Maussane-les-Alpilles, ce bout de Provence où les cigales font la loi à l’ombre des platanes, a vécu une secousse sismique le week-end du 8 mars. L’épicentre ? Une scène. Les responsables ? KO KO MO. Un duo infernal. Warren (le guitariste – possédé) et Kevin (le batteur- cogneur) n’ont pas juste joué. Ils ont sué, hurlé, saigné sur scène.
Dès les premières notes, l’air s’est chargé d’électricité. Les guitares rugissaient, la batterie martelait, et en quelques secondes, le public a compris qu’il ne s’agissait pas d’un simple concert. C’était un rituel, un exorcisme sonore où chaque riff était une incantation, chaque coup de caisse claire un coup de semonce. KO KO MO ne fait pas dans la demi-mesure. C’est tout ou rien. Et ce soir-là, c’était tout.

KO KO MO – photos Eric CANTO
La photo de concert ? Toute la soirée, merci.
D’ordinaire, la photo de concert, en terme d’autorisation, c’est affaire de trois morceaux. Trois morceaux avant que la sueur, l’épuisement et la réalité du live ne viennent ternir le vernis, ce qui est bien dommage. Mais KO KO MO ne joue pas petit bras. KO KO MO joue pour l’urgence. Pour ce moment où tout bascule et où il n’y a plus de retour possible. Alors moi, j’ai shooté tout le concert. Du premier riff au dernier râle. Et c’était impossible de lâcher l’appareil.
Les lumières étaient une plaie pour le photographe – rouges, blanches, violentes, traîtresses – mais un cadeau pour le public. Un chaos visuel à l’image du déferlement sonore. Les images captées ne pouvaient être que floues, vibrantes, pleines de mouvement. Comme si l’objectif lui-même avait du mal à suivre le tempo infernal imposé par le duo. KO KO MO, c’est un défi, un tourbillon. Et c’est exactement pour ça que je les aime.
KO KO MO, L’énergie brute, mais pensée
Ne vous méprenez pas : ce n’est pas juste du bruit et de la fureur. Tout est brut, mais tout est travaillé. La mise en scène, le son, l’attitude. Ce n’est pas l’improvisation qui crée cette sensation d’urgence, mais la maîtrise. Une maîtrise qui permet justement à la folie d’exister. KO KO MO joue chaque concert comme si c’était le dernier. Ce qui pourrait être un bordel total est en réalité une œuvre cohérente, pensée, avec une identité visuelle et sonore forte.
Sur scène, Warren fait hurler sa guitare comme un chamane en transe, le torse en avant, le regard possédé. Kevin, lui, semble avoir vendu son âme à un démon rythmique. Il frappe, cogne, bastonne ses fûts avec frénésie. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout paraît surgir dans l’instant.
Une offrande au public
Quand KO KO MO quitte la scène, Warren et K20 sont en lambeaux. Trempés, rincés, vidés. Ils ont tout donné. Mais avant de disparaître, ils prennent deux minutes pour faire les cons devant mon objectif. Deux minutes de pur plaisir, d’authenticité, d’une humanité désarmante. Ils n’ont plus une goutte d’énergie en eux, mais ils en trouvent encore un peu pour partager un dernier moment.
C’est ça, un grand groupe. Pas seulement des musiciens virtuoses, mais des types qui ont compris ce que signifie donner. Donner tout, jusqu’à la dernière goutte de sueur, jusqu’à ce que le corps ne suive plus. KO KO MO ne triche pas. KO KO MO vit sa musique, la crache, la hurle. C’est la preuve que le rock, le vrai, celui qui brûle et qui libère, n’a pas disparu.
Et putain, qu’est-ce que ça fait du bien !
Retrouvez toutes les infos du groupe, concerts, albums, etc :
Site Web : https://www.ko-ko-mo.com/
Instagram: https://www.instagram.com/thisiskokomo/
Concerts : https://www.ko-ko-mo.com/#shows
FAQ : c’est quoi KO KO MO ?
Ko Ko Mo est un duo rock explosif originaire de Nantes, formé en 2014.Composé de Warren Mutton (chant et guitare) et de Kevin « K20 » (batterie et chœurs), le groupe est reconnu pour ses performances scéniques énergiques et son style mêlant rock, blues et psychédélisme.Leur musique est souvent comparée à celle de Led Zeppelin, The White Stripes et The Black Keys. Depuis leurs débuts, Ko Ko Mo a sorti plusieurs albums, dont « Technicolor Life » (2017), « Lemon Twins » (2019) et « Need Some Mo » (2022), et a acquis une solide réputation sur la scène rock française et internationale.