Body Count « Merciless »

Par La Rédaction
Publié le 1 décembre 2024

Dans un monde gangrené par les inégalités sociales et les tensions politiques, Body Count s’érige depuis plus de trois décennies comme un cri de révolte brut et sans filtre. Ice-T et sa bande n’ont jamais été aussi pertinents qu’en 2024 avec leur huitième album, Merciless. Véritable rouleau compresseur sonore, cet opus est une arme musicale affûtée, mêlant la brutalité du métal à l’urgence du rap pour dénoncer un système gangrené par les injustices. Entre collaborations audacieuses et une énergie toujours plus féroce, Merciless est bien plus qu’un album : c’est une déclaration de guerre à l’apathie.

 

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La rage comme moteur : Une (trés) grosse claque sonore dans un monde en colère

Depuis leurs débuts dans les années 90, Body Count ne s’est jamais contenté de divertir. Chaque note, chaque mot, porte un message. Avec Merciless, cette mission atteint de nouveaux sommets. Né d’une frustration accumulée – celle de la pandémie, des violences sociales, des clivages politiques – cet album dégage une intensité qui dépasse celle de Carnivore, leur précédent opus. Ice-T n’a rien perdu de sa verve acérée, alignant des punchlines aussi brutales qu’efficaces, comme sur “Do or Die” où il s’attaque à la glorification des armes tout en prônant la survie : « I’m not no fucking pro-gun motherfucker/I’m pro-staying alive. » Dès les premières secondes, Merciless vous attrape par le col et ne vous lâche plus.

Des riffs tranchants d’Ernie C et Juan of the Dead à la batterie implacable d’Ill Will, chaque morceau est une déflagration sonore. “The Purge”, inspiré des films du même nom, est sans doute l’un des morceaux les plus violents de leur répertoire, flirtant avec le death metal. La présence de George “Corpsegrinder” Fisher (Cannibal Corpse) y amplifie la sensation de chaos et de colère avec des growls gutturaux qui semblent jaillir des entrailles de la terre.

 

La violence comme catharsis et comme miroir

Merciless ne fait pas dans la subtilité, et c’est précisément là sa force. À travers des morceaux comme “World War” ou “The Purge”, Body Count utilise la violence – sonore et lyrique – pour dénoncer celle de la société. Les récits de gangsters, les fantasmes post-apocalyptiques et les attaques contre les dirigeants corrompus ne sont pas de simples provocations : ils reflètent un monde en crise, où les fractures sociales ne cessent de s’élargir. Ice-T ne mâche pas ses mots. Ses textes sont crus, directs, souvent brutaux, mais jamais gratuits. Ils visent à réveiller, à secouer une audience parfois anesthésiée par un quotidien trop confortable. La rage exprimée dans Merciless est une catharsis, une invitation à ne pas rester passif face aux injustices.

 

Des collaborations percutantes au service d’un propos engagé

Body Count ne fait pas les choses à moitié, et Merciless en est la preuve. Ice-T a convoqué une liste d’invités prestigieux pour enrichir son univers sonore et apporter des nuances à l’album. Max Cavalera (ex-Sepultura) rejoint le groupe sur “Drug Lords”, une plongée dans les récits de gangsters, entre riffs écrasants et performances vocales dynamiques. Si la proposition est alléchante, le texte, un peu convenu, peine parfois à atteindre la profondeur espérée. Le morceau “Psychopath”, avec Joe Badolato (Fit For An Autopsy), explore la psyché humaine perturbée. Les hurlements viscéraux de Badolato ajoutent une tension presque cinématographique au dialogue entre un esprit tourmenté et une société indifférente. Howard Jones (Killswitch Engage) brille également sur “Live Forever”, un hymne qui célèbre l’idée que la véritable immortalité réside dans l’impact que l’on laisse sur les autres.

