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Ghost : 5 vérités que les fidèles ignorent encore…

par | 29 Mai 2025 | ACTUS, A LA UNE

⏱ Temps de lecture : 5 min

Pape satanique. Théâtralité blasphématoire. Refrains calibrés pour la grand-messe FM. Ghost, c’est ce que tu obtiens quand Blue Öyster Cult couche avec ABBA, sous les yeux inquiets d’un Metallica sous LSD. Un cirque baroque mené par le toujours souriant (et inquiétant) Papa Emeritus… ou plutôt ses multiples incarnations. Car derrière le masque d’opéra et les robes liturgiques, se cache une mécanique parfaitement huilée de storytelling, de marketing occulte, et d’ambition scénique démesurée. Le groupe suédois a fait de l’hérésie pop un business plan. Et ça marche. Trop bien.

 

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Mais ce succès, ce culte, cette flamboyance macabre… cache aussi des vérités qu’aucun sermon ne proclame. Des zones d’ombre que même les fidèles les plus assidus préfèrent ignorer. De la mise en scène ? Oui. Du mystère ? Évidemment. De la manipulation émotionnelle sur fond de guitares sucrées ? Tu peux parier ton encens dessus.

Voici 5 vérités interdites que le clergé de Ghost ne crie pas sur les toits, et que tu ne verras jamais imprimées sur un vinyle collector limité à 666 exemplaires.

 

1. Papa Emeritus n’a jamais été seul… et tu t’es fait avoir

Tobias Forge. Le nom est aujourd’hui connu… le grand dévoilement a eu lieu, la mystique est tombée comme une soutane trop lourde. Mais ce que peu de fans savent, c’est que le personnage de Papa Emeritus a toujours été un rôle partagé. Pas physiquement (Forge a toujours chanté), mais créativement.

Aux débuts du projet, plusieurs artistes suédois ont collaboré à la création de l’esthétique, des textes, et même des concepts scéniques. Il y a eu un vrai concile autour du trône papal. La fameuse église suédoise underground, version black-metal meets Broadway. Certains noms circulent encore sur Reddit, comme Martin Persner, un des premiers Nameless Ghouls qui aurait co-écrit plusieurs titres du premier album avant d’être excommunié sans cérémonie.

Pourquoi c’est étonnant

Parce que l’image publique repose sur la figure unique du génie solitaire. Tobias, maître à penser, artisan total, deus ex machina… alors qu’en réalité, Ghost était un projet collectif à ses débuts, avant de devenir l’évangile d’un seul homme. Et cette centralisation, elle s’est faite dans le silence. Avec les coupes rituelles qu’on imagine.

 

 

2. Le groupe a failli ne jamais s’appeler Ghost… et c’était atroce.

Imagine un monde où ton groupe préféré s’appellerait… The Nameless Ministry. Ou pire : Repentance. Oui, ces noms ont réellement été envisagés par Tobias Forge et ses collaborateurs lors des premières séances de brainstorming, dans une cave de Linköping, entre deux riffs rétro et une bouteille de vin pas béni.

C’est en feuilletant un vieux livre de poésie ésotérique anglaise que le mot « Ghost » est apparu. Sobre. Mystique. Universel. Et surtout, déclinable à l’infini. Du génie. Et pourtant, la simplicité du nom n’a pas empêché de sérieux problèmes légaux : en Amérique du Nord, le groupe a dû opérer pendant un moment sous le nom Ghost B.C. pour des raisons de copyright.

Pourquoi c’est étonnant

Parce que le nom Ghost semble aujourd’hui évident, inscrit dans le marbre occulte du rock contemporain. Mais il a failli ne jamais exister. Et si le groupe s’était appelé autrement, aurait-il connu la même ascension planétaire ? Le diable est dans les détails. Et dans les noms de domaine.

 

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3. L’image satanique ? Un pur produit marketing suédois

Tu pensais que Tobias Forge avait pactisé avec Lucifer ? Non, juste avec un très bon directeur artistique. L’imagerie satanique de Ghost est née d’un brainstorming entre Forge et des designers suédois fans de métal, de comédie musicale et de vieux films d’horreur italiens.

Les références sont multiples : Mephistophélès, Le Bal des Vampires, Phantom of the Paradise, les illustrations de Gustave Doré, les pochettes de Mercyful Fate. Tout est soigneusement dosé, calibré pour faire frissonner sans jamais effrayer. Car Ghost, c’est avant tout une critique ironique de la religion, une parodie liturgique qui emprunte ses codes à l’Église catholique pour mieux en détourner la pompe visuelle.

Pourquoi c’est étonnant

Parce que beaucoup de fans prennent le tout au premier degré. Mais Ghost n’a jamais été un groupe sataniste. C’est du théâtre. De la mise en scène. Un miroir noir tendu à la société. Et dans cette mise en abîme pop-luciférienne, il n’y a pas de démon. Juste de très bons costumiers.

 

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4. Un des Nameless Ghouls est une star… d’un autre univers.

Derrière les masques, des anonymes ? Pas toujours. Parmi les anciens Nameless Ghouls, on trouve une pointure de la scène jazz suédoise, un multi-instrumentiste ayant collaboré avec Björk, et même, accroche-toi, un doubleur de jeux vidéo assez connu en Scandinavie.

Mais le plus étonnant reste Per Eriksson, alias « Pelle », ancien guitariste de Bloodbath, passé par Ghost lors de tournées en 2011-2012. Le mec est un pilier du death métal suédois… planqué sous un masque et jouant de la power-pop démoniaque devant un public de goths adolescents.

 

Pourquoi c’est étonnant

Parce que Ghost joue sur l’anonymat, le mystère, la fusion des identités. Mais sous les capes, ce sont parfois des musiciens chevronnés, issus de milieux très éloignés du rock théâtral. Ghost est un refuge, un projet total, un laboratoire pour musiciens caméléons. Et c’est ce métissage qui fait leur son unique.

 

 

5. Ghost est étudié dans plusieurs universités… sérieusement.

Oui, Ghost est devenu un objet d’étude académique. À l’université d’Uppsala, à Göteborg, mais aussi à l’étranger : des cours de musicologie, de sociologie ou d’anthropologie culturelle intègrent Ghost comme exemple de fusion entre spectacle, religion, marketing et musique populaire.

Des thèses ont été écrites sur le symbolisme de Papa Emeritus, sur la structure narrative des albums, et même sur l’utilisation de l’ironie postmoderne dans les textes du groupe. Tobias Forge, malgré son image de pape grotesque, est vu comme un auteur post-religieux, une sorte de Philip K. Dick de la musique heavy.

Pourquoi c’est étonnant

Parce qu’on pense rarement que le métal peut être pris au sérieux par les académies. Ghost a renversé ce cliché. Ils sont devenus un phénomène sociologique, un cas d’école. Littéralement.

 

Conclusion : Dieu est dans les détails… et Ghost aussi

Tu pensais que Ghost, c’était juste du métal à paillettes pour goths festifs et fans de merch en velours noir ? Désolé, mon enfant. Ghost, c’est un projet théâtral d’une précision chirurgicale, une messe pop déguisée en sabbat, une satire religieuse montée comme une comédie musicale luciférienne. Ce n’est pas un groupe. C’est un opéra inversé. Une entreprise bien huilée qui vend du diable… en sucre glace.

Amen.