Impossible de parler de la scène metal hexagonale sans voir surgir le gigantesque vaisseau spatial piloté par Gojira, vrombissant dans la stratosphère musicale depuis la sortie de From Mars to Sirius en 2005. Un album tout sauf anodin : voici le disque qui a fissuré les frontières du death metal made in France et ouvert sur l’infini – des abysses d’Arcachon aux cieux stellaires. Quatorze ans après son atterrissage, il fait encore trembler les platines, les playlists, et accessoirement, toute notion de gravité sonore.
Entre riffs tectoniques, envolées progressives et manifeste écologique, le quartet a signé, avec cet album, l’un des jalons du metal français, et une boussole cosmique pour tout amoureux ou sceptique du genre. De la rage tellurique à la douceur planante, From Mars to Sirius s’impose toujours sur la scène globale, défiant le temps comme un mammouth traversant la banquise à la recherche de nouveaux espaces à dévorer. Plongée dans ce vertige sonore venu d’ailleurs — et pourtant, si viscéralement ancré ici.

Gojira – From Mars to Sirius
Contexte historique et genèse de « From Mars to Sirius » : le métal français à la croisée des galaxies
Le début des années 2000 sent le cuir, la sueur et le sang neuf dans la scène metal française. Gojira, encore adolescent à l’échelle des dinosaures du genre, balance déjà deux albums notables — « Terra Incognita » (2001) et « The Link » (2003). L’époque, pas très réputée pour sa sollicitude envers les groupes hexagonaux, préfère tabasser sur la côte ouest et scandinave. Pourtant, la fratrie Duplantier — Mario derrière les fûts, Joe au chant/guitare – épaulée par Christian Andreu (guitare) et Jean-Michel Labadie (basse) s’offre une place au feu, loin des querelles néo vs death ou prog vs brutal.
Le climat social, post-attentats de 2001, est étouffant, alourdi par des questionnements environnementaux à la marge, mais bien présents pour ceux qui se lassent du manichéisme ambiant. Gojira, leur crâne déjà rempli de préoccupations écologiques, rêve d’un hybride musical où la métallurgie des riffs fusionne avec des textes préoccupés d’alertes planétaires. Le groupe façonne alors un metal progressif, boudant le folklore sanguinolent du death classique, pour s’abreuver à la source de la Nature et de la science-fiction mêlées.
À la croisée de Voïvod, Meshuggah et Morbid Angel, mais sans singer personne, Gojira cultive déjà sa singularité. La scène française – indé, hostile aux compromissions – ne leur fait pas de cadeau, si ce n’est un respect méfiant. Mais Gojira veut la transcender, lever la tête vers Sirius. Et là, le groupe prépare son coup d’éclat conceptuel. Il y a quelque chose de quasi mythologique dans ce moment : alors que certains se terrent dans des caves obscures ou s’égarent dans l’abscons, Gojira ose poser un pied sur Mars tout en gardant l’autre dans la vase de la Baie d’Arcachon. Naîtra alors un disque monstre où l’engagement thématique fait bloc avec la puissance d’une composition ciselée.
L’année 2005 marque la jonction : la scène extrême internationale observe d’un œil curieux l’émergence d’un ovni hexagonal. Et pendant que certains s’évertuent à disserter sur l’avenir du metal, c’est dans un tourbillon de riffs polyrythmiques et d’interludes aériens que Gojira amorce son embarcation. Loin des codes figés du style, ilss tentent le grand saut sans se retourner — et avec la conviction que la scène métal française mérite, elle aussi, sa place sur la carte galactique du genre.

Gojira – From Mars to Sirius
Studio, sessions et coulisses : conception d’un son innovant et marqueur pour Gojira
On imagine toujours les studios d’enregistrement comme des antres enfumés pleines de posters vintage et de bières tièdes, où les idées émergent entre deux solos hasardeux. Pour Gojira, la réalité est bien plus prosaïque : « From Mars to Sirius » est accouché dans un bunker sonore des Landes, sous une lumière blafarde, dans la discipline et la sueur. Christian Andreu et Mario Duplantier se retrouvent à enregistrer, recomposer, jeter, et ressaisir chaque riff, chaque rythme, avec l’éthique d’un orfèvre et l’angoisse d’un funambule.
