Joker 2 : Quand la folie tourne en rond…

Par La Rédaction
Publié le 29 octobre 2024

Joker 2… un titre qui fait trembler d’excitation les fans du premier film. Mais cette suite sombre et attendue tombe, en réalité, dans une spirale sans issue. Ce Joker n’est plus l’outsider mythique qui nous a fait vibrer ; il devient presque caricatural, écrasé par son propre succès.

Alors pourquoi ce film est-il raté ? Pourquoi la magie du premier Joker semble-t-elle avoir disparu ? Et pourquoi la suite laisse-t-elle un goût amer, là où le premier volet avait laissé un choc électrique ? Décryptons ensemble cette descente en enfer.

 

Joker 2

Joker 2

 

Joker 2 – Quand une Suite est une Mauvaise Idée

Le Syndrome de la Suite – Quand l’Original était Parfait

Le Joker de 2019 : un succès inattendu

Le premier Joker, sorti en 2019, était un coup de tonnerre. Une exploration psychologique du personnage, sombre, brutale et sans compromis. Ce succès inattendu a rapidement dépassé les attentes. Mais ce qui faisait la force de ce premier film était aussi sa finalité : un chef-d’œuvre unique, sans besoin de suite. En mettant en scène la transformation radicale d’un homme en Joker, le film capturait un moment inoubliable dans l’évolution du personnage.

Pour les spectateurs, Joker ne se contentait pas d’être un film de super-héros ou d’anti-héros. C’était une plongée dans le monde d’un homme brisé par la société, dont les souffrances et les illusions le transforment en une figure de chaos et de rébellion. Le film a été acclamé pour son audace et sa capacité à humaniser le personnage de Joker, en montrant l’ombre humaine derrière le maquillage. Et voilà pourquoi il semblait parfait tel quel : un film autonome, puissant, sans l’obligation de prolonger l’histoire dans une suite.

 

Pourquoi faire une suite est une mauvaise idée

Le problème avec Joker 2 réside dans l’idée même d’une suite. Certains films doivent rester uniques pour garder leur impact. Forcer une suite pour capitaliser sur le succès est souvent une erreur, surtout pour un film aussi personnel et psychologique que le premier Joker.

Il y a des histoires qui perdent leur essence dès qu’elles sont prolongées. Et dans le cas de Joker, cette suite apparaît presque comme un produit forcé. Chaque scène semble alourdie par la nécessité de surpasser l’original, d’ajouter plus de drame, de folie, mais le charme brut du premier film s’évapore dans l’excès. Au lieu de se concentrer sur l’originalité, le film semble emprisonné par le succès de son prédécesseur. Les tentatives d’intensification paraissent forcées, et l’effet est souvent l’opposé de l’impact recherché.

 

Joker 2 : Pourquoi on va adorer ou détester ce film !

Joker 2

 

Le Manque d’Inspiration dans le Scénario

Un Joker qui se répète

Le plus gros problème de Joker 2 est la répétition. Le personnage de Joker, qui avait évolué dans le premier film, semble ici figé. Il tourne en rond dans une boucle sans fin, explorant les mêmes douleurs et obsessions, sans réelle nouveauté. Cette répétition rend le personnage monotone, et nous prive de l’exploration attendue d’une évolution.

Dans Joker 2, les scénaristes semblent prendre moins de risques créatifs que dans le premier volet. Ils cherchent à reproduire les schémas qui ont fait le succès du premier film sans s’écarter de la trajectoire déjà tracée. Cela aboutit à un résultat mécanique et prévisible, là où le public aurait espéré des rebondissements, des nuances inédites, et des prises de risques audacieuses. Au lieu de cela, le spectateur a l’impression d’assister à une redite appuyée des thématiques déjà explorées.

Scénario poussif et redondant

Le scénario de Joker 2 utilise des schémas narratifs semblables à ceux du premier film, sans ajout créatif. Certaines scènes et dialogues rappellent les moments clés de Joker 1, mais sans la puissance émotionnelle. On peine à retrouver la tension qui nous avait captivés la première fois.