Malgré un refrain un peu stéréotypé, le morceau se démarque par sa puissance émotionnelle et ses riffs accrocheurs. Mais c’est la reprise de “Comfortably Numb” de Pink Floyd qui déroute et fascine le plus. David Gilmour lui-même pose un nouveau solo sur cette relecture audacieuse, où Ice-T revisite les paroles pour dénoncer l’apathie collective face aux injustices. La combinaison de l’univers rugueux de Body Count et de la délicatesse légendaire de Gilmour crée un choc esthétique inattendu, mais parfaitement maîtrisé.

 

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Une production affûtée pour une intensité maximale

L’un des points forts de Merciless réside dans sa production. Ice-T et son groupe n’ont jamais sonné aussi agressifs, et cela se ressent autant dans les compositions que dans les arrangements. Des morceaux comme “Mic Contract” ou “Fuck What You Heard” dénoncent une industrie musicale obsédée par le profit au détriment de l’authenticité artistique. Les riffs sont tranchants, les rythmes implacables, et la voix d’Ice-T est une arme en elle-même, oscillant entre phrasé rap et hurlements rageurs. La production renforce ce sentiment d’urgence. Chaque titre semble conçu pour être joué à plein volume, pour décharger une colère trop longtemps contenue. Les morceaux s’enchaînent comme des coups de massue, alternant moments de pure fureur et instants plus introspectifs, comme sur “Live Forever” ou “Comfortably Numb”.

 

 

Body Count : toujours sans pitié, 30 ans plus tard

Plus de trois décennies après leurs débuts, Body Count reste un groupe inébranlable. Ice-T et ses acolytes n’ont rien perdu de leur jeunesse intérieure, cette énergie qui brûle et refuse de s’éteindre. Avec Merciless, ils prouvent qu’il est possible de rester pertinent, audacieux, et engagé, même après des décennies sur le devant de la scène. Comme le disait Francis Bacon : « Avoir pitié de son ennemi, c’est être sans pitié pour soi-même. » Body Count a choisi d’être sans pitié, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs auditeurs. Et franchement, on n’en attendait pas moins. Avec cet album, ils rappellent que la musique, quand elle est portée par une véritable intention, peut encore être une arme contre l’apathie et l’injustice. Et, plus important encore, une arme contre le silence.   Tracklist de l’album :

  1. Interrogation (Interlude)
  2. Merciless
  3. Purge (feat. Geroge « Corpsegrinder » Fisher)
  4. Psychopath (feat. Joe Bad)
  5. Fuck What You Heard
  6. Live Forever (feat. Howard Jones)
  7. Do or Die
  8. Comfortably Numb
  9. Lying MF
  10. Drug Lords (feat. Max Cavalera)
  11. World War
  12. Mic Contract

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FAQ : Tout ce que vous devez savoir sur Body Count

1. Qui est Body Count ?

Body Count est un groupe de metal fondé en 1990 à Los Angeles par le rappeur Ice-T et son ami Ernie C. Le groupe est connu pour son mélange unique de metal et de rap, ainsi que pour ses paroles engagées dénonçant les injustices sociales, les violences policières, et les inégalités. Ice-T, connu pour sa carrière dans le rap, a utilisé Body Count comme plateforme pour explorer des thèmes plus sombres et agressifs à travers une musique brutale et provocante.

2. Quelle est l’origine du nom « Body Count » ?

Le nom Body Count reflète la violence omniprésente dans les rues de Los Angeles, où Ice-T et ses membres ont grandi. Il fait référence au nombre de corps que l’on compte après des actes de violence, en particulier dans les quartiers gangrenés par les guerres de gangs et les violences policières. Ce nom symbolise aussi la brutalité du système social et économique dénoncé par le groupe.

3. Quels sont les albums majeurs de Body Count ?

Body Count a marqué l’histoire du metal avec plusieurs albums incontournables. Voici quelques-uns des plus marquants :

  • Body Count (1992) : Leur premier album, contenant le controversé « Cop Killer », qui a attiré une attention internationale.
  • Bloodlust (2017) : Salué pour sa férocité et ses collaborations, notamment avec Dave Mustaine (Megadeth).
  • Carnivore (2020) : Un album enregistré en pleine pandémie, explorant des thèmes sombres et actuels.
  • Merciless (2024) : Leur dernier opus, un mélange explosif de metal, rap, et collaborations audacieuses.