Le choix du studio n’a rien d’anodin : l’obsession du contrôle du son, du grain, de la dynamique, fait du travail en interne une évidence. Joe Duplantier, perfectionniste obsessionnel, prend un rôle prépondérant – producteur, arrangeur, père fouettard : ici, pas de compromission sur la densité des guitares ou la justesse des blasts. D’où les histoires de soirées blanches et de matins hagards à questionner la réverb’ d’une caisse claire ou la saturation d’un effet de baleine sur telle ou telle piste.
L’innovation technique, marqueur de l’album, se niche dans le refus du trop-plein numérique. Les prises sont majoritairement organiques, lourdes, et surtout, d’une cohérence rare pour un disque aussi ambitieux. L’usage de samples – dont les célèbres chants de baleines – vient renforcer un propos global, sans tomber dans l’ornement superfétatoire. Cela tient du détail maniaco-dépressif que Mario Duplantier évoquera plus tard dans plusieurs interviews : il fallait que chaque détail affirme le son Gojira, ce metal français capable de métaboliser la fureur et la méditation.
L’absence volontaire d’invités célèbres permet au groupe de s’enfermer dans un processus presque monastique. Pas de figure imposée, pas de star system metal à la rescousse : la famille Duplantier et ses comparses signent le manifeste. Les progressions minutieuses, les textures épaisses – tout participe à cette impression de “son innovant” qui va vite coller à la peau du groupe. Rares sont les albums du genre où l’exigence formelle épouse si naturellement l’ambition conceptuelle.
Dans le paysage métaphorique des albums métal, rares sont ceux à arborer une identité sonore aussi affirmée. Le travail d’orfèvre sur la basse – massive, plombée, mais fluide – la batterie qui serpente les breaks et double-pédales à faire pâlir les ayatollahs du death old-school, sculptent une matière unique. Cette approche, hérite d’une tradition DIY chère aux groupes progressifs – mais Gojira y injecte une nervosité et une rigueur toutes françaises. L’alchimie du « son innovant » émergera bientôt comme un modèle à suivre, bien au-delà de la scène locale.

Gojira – From Mars to Sirius
Analyse musicale approfondie : prog, death, écologie et astronomie dans From Mars to Sirius
Impossible de résumer From Mars to Sirius à un simple manifeste écologique, à une déclinaison de riffs épais, ni même à une simple démonstration technique de death progressif. Gojira, dans cet album emblématique, tire sur tous les fronts : spatial, organique et conceptuel, il réinvente les codes du métal français pour mieux les pulvériser.
La structure de l’album adopte la linéarité glauque d’un récit de science-fiction – une odyssée de Mars à Sirius faite d’épreuves et de révélations. Chaque titre, de « Ocean Planet » à « Global Warming », s’inscrit comme une étape d’un voyage initiatique. Sur le plan musical, le spectre est large : la violence contenue de « Backbone », la construction cyclopéenne de « Flying Whales », l’onirisme de « Unicorn » ou de « From Mars » : rien ici n’est anodin.
Les thèmes abordés relèvent d’une poésie de la fin du monde : disparition des espèces, avertissement écologique, fascination pour le cosmos comme échappatoire à la déréliction terrestre. Chez Gojira, la métaphore environnementale devient arme de construction massive. Les paroles, aliénées de la violence gratuite, se parent d’un souffle lyrique, parfois désespéré, parfois messianique. Les chants de baleines, véritables leitmotiv sonore, rappellent à chaque instant la fragilité du vivant au sein d’une mécanique de guerre implacable.
