Interview : Royal Republic « Expect the Unexpected »

par | 7 Nov 2025 | À la Une, Interview

⏱ Temps de lecture : 11 min

Ils sont les chouchous absolus de Rock Sound, oui c’est vrai. Depuis près de vingt ans, ils nous font jumper, headbanger, danser comme des possédés… et rire comme des gosses. Voici ceux qu’on ne présente plus : les inoxydables, inarrêtables, inclassables… Royal Republic !

Corpse paint, disco et dérision : le gang suédois débarque avec l’énergie d’un groupe qui ne s’interdit rien et avec un EP Disco qui fait exploser les codes. Backstage de Taratata, avant de monter sur scène, Per et Jonas balancent anecdotes, punchlines et confidences sur leur projet le plus barré à ce jour. Il était question de cuir et de moustache rasée, d’huîtres normandes et d’une bonne dose de Rock. Une chose est sûre : avec Royal Republic, “expect the unexpected”… et attendez-vous à ce que ce soit encore plus inattendu que prévu !

 

Royal Republic

 

RockSound (Caro) : Avant de parler des fabuleux Blastbeaters et de votre non moins fabuleux nouvel EP, j’aimerais revenir sur le Hellfest où nous nous sommes croisés en juin juste avant votre set. Qu’avez-vous pensé du festival ? Comment s’est passé votre concert ?

Per (Royal Republic) : C’était un super moment. On s’est vraiment éclatés. J’étais plus nerveux en marchant vers la scène, avec nos vestes en cuir, dans la chaleur écrasante… Je me disais : “Mais qu’est-ce qu’on fout ?” Et puis finalement, on était à l’ombre, il y avait un peu de vent. Ça nous a sauvés.

RockSound (Caro) : ahaha je n’ai pas eu la chance de l’ombre dans le pit devant la scène. Vous avez eu plus chaud ailleurs ?

Per (Royal Republic) : Hellfest était le jour le plus chaud, mais certaines scènes l’étaient encore plus. Highfield, par exemple, c’était une fournaise. Southside, on était à l’ombre, mais il y avait un vent de malade. On a joué à 14h, en plein soleil. Il faisait 35°C. Donc pas aussi chaud que les 39 degrés à l’ombre du Hellfest, mais sur scène, c’était intense.

RockSound (Caro) : Le public était bien là. Tu m’avais dit que tu espérais qu’il soit au rendez-vous…

Per : Et il l’était ! Super ambiance. Il y a même eu un petit mosh pit. J’ai trouvé ça génial.

RockSound (Caro) : J’étais dans le pit, et autour de moi, un tas de gens vous découvraient. Ils dansaient, tapaient dans les mains… Je pense que vous avez conquis un nouveau public ce jour-là.

Per (Royal Republic) : C’était un créneau parfait, un festival top. On était un peu les outsiders, parce qu’on n’est pas très métal nous, tu sais bien… Le seul truc qui m’a un peu frustré, c’est qu’on n’a pas eu le temps d’aller tester la douche en cascade. On voulait y aller après le show, faire quelques images promo sympas…

 

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RockSound (Caro) : Revenons à votre actu. Votre son a toujours été explosif, sans concession. Cet EP des Blastbeaters, est-ce une réponse aux critiques sur le côté disco de Love Cop ? Du genre : “Vous n’aimez pas le disco ? Ok, on va faire du disco à fond.” Je sais que vous aimez la contradiction !

Per (Royal Republic) : En fait, on fait des reprises en live depuis des années. C’était dans un coin de notre tête. Notre manager nous poussait : “Faites-en une, enregistrez deux reprises…” Beaucoup nous disaient : “C’est comme ça qu’on perce.” Et nous, on répondait : “Non, on ne fera pas ça.” Et puis quelqu’un a dit : “Ne faites pas de reprises.” Alors on a fait l’inverse. “Mais pas plus d’une.” Ok, on en fait quatre. Et ça a super bien marché. Contradiction à fond, oui !

RockSound (Caro) : Dès le départ, c’était pensé comme du disco revisité façon metal parodique ?

Per (Royal Republic) : Je ne dirais pas “parodique” musicalement. On a vraiment voulu faire des versions puissantes, sérieuses. Pas forcément metal, mais dans notre style. Et puis Adam a eu l’idée du corpse paint. Pour que ça ait une identité visuelle à part. C’était malin.

 

 

RockSound (Caro) : Les vidéos cartonnent sur YouTube…

Per (Royal Republic) : Oui, c’est fun. Même si tu n’aimes pas les reprises. Je comprends ceux qui pensent qu’un groupe doit jouer sa propre musique. Je suis un peu dans ce camp aussi. Mais après tant d’années à composer, c’est rafraîchissant de jouer les morceaux des autres. Et on apprend. C’est agréable de ne pas avoir à écrire les paroles pour une fois !

