aigus et très puissante en même temps… est-ce que ce côté seventies est venu naturellement de tes influences musicales ?

Warren : Bizarrement c’est un peu venu quand on commencé à m’en parler. Je connaissais peu Led Zeppelin, je m’étais intéressé au Blues des origines et j’étais moins familier du revival vu par les anglais dans les années 60. J’ai écouté Led Zeppelin et c’est devenu une vraie passion, Jimmy Page surtout…

Ensuite le côté amplitude vocale ça s’est fait assez naturellement, je jouais beaucoup dans des bars au début et il fallait se faire entendre donc je devais chanter plus fort que le bruit ambiant, c’est un bon entraînement. Je pense qu’on a tous une voix mais qu’il faut la débloquer… et je suis persuadé que tous les groupes des années psyché sont passés par là… il n’y avait pas assez de micros et d’ingé sons et il fallait chanter fort ahahaha !

 

 

 

Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ? Comment le projet Kokomo a-t-il débuté ?

K20 : J’étais sur un projet pop-électro en tant que batteur à Nantes il y a des années, et Warren est venu pour faire les guitares, et pendant les pauses, on s’est mis à faire des bœufs tous les deux… et on s’est plus jamais lâché !

Warren : On s’est rencontré en rigolant en fait !

 

Fonctionner à deux, en power duo comme on dit, a été une évidence dès le départ ?

Warren : Ce n’était pas réfléchi au départ mais plus on jouait ensemble et plus cela devenait une évidence. Il y a cette liberté quand on est deux et qu’on se comprend de pouvoir aller dans toutes les directions sans répéter avant. On se dit où veut aller avant de monter sur scène et on y va, c’est très naturel ! Un regard suffit à se comprendre…

K20 : On a testé brièvement de faire venir un troisième sur scène avec nous, en pensant que cela nous déchargerait un peu de ne pas tout faire et d’avoir une basse et un clavier, mais finalement cela cassait la dynamique que l’on avait à deux et cela limitait nos possibilités d’improviser donc on est vite revenus au duo !

 

KO KO MO

KO KO MO

 

Le côté électro que vous utilisez sur certains morceaux pour amener une dimension supplémentaire à votre musique a toujours été là ?

K20 : Oui, c’était là dès le départ, un peu plus prononcé sur le deuxième album et là à nouveau… On aime cette touche d’électro tous les deux, cela nous a permis d’étoffer un peu notre duo ! Les machines sont un outil, comme un instrument en plus, un peu comme une pédale de guitare qui viendrait amener de la distorsion ou amplifier ce qu’on joue…

 

Et entre le studio et le live, vous avez une préférence ?

K20 : J’aime les deux ! Le studio est un moment de création avec les copains, on cherche on teste, on est en immersion musicale… et on imagine ce que ça va pouvoir donner sur scène !

Warren : La drogue est vraiment sur scène, dans la performance et le retour du public, mais les deux sont aussi plaisants !

 

En live vous aimez les bains de foule, descendre dans la fosse pour jouer unplugged et chanter a capella au milieu du public. Votre plus beau souvenir de live c’était la Cigale l’an dernier ?

K20 : Oui, jusqu’ici la Cigale c’est notre meilleure expérience de live, c’était un moment très fort. On a fait beaucoup de live, des festivals… mais là à la Cigale contrairement à un festoche, les gens étaient là pour nous, sans égocentrisme mais ça change tout… Et puis la Cigale est une salle mythique, que l’on adore et rien que d’arriver dans ce lieu, avant même que le public applaudisse ou crie, il se passe déjà quelque chose, c’est lié au lieu en lui-même. C’était notre plus beau concert…

(Je précise au moment de l’interview la date de l’Olympia n’est pas encore passée, alors peut-être qu’aujourd’hui leur réponse serait différente)…

Warren : On a beaucoup tourné ces derniers-temps, on a un peu la tête dans le guidon et on ne se rend pas forcément compte de l’impact que l’on peut avoir sur le public… Mais lors de notre dernière tournée, on a compris, il y avait des dates dans lesquelles on pensait qu’il n’y aurait personne et quand on arrivait c’était plein, les gens nous attendaient ! Et là on a pris ça en pleine tronche, c’était incroyable !

 

KO KO MO

KO KO MO photographiés par Caro

 

Dans les souvenirs moins heureux vous avez vécu un terrible moment l’été 2023 quand votre tourbus a pris feu en pleine nuit. Comment on se remet de ça ? On se dit que personne n’est mort et on enchaîne ou bien il faut se poser pour réussir à passer outre ?

Warren : On a tout de suite mesuré la chance qu’on avait, parce que tout le monde dormait quand c’est arrivé et en 5 minutes tout était en feu, on s’est réveillé on a couru le plus loin possible pour se mettre à l’abri et tu as l’impression de contempler 10 ans de ta vie qui brûle… Symboliquement aussi c’était dur car c’était la première date de notre tournée et c’était la première nuit qu’on passait dans le bus…

K20 : En sortant du bus, la première chose à laquelle j’ai pensé c’est qu’on allait être en retard pour le concert suivant… On était déjà soudés, mais ça soude encore plus et ça donne envie de retourner sur scène et de tout donner ! On a eu un soutien dingue des gens qui nous suivent, des amis, des artistes, du public, cela nous a beaucoup aidé et on ne remerciera jamais assez tout le monde !

Warren : il y a grand miracle dans cette histoire c’est que tout a brûlé dans le bus sauf ma guitare qui a fait la fin de la tournée, une Gibson blanche comme celle de Sister Rosetta Tharpe ! C’est une grande brûlée et une miraculée, elle n’est plus si blanche à présent, on dirait une omelette norvégienne !

 

Que puis-je vous souhaiter de beau pour les mois à venir ?

K20 : Qu’on s’aime toujours, qu’on aime toujours autant jouer ensemble, que notre équipe reste avec nous et que les gens aiment ce qu’on fait !

 

Ça m’a l’air très bien parti ! Merci les gars pour ce petit moment de questions-réponses entre le passé, le présent et le futur… et rendez-vous à l’Olympia !

 

KO KO MO

KO KO MO

 

L’album de Ko ko mo Striped est déjà disponible partout et dans une très belle version vinyle !

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Une interview de Caro @Zi.only.Caro sur Instagram

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KO KO MO sur Instagram : https://www.instagram.com/thisiskokomo

 

 

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