Sur le plan instrumental, l’album est un laboratoire. Guitares accordées bas, jeu en contre-temps, batterie en apesanteur : Mario Duplantier, à tout juste 19 ans au moment de l’enregistrement, s’érige en prodige. La richesse des arrangements et la densité des textures valent bien une réécoute approfondie de chaque piste, tant le groupe multiplie les clins d’œil – cachés ou non – aux aînés du metal progressif, du post-metal et même du jazz fusion. Le minimalisme mélodique côtoie la complexité rythmique : « World to Come » ou « Global Warming » l’illustrent parfaitement, invitant l’auditeur à se balader entre cataclysme et espérance.
Convoquer le « thème spatial » fait écho à tout un pan de la littérature (Wells, Asimov) mais aussi à des expérimentations musicales moins visibles. On pense à Voïvod, évidemment, mais aussi à la tradition psychédélique de la scène 70’s, digérée et transcendée par la rugosité actuelle. Des interludes courts, à la fois fragiles et nécessaires, ponctuent l’album et construisent un souffle continu : point d’essoufflement ici, mais un flux organique qui rappelle la dérive d’une baleine céleste au-dessus d’un océan de néant. From Mars to Sirius, par son ambition et sa densité, s’installe instantanément dans une autre galaxie de la musique métal.
Réception critique et retentissement commercial pour l’album emblématique de Gojira
L’heure de vérité ne tarde jamais à frapper : dès sa sortie, « From Mars to Sirius » agite la critique spécialisée et suscite une avalanche de papiers, allant des chroniques inspirées jusqu’aux syllogismes incompréhensibles de forums obscurs. L’album fait l’unanimité — ou presque. Coincés entre l’enthousiasme international et la réserve d’une frange de puristes, les observateurs notent toutefois l’irruption spectaculaire d’un groupe de métal français dans un genre fortement codé et, avouons-le, passablement chauvin.
La réception commerciale n’a rien d’une pluie de platine mais, rapidement, le disque s’installe comme une valeur sûre. En France, il séduit un public au-delà des sphères traditionnelles du metal, conquérant des territoires habituellement désertés par le death ou le prog. Chez les anglo-saxons, l’album s’impose sur la scène metal progressif, se hissant dans les classements de sites spécialisés, trônant à bonne hauteur dans les bilans de fin d’année (voir la chronique RockSound.fr).
Les ventes respectables du disque, sa distribution sur plusieurs labels européens, puis américains (Prosthetic Records pour les US), démontrent que le son innovant de Gojira n’est pas qu’un caprice hexagonal. On assiste à une mondialisation du son métal français : le label ListenAble Records, puis Gabriel Editions, jouent un rôle clé pour porter l’objet sonore là où on ne l’attendait pas. Les médias francophones, un brin narquois, finissent par reconnaître le coup de maître. L’album engrange des chroniques dithyrambiques sur VS-Webzine et Albumrock, pendant qu’à l’étranger, Metal Hammer et Decibel s’enthousiasment de façon moins proverbiale sur la scène progressive européenne.
Outre l’adhésion du microcosme métal, la presse généraliste s’empare du phénomène. L’originalité du propos écolo, la subtilité artistique, mais surtout la capacité du groupe à fédérer sans renier une once de brutalité scénique : voilà qui force le respect. À la scène, et plus encore à la sortie d’un disque-concept aussi mûri, Gojira impose un style et s’invite enfin à la table des poids lourds du metal progressif. Présenter comme outsider, puis comme révélation, le groupe bousculera bientôt la hiérarchie à l’international. Les retours sont là — distinctions, classements, invitations à des festivals majeurs : le phénomène From Mars to Sirius est lancé.
Impact artistique, héritage et influence : Gojira, catalyseur du renouveau métal progressif
Il y a un paradoxe à observer la carrière de Gojira depuis From Mars to Sirius : d’un côté, les racines ancrées dans le metal français, de l’autre une propulsion quasi instantanée vers la postérité internationale. L’impact de cet album se mesure d’abord à l’aune de la scène hexagonale : pour la première fois depuis Trust, un groupe français s’impose à l’étranger dans un registre jusqu’alors ultra-conservateur.
