THE SUBSTANCE : La Griffe de Pat

Par Pat La Fèline
Publié le 11 décembre 2024

THE SUBSTANCE…. OU LA PROMESSE D’UNE SOUPE À L’OIGNON INDIGESTE !

Alors, je veux bien reconnaitre qu’en matière de cinéma, c’est un peu comme la cuisine, rien ne s’invente, et on a le droit de tout refaire à sa sauce…  Sauf que Coralie Fargeat vient de s’acheter un multicuiseur Ninja Speed et y a fourré sans retenue (et sans le moindre bon sens) tout ce qu’il lui restait dans le frigo. Trop gras, trop mou, trop salé, trop sucré, trop rance. et surtout… bah pas le moindre talent !

 

THE SUBSTANCE

THE SUBSTANCE – affiche officiel THE SUBSTANCE

 

Un jury claque-faim

Faut bien lui reconnaitre celui d’avoir réussi à surprendre le jury daleux cannois (qui aurait mieux fait de rester au bar du Canopy Hilton à siroter un mojito fraise-poireaux en se faisant relaquer les tifs à l’huile de castor par les esclaves de L’Oréal) mais qui n’a certainement jamais mis les pieds dans un cinéma ou un festival pour y voir le moindre film de genre, gore ou d’horreur (à part peut-être Juan Antonio Bayona, coupable du lamentable Jurassic Word qui a couté la bagatelle de 432 millions de dollars… oui oui, vous avez bien lu…). Un jury au coeur sensible qui décerne le prix du meilleur scénario ! Je découvre avec stupéfaction que le festival de Cannes pouvait récompenser un film pour un attribut dont il était totalement dépourvu.

 

Gros morceaux – petit gosier

J’oserais avoir l’outrecuidance de proposer à Iris KNOBLOCH de réinventer une palme qui serait celle de « la petite soupasse ». The Substance n’a pu être écrit qu’au rouge à lèvre Chanel 31 sur la nappe en papier d’un resto chinois à 80€ le bobun après une séance de step-yoga au Club Molitor à 3400 l’année. Je ne vois que ça… une dizaine de shots de mauvais faux sakés tièdes sont sûrement responsables de cette hérésie scénaristique à peine digne d’un court métrage amateur de 12 minutes… pas plus… un club sandwich au bord du zinc.

 

THE SUBSTANCE

THE SUBSTANCE – Affiche THE SUBSTANCE

 

Vous reprendrez bien une part de pâté en croute ?

Il y a dans the Substance une overdose de clichés aux effets usés et re-usés depuis des décennies dans le cinéma de genre, Z, B ou Y, tout ce qui a fait la richesse des vidéoclubs des années 80 et notre plaisir d’adolescents boutonneux en quête de sensations fortes, de nichons et d’effets sanguinolents… Tout y est sauf l’essentiel : LE GOUT !

 

 

 

 

THE SUBSTANCE: Une surabondance de scènes « dégueu » 

Bah oui forcement une aiguille qui perce un trou de pus dans la colonne vertébrale, c’est « dégueu ». L’instinct d’empathie de n’importe quel primate à la vision répétée de bout de chair percée en gros plan force à la répulsion. Le dégoût, même s’il peut être le pilier d’un scénario, d’un film ou de n’importe quelle œuvre artistique (n’est-ce pas M. Cronenberg) n’a de sens que s’il soutient une idée forte, ou juste la folie de son créateur. Je n’ai vu ni l’un ni l’autre. Mettez-moi dix minutes de reportage sur une usine d’équarrissage, on va gagner du temps…

 

Des produits plus de saison

Il y a bien sûr un Dennis Quaid facétieux que l’on prend un peu plaisir à voir surjouer un ignoble producteur aussi fétide que vulgaire mais dont le rôle de faire-valoir est d’une trivialité à geindre… Une Demi Moore hiératique en quête de rédemption post quinqua qui s’essaie à faire oublier une carrière assez affligeante à qui les deux lignes de scripts ne donnent pas vraiment l’occasion de se révéler… Peut-être tout juste à satisfaire deux rédactrices en chef de magazines « féminisants » qui ont toutes salué sa prestation : « Elle est quand même encore belle… pour son âge… ». Les spécialistes des cahiers du cinéma n’ont qu’à bien se tenir devant les critiques de « Vielles-peaux Hebdo ».