Ce manque d’innovation pèse lourdement sur le rythme du film, le rendant long et prévisible. La magie qui rendait le premier Joker si prenant s’effondre sous le poids des répétitions et des situations artificiellement amplifiées. On se retrouve face à un film qui force son propre drame sans que le spectateur ressente réellement l’impact de ces choix scénaristiques.

 

La comédie musicale: un choix surprenant…

Dans Joker 2, Todd Phillips ose un virage inattendu en intégrant des éléments de comédie musicale, un choix surprenant pour un personnage aussi sombre. Des séquences chantées et dansées ponctuent l’intrigue, ajoutant une couche théâtrale qui déroute. Plutôt que d’enrichir le récit, ces passages tendent à diluer l’intensité dramatique et la psychologie du personnage. Le Joker, figure tragique par excellence, se retrouve dans un spectacle où la folie vire presque au burlesque, ce qui laisse les spectateurs perplexes face à cette tonalité hybride.

 

JOKER 2

JOKER 2

La Folie du Joker : Quand la Psychologie devient Cliché

L’Évolution du Joker – un Piège Prévisible

Un Joker sans nuance

Dans Joker 2, la folie du personnage devient caricaturale. La nuance et la profondeur de sa psychose disparaissent, remplacées par une exagération mécanique. Cette version de Joker manque d’authenticité et d’émotion, réduisant son impact psychologique.

Le personnage, qui semblait brisé et complexe dans le premier film, est ici un simple fou, une figure déconnectée de l’humanité qui avait fait de lui un anti-héros touchant. En traitant de la folie de manière caricaturale, le film perd son impact et réduit son héros à une succession de tics et d’explosions sans profondeur. Le spectateur n’a plus de quoi s’identifier, ni de raison d’être ému par ce Joker-là.

 

Des stéréotypes psychologiques dépassés

Le film utilise des clichés simplistes sur les troubles mentaux, sans véritable analyse. La folie devient un accessoire de mise en scène, un prétexte sans fond. Cette représentation réductrice de la psychologie du Joker est frustrante et ne convainc pas le spectateur.

Au lieu de montrer la descente dans la folie comme une épreuve intérieure, le film prend des raccourcis scénaristiques qui banalisent les troubles du personnage. Le Joker n’est plus cet homme en lutte contre lui-même et contre la société. Il devient une caricature de lui-même, perdant ainsi toute la richesse que l’on attendait d’un personnage aussi iconique.

 

La Mise en Scène de Todd Phillips : Une Tentative Ratée de Refaire du Scorsese

 

Quand Todd Phillips Tente de Refaire « Taxi Driver »

Les références évidentes et sans finesse

Phillips multiplie les clins d’œil à Taxi Driver et Raging Bull, mais il manque de subtilité. Là où Scorsese utilise des codes cinématographiques pour explorer la psyché humaine, Phillips se contente de recopier, sans y ajouter de profondeur.

Une mise en scène qui tourne à vide

La mise en scène de Joker 2 reprend les ambiances sombres et claustrophobes du premier film, mais y ajoute une dimension théâtrale inattendue. Todd Phillips joue avec les contrastes : les séquences musicales, aux couleurs plus vives et aux mouvements de caméra plus fluides, tranchent avec l’esthétique sale et oppressante des scènes dramatiques.

Ce choix accentue le sentiment d’irréalité et de fragmentation psychologique, plongeant le spectateur dans l’esprit troublé du Joker. Pourtant, l’effet est parfois alourdi par une symbolique appuyée et des références visuelles presque trop évidentes, donnant l’impression d’une copie sans l’âme brute et percutante du premier volet.

 

Conclusion

Joker 2 promettait d’approfondir le mythe, de montrer un autre visage de la folie du Joker. Mais au lieu de cela, le film tourne en rond, prisonnier de ses ambitions et de ses clichés. Todd Phillips et Joaquin Phoenix ont perdu le feu qui faisait vibrer le premier opus, et le Joker n’a plus ce regard perturbant, cette violence subtile qui marquait le premier. En fin de compte, Joker 2 nous laisse frustrés, face à un film qui passe à côté de l’essentiel.