Au-delà de la scène locale, l’album modifie l’ADN du metal progressif. Il agace certains pour ses emprunts, fascine d’autres pour sa capacité à digérer et transcender les influences. On retrouve, chez de nombreux groupes au mitan des années 2010, la patte de Gojira : usage de métriques brisées, ambiance aérienne/massive, focus thématique écologique — autant d’éléments qui, aujourd’hui, font figure de canon de la musique métal moderne.
Des groupes comme Jinjer, The Ocean, ou encore Black Crown Initiate ne s’en cachent pas : la leçon « From Mars to Sirius » a structuré une partie de leur identité sonore. C’est d’autant plus flagrant que, dans le sillage du disque, nombre de formations françaises sortent de l’ombre, osant la démarche conceptuelle ou les hybridations stylistiques risquées. L’héritage du Gojira version 2005 se déploie alors en ramification : un souffle de liberté artistique renouvelle la scène, loin des chapelles et des gatekeepers.
Parmi les innovations stylistiques légitimées par l’album, on compte la réhabilitation du growl intelligent, la multiplication des pistes à rallonge, la réintroduction de thématiques environnementales non parodiques, et la figure du musicien-artisan, sacrifiant à la fois la technique et l’authenticité. « From Mars to Sirius », c’est la colonne vertébrale d’une nouvelle génération, l’étalon d’un metal progressif qui snobe les dogmes. Difficile aujourd’hui de mesurer toute la richesse de sa postérité, mais l’œuvre, elle, reste suffisamment singulière pour ne pas tomber dans le gimmick ni le fan service.
En imposant sa world view, Gojira a fait du concept album écologique sa marque, redéfinissant les frontières du possible. La scène mondiale, qui lorgnait autrefois avec condescendance sur la France, doit aujourd’hui reconnaître que l’album compte parmi les classiques de la musique métal — et nourrit, jusqu’en 2025, les débats sur l’évolution du genre.
Portraits croisés : membres du groupe, alchimistes du métal français et artisans de From Mars to Sirius
Impossible de disséquer la vie de From Mars to Sirius sans s’attarder sur ses quatre architectes. Joe Duplantier, frontman charismatique, occuppe intelligemment l’espace entre chant guttural et méditatif, inspiré autant par la contestation punk que par la poésie naturaliste. Sa plume, affûtée et lyrique, forge le propos éthique du groupe, et construit cette singularité qui fait mouche auprès des fans autant qu’auprès des critiques avisés.
Mario Duplantier, cadet tambourinaire mais prévôt rythmique, offre une démonstration magistrale – pas seulement sur les fûts. En Live, sa générosité et sa puissance inspirent, bouleversent et tordent le cou à la légende du batteur sacrifié. Mario traverse l’album en jonglant entre moments de tempête et accalmies, injectant une densité métronomique tout sauf mécanique.
Christian Andreu, guitariste à l’école du riff, privilégie la tension, l’architecture, la sculpture sonore. Peu bavard mais incisif, Andreu transforme chaque attaque de corde en particule d’énergie pure, épousant la heavy attitude sans sombrer dans la caricature. Enfin, Jean-Michel Labadie, à la basse, cimente l’ensemble de ses lignes profondes, formant avec Mario un tandem rythmique au groove pesé comme une enclume mais mobile comme un rorqual.
Le groupe fonctionne d’abord comme un système solaire fermé, où tout se discute en interne, où la démocratie (relative) garantit un équilibre entre les égos musicaux. Pas de star système, pas de musicien parachuté à la demande du marché — chacun compose, questionne, détricote, et affûte jusqu’à l’os. C’est cette dynamique d’atelier, alliée à un idéal de sobriété, qui explique la cohérence et la densité du son Gojira à cette période. Pour les quatres titans de Bayonne, il n’y a pas de génie solitaire — seulement une convergence de visions.