RockSound (Caro) : Depuis vos débuts, vous faites les choses à votre manière, sans vous imposer de limites. Ce projet, c’est une extension de cette liberté créative ? Ou un vrai saut dans l’inconnu ?

Per (Royal Republic) : C’est une façon de rester frais, d’apprendre, de ne pas se lasser. On explore toujours de nouveaux genres, de nouvelles idées. On avait commencé à enregistrer les reprises avant même d’avoir le concept des Blastbeaters. Et puis Adam a proposé qu’on fasse aussi un univers visuel. Pas juste balancer les morceaux sur Spotify. Le nom “Blast Beaters” est arrivé, et tout s’est structuré autour. Une semaine avant le tournage, on devait filmer les quatre clips en deux jours. On avait une histoire pour deux d’entre eux. Alors on a mis tout le storytelling dans ces deux-là, et on verra pour les autres plus tard.

 

 

RockSound (Caro) : Vous avez choisi vos personnages ? Ils ont chacun leur personnalité…

Per (Royal Republic) : Oui, on voulait que les personnages reflètent nos personnalités… mais en version amplifiée. Moi, je suis le narcissique qui fait beaucoup de sport. Jonas, le timide. Adam, le boss autoritaire et visionnaire. Hannes, c’est le fils à maman. Le mec cool, content. Sous stéroïdes.

Jonas (Royal Republic) : Et Per a bossé un peu sur le script, il a défini les personnages. C’est venu naturellement. Il suffisait d’exagérer nos traits. Et voilà.

RockSound (Caro) : Et Adam a rasé sa moustache pour le tournage ? Mais non…

Jonas (Royal Republic) : Oui. Deux fois même. La deuxième fois, quelqu’un l’a vu sans moustache après un concert et a dit : “Ah, je vois ce qui se prépare… Un clip des Blastbeaters !” Moi, j’ai gardé la barbe. C’est mon ADN. Mais pour enlever le maquillage, c’était l’enfer. Une demi-heure facile. J’avais l’air d’un Schtroumpf black metal à la fin.

RockSound (Caro) : Chaque clip a son histoire. Vous avez tout storyboardé ou il y avait de l’impro ?

Per (Royal Republic) : Pas vraiment de storyboard, mais oui, il y avait des scripts. Une sorte d’arc narratif sur les quatre vidéos. Pour Venus et Excited, c’était très clair. Ted avait une liste ultra détaillée, parce qu’on avait très peu de temps. Pour Staying Alive, on ne savait pas encore que ce serait le troisième clip. On avait déjà raconté toute l’histoire dans les deux premiers. Alors on s’est dit : “Et si les Blastbeaters faisaient leur propre clip ? À leur façon ?” Un genre de found footage, où ils essaient de faire un clip stylé… mais à leur sauce.

 

 

RockSound (Caro) : Il y a un côté cartoon dans vos vidéos, notamment quand Hannes te souffle les cheveux avec son ventilateur. Vous vous êtes inspirés de dessins animés ?

Per (Royal Republic) : Oui, on aime bien être un peu barrés et s’amuser. On prend la musique très au sérieux, mais pas nous-mêmes. Le but, c’est que ce soit fun et divertissant.

Jonas (Royal Republic) : Et ça l’est.

Per (Royal Republic) : Beaucoup de gens nous écrivent : “J’ai explosé de rire.” Parfait. C’est exactement ce qu’on voulait. Aujourd’hui, c’est dur de capter l’attention. Il faut sortir du lot. Et notre concept est parfait pour ça : un groupe en corpse paint qui reprend des tubes disco, avec quatre personnages complètement déjantés. C’est absurde… mais ça fonctionne.

RockSound (Caro) : Comment les fans ont réagi à cet EP disco ?

Per (Royal Republic) : Beaucoup adorent. Certains nous disent : “Faites un album entier !” Mais on ne veut pas. On a terminé ce premier projet. Enfin… si quelqu’un dit : “Ne faites pas d’album”, alors peut-être qu’on le fera. On veut surtout revenir à notre propre musique. Sans corpse paint. Il y a aussi des gens qui nous disent : “Allez, revenez à votre truc.” Mais bon, c’est juste quatre morceaux. Laissez-nous juste nous amuser un peu. Si vous voulez râler, râlez une fois.

RockSound (Caro) : Pour moi, c’est comme un side project. Vous avez toujours fait de la bonne musique en étant drôles. Là, vous assumez le côté fun, mais vous restez excellents dans ce que vous faites. C’est une évolution logique.

Per (Royal Republic) : Et comme je disais, on ne va pas recommencer tout de suite. On retourne à l’écriture. Mais avec plus d’envie. Le manque, c’est une bonne chose. C’est comme l’amour de ta vie : si tu es tout le temps avec elle, tu finis par ne plus la voir. Prendre du recul, ça permet de mieux apprécier ce qu’on a. Et ça fait de toi un meilleur petit ami. Je pense qu’on sera de meilleurs compositeurs. Plus inspirés. Et peut-être qu’on apprendra de nouvelles choses aussi.