THE SUBSTANCE

Une belle dinde bien ficelée

Que dire de la très « branchée » Margaret Qualley qui a dû passer des semaines en lycra à paillettes moulant piqué dans l’armoire de Véronique et Davina dont on voit plus la croupe que le sourire coincé de Barbie retouchée à l’excès et faussement vitaminée (faut bien attirer le prolo !). Elle n’a pas dû perdre beaucoup de temps à apprendre son texte en tout cas.

Pas la moindre occasion en deux heures trente (ah oui, putain, c’est long !) d’y trouver une scène écrite correctement ou une interaction convenable entre les deux protagonistes de cette histoire au goût de tarte à la crème sauce soja et son suprême de terrine de porc…

J’aimerais juste aborder la déco du film qui, forcée de suivre le navrant canevas du film souvent tragique, s’enterre dans des poncifs lourdauds aux références ampoulées.

« Et si on faisait une salle de bain qui ressemble à une salle d’autopsie ou à une chambre mortuaire, ça serait cool, non ? C’est vrai que le carrelage blanc et des flaques de sang, ça claaaaque ! » et « Hey, tu l’as vu mon couloir à la Shining… trop bien ! »

Je vais épargner l’équipe des FX qui… bah… a du faire comme elle a pu… et sans y connaitre grand-chose…

Quant au sujet,  on parle de quoi, duquel, ah oui, le diktat du corps, la haine de soi, la difficulté de s’accepter, la vieillesse, la conservation du paquet de nouilles dans le frigo et l’importance du yaourt dans la culture populaire… ça m’en a secoué ni l’une ni l’autre tant les poncifs ronflants et boursouflés m’ont irrité. Je relirais bien le portrait de Dorian Gray en fait…

 

THE SUBSTANCE

THE SUBSTANCE – Affiche promo THE SUBSTANCE

Non merci, juste la mise en bouche

Allez, comme je suis de bonne humeur, petite mention aux scènes d’intro et de clôture  qui résument parfaitement à elle deux le sujet… pas mal… ça suffisait ! Ça faisait un film de 4 minutes  30 sans la caricature du contenu entre les deux.

 

Un peu de douceur dans ce monde de gras

Un conseil de vieux con qui râle, si vous voulez voir un film « qui dénonce la pression exercée par Hollywood, et de la société en général, face au vieillissement du corps », je vous invite à revoir le géantissime  Fedora de Billy Wilder de 1978, dans lequel  William Holden parcourt le monde à la recherche de Marthe Keller qui oppose sa contemporanéité avec Hildegard Knef et traite  avec brio, grâce, classe de la thématique.

Et puis si vous voulez vous tapez un bon nanar avec des effets spéciaux pourris, de la chaire qui dégouline, des monstres putrides qui matent des filles sous les douches, préférez un bon Reanimator de Stuart Gordon ou un Society de Brian Yuzna, et pourquoi pas un Nekromantic bien barré, certes, ça a vieilli mais ça n’avait  pas la prétention d’aller à Cannes. (Et je n’ai même pas parlé de  Carpenter)

 

Fiche de cuisine

On résume : Canevas stéréotypé. Intrigue poussive, univers gore poussiéreux, long comme un jour sans alcool, pédant, aux références excessives et à l’image pubarde nauséeuse…

The Substance : BURP ! A fuir !

Une bouteille de piquette 5 étoiles à l’alambic, reste une bouteille de vinasse même si on lui colle une étiquette de Petrus… à  20 millions d’euros.

 

THE SUBSTANCE

THE SUBSTANCE – affiche promo THE SUBSTANCE

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