On doit à cette synergie particulière une identité sonore rare et précieuse sur la scène métal progressif. Loin d’être des techniciens froids ou des poseurs, les membres du groupe confèrent à chaque note, à chaque silence, une sincérité qui constitue, jusqu’à ce jour, la véritable empreinte digitale de From Mars to Sirius. Fan de dossiers sur l’influence de Gojira ? Ce disque incarne mieux que n’importe quel manifeste le mariage réussi de la virtuosité et du cœur.
Dynamique scénique, tournées et adaptabilité du répertoire en live
L’histoire d’un album n’est pas complète sans la vérification scénique. Gojira, loin de reléguer ses créations au musée du studio, s’impose dès la sortie de From Mars to Sirius comme une machine scénique inédite pour un metal français. Les premiers lives, entre petites salles et festivals pointus, accélèrent la mue du groupe, qui explose littéralement sur scène. Les titres phares – « Backbone », « Flying Whales », « The Heaviest Matter of the Universe » – sont taillés pour le pit, mais conservent leur consistance dans des formats live parfois rallongés, modelés, torturés.
Chaque concert devient un laboratoire d’expérimentation. La granulométrie des riffs, les variations de tempos, la densité rythmique – tout y est repensé à chaque date. Le groupe maltraite ses morceaux dans le bon sens, passant de la discipline chirurgicale à la sauvagerie tribale. Ce qui impressionne, c’est cette capacité à maintenir l’équilibre entre une lourdeur écrasante et une apesanteur aérienne. Les skills techniques ne sont jamais de la démonstration gratuite : ils sont là pour soutenir l’effet live, pour embarquer l’auditeur sans filet.
La relecture continue du répertoire (et ses adaptations progressives) participe à la longévité du disque sur scène. Entre les sets intimistes et les passages en festivals mastodontes, la flexibilité d’interprétation et la stabilité du line-up sont les garants d’un spectacle qui ne souffre jamais de la routine. Pour qui a assisté à un concert durant cette période, impossible d’oublier les atmosphères brumeuses, les stroboscopes surgissant sur « Ocean Planet » ou la communion du public sur « Global Warming ».
L’aura scénique de Gojira n’est plus à prouver : l’album fait l’objet de tournées mémorables, de captations pirates et officielles. Ce passage au banc d’essai de la scène consacre From Mars to Sirius comme un incontournable de la setlist, chaque titre acquérant, au fil des lives, une saveur nouvelle et une consistance supérieure.
Rééditions, remasters et pérennité du patrimoine sonore
Le temps, ce fossoyeur d’illusions et de productions surévaluées, opère parfois en allié. From Mars to Sirius n’y échappe pas : rééditions vinyle, remasters haute résolution, éditions collector pleuvent à échéances régulières. On y décèle une volonté farouche, chez le groupe comme chez les fans, de pérenniser l’album au fil des mutations du marché musical. Si certaines publications se contentent d’un portage sonore standardisé, d’autres permettent de réentendre nuances et aspérités échappées à la première écoute.
Le remaster 2015, par exemple, propose une dynamique retravaillée, des fréquences rafraîchies, permettant d’exhumer certaines subtilités de l’enregistrement analogique. Les éditions collector – souvent agrémentées de livrets, posters et photos inédites – rencontrent un vif succès parmi les collectionneurs et les néo-fans attirés par l’aura du groupe. C’est aussi l’occasion, pour beaucoup, de (re)découvrir le disque via la cassette, le streaming, la galette vinyle ou la compilation triple CD.
Ce souci de la mémoire n’est pas anodin. Il démontre l’attachement du public au format-objet et la résistance de Gojira à l’érosion du temps. Les rééditions proposent ainsi un accès renouvelé à l’univers du groupe, parfois accompagné de sessions lives exclusives ou de versions alternatives, accentuant le mythe sans jamais le figer. Et si la lecture vinyle vous paraît désuète, dites-vous qu’elle permet au moins de retrouver, intactes, les vibrations originelles du studio.