 

 

FAQ : Joker 2 – Chiffres et Aspects Techniques

1. Quel est le budget de production de Joker 2 ?

Le budget de Joker 2 s’élève à environ 150 millions de dollars, soit plus du triple de celui du premier film, qui était autour de 55 millions de dollars. Cette augmentation significative s’explique en partie par le cachet accru des acteurs principaux, comme Joaquin Phoenix, et par des coûts de production plus élevés, incluant de nombreux effets visuels, une équipe technique élargie, et des séquences musicales nécessitant des ressources supplémentaires.

2. Combien Joaquin Phoenix a-t-il été payé pour Joker 2 ?

Pour Joker 2, Joaquin Phoenix a reçu un cachet estimé entre 20 et 25 millions de dollars, une somme largement supérieure à celle perçue pour le premier film, où il avait été payé environ 4,5 millions de dollars. Ce montant élevé reflète non seulement le succès phénoménal du premier film, mais aussi l’importance de Phoenix dans la franchise, sa prestation étant centrale dans l’attrait du film.

3. Quelle est la durée de tournage de Joker 2 ?

Le tournage de Joker 2 a duré environ six mois, entre novembre 2022 et mai 2023, avec des prises de vues dans plusieurs lieux emblématiques de New York et des studios à Los Angeles. Cette durée est plus longue que celle du premier film, en raison des séquences de comédie musicale, qui ont nécessité des répétitions supplémentaires et une chorégraphie exigeante pour les acteurs et les danseurs.

4. Qui compose la bande originale de Joker 2 et quelles sont ses spécificités ?

La bande originale de Joker 2 a été composée par Hildur Guðnadóttir, lauréate de l’Oscar de la meilleure musique originale pour le premier film. Pour cette suite, Guðnadóttir a introduit des éléments orchestraux plus prononcés, mêlant des influences classiques à des rythmes modernes pour correspondre aux séquences musicales du film. Le choix d’une bande-son plus expressive reflète l’aspect comédie musicale, tout en maintenant une atmosphère sombre.

5. Quels effets spéciaux et technologies ont été utilisés dans Joker 2 ?

Pour Joker 2, les équipes ont intégré des techniques avancées de capture de mouvements et des effets visuels numériques pour enrichir certaines scènes, notamment les séquences musicales. Le film a fait usage de la technologie CGI pour des effets subtils dans les scènes de rêve et de délire. Bien que le film ait principalement misé sur des effets pratiques, ces techniques numériques ont intensifié l’impact visuel et ajouté des éléments surréalistes à certaines scènes clés.

6. Quel est le box-office attendu pour Joker 2 ?

Les projections de box-office pour Joker 2 sont optimistes, avec une estimation autour des 800 millions de dollars à l’échelle mondiale. Certains analystes anticipent cependant une performance potentiellement inférieure au milliard de dollars du premier opus. Le premier film ayant créé une énorme attente, cette suite bénéficie d’une base de fans solide, mais les critiques mitigées pourraient influencer les recettes finales.

7. Quelles caméras et formats ont été utilisés pour le tournage de Joker 2 ?

Joker 2 a été filmé avec des caméras numériques Arri Alexa LF, reconnues pour leur qualité d’image en haute résolution et leur adaptabilité aux ambiances sombres et contrastées, caractéristiques de l’esthétique du film. Le choix de ce matériel a permis de capturer des scènes complexes avec une clarté visuelle impressionnante. Les scènes musicales et de danse ont été tournées en format large pour capturer au mieux les mouvements et chorégraphies élaborées.

8. Comment le style de réalisation a-t-il évolué dans Joker 2 ?

Dans Joker 2, Todd Phillips a ajouté une touche théâtrale en intégrant des éléments de comédie musicale, un choix audacieux et surprenant pour l’univers du Joker. Ce style permet de jouer avec la frontière entre le réel et le fantasme, mais certains critiques estiment que cet aspect éloigne le film de l’intensité brute du premier opus. L’utilisation de plans séquences et de ralentis renforce cet effet, plongeant le spectateur dans l’esprit troublé du personnage principal.

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