4. Pourquoi « Cop Killer » a-t-il été si controversé ?

« Cop Killer » est l’une des chansons les plus controversées de Body Count, tirée de leur premier album. Elle dénonce la brutalité policière et exprime la colère des communautés marginalisées. Bien que la chanson soit une fiction, elle a été fortement critiquée par des politiciens, des groupes conservateurs, et même le président de l’époque, George H.W. Bush. Face à la pression, Ice-T a retiré le morceau de l’album, mais il reste un symbole de protestation dans la culture musicale.

5. Qui sont les membres actuels de Body Count ?

Le line-up de Body Count a évolué au fil des ans, mais voici les membres actuels :

  • Ice-T : Chant et leader charismatique.
  • Ernie C : Guitare, cofondateur et pilier du groupe.
  • Juan of the Dead : Guitare rythmique.
  • Vincent Price : Basse.
  • Ill Will : Batterie.

Le groupe est connu pour ses performances live intenses, où chaque membre joue un rôle essentiel pour créer une expérience brutale et inoubliable.

6. Quelles collaborations célèbres le groupe a-t-il réalisées ?

Body Count a travaillé avec de nombreux artistes renommés, apportant une richesse et une diversité à leur musique. Parmi les collaborations notables :

  • Dave Mustaine (Megadeth) sur « Civil War ».
  • Max Cavalera (ex-Sepultura) sur « All Love is Lost » et « Drug Lords ».
  • George « Corpsegrinder » Fisher (Cannibal Corpse) sur « The Purge ».
  • Howard Jones (Killswitch Engage) sur « Live Forever ».
  • David Gilmour (Pink Floyd) sur une reprise audacieuse de « Comfortably Numb » dans Merciless.

Ces collaborations témoignent de la capacité de Body Count à repousser les limites du genre et à s’ouvrir à d’autres influences.

7. Quels sont les thèmes abordés dans leurs chansons ?

Body Count est connu pour ses paroles engagées et sans concession. Les thèmes abordés incluent :

  • La brutalité policière et les violences institutionnelles (« Cop Killer », « No Lives Matter »).
  • Les inégalités sociales et économiques.
  • La corruption et la manipulation politique.
  • La survie dans des environnements hostiles (« Do or Die », « The Purge »).
  • Des récits fictifs de gangsters et de violences urbaines (« Drug Lords », « Mic Contract »). Le groupe utilise la musique pour exprimer la rage collective et éveiller les consciences sur des problématiques contemporaines.

8. Comment Body Count a-t-il évolué depuis ses débuts ?

Depuis ses débuts en 1992, Body Count a considérablement évolué. Initialement critiqué pour son approche provocante, le groupe a gagné le respect grâce à sa constance et à son message engagé. Musicalement, ils ont élargi leur palette en incorporant des éléments de thrash, de death metal, et de hardcore, tout en restant fidèles à leur mélange unique de rap et de metal. Leur dernier album, Merciless, témoigne de cette évolution avec des collaborations audacieuses et une production plus soignée.

9. Quels sont les points forts de Body Count en live ?

Body Count est réputé pour ses performances live énergiques et brutales. Ice-T, avec son charisme naturel, joue un rôle central en interagissant avec le public et en créant une atmosphère électrique. Les riffs d’Ernie C et la section rythmique de Vincent Price et Ill Will renforcent cette intensité. Leurs concerts sont autant un exutoire qu’un appel à la réflexion, mêlant musique explosive et messages percutants.

10. Pourquoi Body Count reste-t-il pertinent aujourd’hui ?

Body Count reste pertinent parce que leurs thèmes – les inégalités, la violence, la corruption – sont toujours d’actualité. Dans un monde fracturé par les tensions sociales et politiques, leur musique agit comme un miroir brutal et nécessaire. En 2024, avec Merciless, Ice-T et son groupe rappellent que l’art peut encore être une arme puissante contre l’apathie et un cri de révolte face à l’injustice. Leur capacité à évoluer tout en restant fidèles à leurs valeurs en fait une voix essentielle dans le paysage musical actuel.

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