Les plateformes numériques se sont également emparées du phénomène, relayant rétrospectives, podcasts et commentaires audio enregistrés par le groupe. À chaque jalon anniversaire, Gojira ne manque pas de célébrer la longévité de From Mars to Sirius, confirmant une fois de plus le statut d’album emblématique pour toute la galaxie metal français. Pour suivre les nouveautés, un détour sur le site officiel du groupe s’impose.
Tracklisting détaillé : panorama sonore de From Mars to Sirius
Disséquer From Mars to Sirius, c’est feuilleter une cartographie du metal progressif français. Chaque piste révèle une facette de son ADN : gravité, onirisme, bestiaire mythologique, modernité et réminiscences contemplatives. Les douze titres tissent la mosaïque d’un voyage, de l’immersion aquatique aux confins stellaires.
Le tableau ci-dessous propose, pour les mélomanes obsessionnels et les archivistes compulsifs, une autopsie du tracklisting : auteurs, compositeurs, line-up et détails notables. Écoute recommandée, bien que non obligatoire, pour saisir toute la dimension du manifeste Gojira.
# | Titre | Auteur(s) | Compositeur(s) | Interprète(s) | Musiciens notables | Durée | Date d’enregistrement |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Ocean Planet | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Mario Duplantier (batterie), Christian Andreu (guitare), Jean-Michel Labadie (basse) | 5:32 | 2004–2005 |
2 | Backbone | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 4:18 | 2004–2005 |
3 | From the Sky | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 5:48 | 2004–2005 |
4 | Unicorn | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 2:09 | 2004–2005 |
5 | Where Dragons Dwell | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 6:54 | 2004–2005 |
6 | The Heaviest Matter… | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 3:57 | 2004–2005 |
7 | Flying Whales | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 7:44 | 2004–2005 |
8 | In the Wilderness | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 7:47 | 2004–2005 |
9 | World to Come | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 6:52 | 2004–2005 |
10 | From Mars | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 2:24 | 2004–2005 |
11 | To Sirius | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 5:37 | 2004–2005 |
12 | Global Warming | Joe Duplantier | Gojira | Gojira | Idem | 7:50 | 2004–2005 |
Gojira et la postérité du metal français : perspectives et ressources à consulter
From Mars to Sirius ne relève plus seulement du disque « à connaître » : il s’est mué, à force de souffle, de sincérité et d’expérimentations, en un tournant absolu pour le metal progressif, français comme international. Gojira, en laboratoire permanent, a forgé un lien inédit entre son époque, les préoccupations écologiques, et ce que la musique métal pouvait produire de plus exigeant.
La trace de cet album, toujours aussi dense, continue d’irriguer la scène contemporaine, ouvrant sur des générations entières de musiciens rêvant de conjuguer technique, concept et engagement. Pour approfondir le sillage laissé par le groupe, parcours les dossiers, classements et interviews de référence sur RockSound.fr. Pour plonger dans l’actualité, le site officiel de Gojira Site officiel reste la boussole majeure du fan comme du curieux. Aux dernières nouvelles, même Sirius n’a pas fini de digérer l’onde de choc engendrée par cet album emblématique.
FAQ : tout comprendre sur Gojira, From Mars to Sirius et le métal français
Ce disque de Gojira marque le passage du metal français à l’international. Son mix de heavy, prog, écologie et thématique spatiale a influencé de nombreux groupes, établissant une signature sonore atypique et respectée, tant par la critique que par le public.
L’album explore l’écologie, la préservation de la planète, le rapport à la nature et à l’univers. Le thème spatial et la symbolique des baleines célestes servent de fil rouge à une réflexion profonde sur l’humanité.
En intégrant des éléments progressifs, atmosphériques et des samples novateurs, Gojira a renouvelé l’esthétique du death metal. L’album a inspiré de nombreuses formations à explorer la complexité et la cohérence sonore.
Le site officiel de Gojira (gojira-music.com) propose des informations sur leurs tournées et albums récents. Plusieurs plateformes de streaming et RockSound.fr relaient les actualités du groupe.