Rentrée 2025 : les 5 paris brûlants de Rock Sound pour la scène française !

Quand les villes s’éveillent après l’été, une énergie secrète circule dans l’air, un bruissement fâché, las de devoir toujours raser les murs pour exister. C’est la scène française qui se réveille, pleine de promesses et d’émotions brutes. Des artistes vrais, qui portent une musique sincère et puissante, prêts à faire vibrer les scènes et les consciences. Cette rentrée, elle s’annonce forte, intense, dans tous les sens du terme. La scène française vibre à tous les étages et il est grand temps que ça s’entende.

À chaque rentrée sa mue, son lot de résolutions creuses et de playlists aseptisées. Pas ici, très peu pour nous.
Chez Rock Sound, on préfère miser sur celles et ceux qui font battre le cœur un peu plus fort, en dehors des sentiers rebattus. Que ce soit en sortant un album conçu entre deux vies, en traçant une trajectoire indé entre shoegaze et spoken word, ou en propulsant un cri générationnel depuis une scène trop petite pour contenir leur rage — ces cinq artistes dessinent déjà les contours d’une rentrée brûlante. Leurs univers sont pluriels, mais tous ont en commun deux choses : ils visent juste et ils déboulent maintenant.

Lucie Sue

 

Elle a le feu sacré et elle revient avec Battlestation, un deuxième album conçu comme un manifeste de survie et de puissance qui va faire grand bruit. DIY jusqu’à la moelle, bardé de riffs acérés et de vérités qui cognent, le disque est un concentré de grunge, de hard rock et de métal, traversé de fulgurances pop et d’émotions violentes.

Mère, D.A., rockeuse, survivante d’un quotidien trop étroit, elle compose chez elle, clippe dans sa rue, et joue sur la Mainstage du Hellfest. Elle prouve que l’urgence n’est pas qu’un mot cool sur un presskit : c’est une façon de vivre. Battlestation sort le 29 août, avec une release party au Dr Feelgood, et treize morceaux comme autant d’électrochocs. À ceux qui pensent que tout est vain, Lucie Sue répond guitare à la main et Satchel de Steel Panther en feat : « Ride the Wired Wild Tiger. »

 

Instagram : iamluciesue
Youtube : Lucie Sue

Rallye

Quelque part entre le deuil et les étoiles, Rallye avance à cœur ouvert. Nourri de shoegaze 90’s, de pop 2000’s et de rock psyché, le quatuor façonne une musique ample, élégante, viscérale, où les sons se brouillent comme des souvenirs trop vifs. Hyperpop ? Peut-être. Mais déjà ailleurs, déjà autre chose. Rallye n’aime pas les cages, même dorées, s’amuse des cases et se faufile entre les genres, loin des étiquettes trop précises qu’on voudrait lui coller.

Après un second EP plus que prometteur, le groupe sort « Playlist », véritable ode aux souvenirs qui s’incrustent dans les écouteurs. Sur des mélodies enveloppantes, Rallye déroule une litanie de noms — SCH, Niagara, Flavien Berger, Nirvana — comme autant de fantômes dans la playlist de l’autre.
C’est doux, précis, mélancolique, et comme souvent avec eux, l’absence devient la matière première d’un morceau à la fois pudique et profond.

Instagram : rallye.fm
Youtube : RALLYE

Karaba FC

 

Entre L’émotion pure de l’emo 90’s, la fureur du post-hardcore, la tension dansante de l’indie rock — ils n’ont pas choisi, ils ont pris le meilleur. Karaba FC est un maelström à haute intensité. Depuis 2021, le groupe parisien explose sur scène comme dans ses EP, et s’apprête à frapper encore plus fort : Symbionts, leur premier album (qu’on a eu la chance d’écouter), arrive en octobre.

Enregistré à la Cuve (Angers) et masterisé par Magnus Lindberg (Cult of Luna), il promet d’être un manifeste organique et rageur. Premier extrait du futur album, « Tides » condense tout ce qui fait la force de Karaba FC : l’émotion à vif, les contrastes brutaux, les montées inexorables. Porté par un riff sinueux et une voix au bord de la rupture, le morceau alterne chant clair et passages criés pour mieux faire éclater sa charge cathartique dans un final incantatoire. Karaba FC trace la cartographie d’un tumulte intérieur où chaque vague dit l’échec, l’attente, ou le besoin de renaître. Et si la digue cède, ça risque de déferler. À suivre : une tournée à l’automne avec deux autres belles promesses de la scène, Pluie Cessera et L’Idylle.

 

Instagram : karabafc
Youtube : Karaba FC

First Draft

 

Chez First Draft, l’émotion se joue à deux, mais s’étend à l’infini. Avec An Instant Before the Promise of Dawn, le duo tourangeau signe un disque qui sonde ces instants suspendus où tout peut basculer. Portée par une voix rageuse et fragile, une batterie précise et une basse qui serpente avec élégance, leur musique hybride puise dans le post-rock, l’alternative 90’s, et la tension contemplative du monde qui vacille. Derrière chaque titre, il y a une colère douce, une espérance inquiète, une lucidité sans cynisme. Comme Brutus ou Shannon Wright, First Draft cherche l’impact autant que la nuance.

Sortie prévue le 10 octobre : un éclat brut dans la brume d’automne.

Instagram : First Draft

Théa

 

On ne pouvait pas clore ces paris sans parler de Théa. Elle brûle tout, c’est une comète. Pas parce que c’est joli — parce que ça crashe. Son nouvel EP, le bien nommé, Comète comporte cinq morceaux arrachés à une nuit qui tangue entre rave pop punk, colère sourde et mélodies tranchantes à vif. À 23 ans Théa écrit avec ses tripes, entre beats ravageurs et refrains qui sentent le sang et les larmes. Ce qu’elle chante, c’est le chaos intérieur d’une génération au bord du vide, en fuite, en quête de sens et de tendresse. Après la Boule Noire, la Maroquinerie et une Cigale sold-out, c’est un Olympia qui l’attend en 2026. Mais Théa ne fait pas carrière, elle trace une trajectoire, une explosion, ainsi peut-être, une renaissance.

 

Instagram : thea_break
Youtube : THEA