 

RockSound (Caro) : Vous revenez bientôt en France avec une tournée en février et mars qui ne passe pas par Paris mais qui comprend de nombreuses dates en France.

Per (Royal Republic) : Ça fait trop longtemps… même si on était en France en juin, oui mais ça fait longtemps quand-même. Je crois qu’on a sauté Paris parce qu’on l’a fait au début… l’année dernière au Zénith. C’est bizarre. Je ne pensais pas que la tournée durerait aussi longtemps. Deux ans, et ça continue.

RockSound (Caro) : On dirait qu’elle ne s’est jamais arrêtée. Entre le Ratata tour, puis Love Cop

Per (Royal Republic) : Oui, c’est vrai. On a fait l’album en quelques mois, et ensuite on est partis en tournée. Et là, on entame la deuxième année. On est déjà bookés jusqu’en 2027. Donc on va rester bien occupés.

RockSound (Caro) : Il y a quelque chose de spécial entre vous et la France. Je me souviens, la première fois que je vous ai entendus j’étais dans ma voiture, j’écoutais Oui FM tard le soir, et j’ai entendu un morceau de We Are The Royal. J’ai filé écouter l’album en entier. Je me suis dit : “Ok, ça c’est pour moi.” C’était il y a… je ne sais plus, 15 ans ? Plus ? Et je crois que la France ne vous a jamais lâchés. Vous êtes devenus un groupe important dans notre imaginaire rock.

Per (Royal Republic) : On se sent vraiment chanceux et reconnaissants envers le public français. On nous a souvent dit : “Si tu fais Paris, c’est bon, t’as fait la France.” Mais si tu arrives à jouer en dehors de Paris, c’est encore mieux, je trouve. Et on est heureux d’y parvenir, avec de belles jauges en plus. On est super contents. Toujours plus haut, toujours plus loin. Et les festivals sont là aussi.

RockSound (Caro) : On a énormément de festivals. Depuis le COVID, c’est reparti très fort. Les gens avaient tellement besoin de retrouver la musique live. Il y en a presque trop maintenant.

Per : Je vois ce que tu veux dire. Mais pour nous, tous les festivals ont été géniaux. On s’amuse beaucoup. Cet été, on était à un petit festival en Normandie. Et là, les organisateurs nous ont dit : “Voici les huîtres du voisin, il les a ramassées ce matin. Et les langoustines, c’est ce gars-là qui les a pêchées.” C’est incroyable. On adore jouer ici. Et bosser ici.

 

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Corpse paint et perruques. Quelles perruques ?

 

RockSound (Caro) : C’est quoi votre secret pour ne faire que des bons morceaux ? Il n’y a pas de mauvais titres dans vos albums. Pas même un juste moyen…

Per (Royal Republic) : Oh c’est gentil mais je ne suis pas sûr d’être d’accord ahaha. Ce que tu ne vois pas c’est qu’on écrit énormément de musique. Et beaucoup de titres ne voient jamais le jour. Pour Love Cop, il y a dix morceaux… mais on avait 80 ou 90 idées qui tournaient. On jette beaucoup. Et puis, petit à petit, on trouve les bons.

Ceux qui vont bien ensemble. Même avec autant d’idées, on a galéré à en sortir dix. On a compris qu’il nous faut des deadlines. Des vraies. Sinon, on ne finit rien. On procrastine. On a besoin de voir le mur arriver pour avancer. La ligne d’arrivée dans l’eau, tu vois ? Il faut ça pour garder le rythme.

RockSound (Caro) : Est-ce que pour vous, une bonne chanson doit forcément être dansante, joyeuse, rebondissante ?

Per (Royal Republic) : Le but, c’est surtout de ne pas se répéter. Rester inspirés. Trouver de nouvelles façons d’écrire pour ce groupe. Parce qu’on est les premiers à devoir jouer ces morceaux pendant deux ans. Alors autant les aimer. Cet été, un critique suédois nous a vus au Sweden Rock et a dit : “Ils ont toujours été un groupe bizarre, avec plein de styles différents. Mais maintenant, on comprend pourquoi.” Et ça commence à payer. Nos concerts sont plus riches grâce à ça. On passe du rap funky à l’électro, aux ballades 80s, au barbershop… Ça rend chaque show vraiment unique.

RockSound (Caro) : Tu as une chanson préférée à chanter sur scène ?

Per (Royal Republic) : Staying Alive. Aujourd’hui. Pour la première fois. Je prends vraiment du plaisir à la jouer… mais ça a mis du temps.

RockSound (Caro) : C’est ta première fois à Taratata ?

Per (Royal Republic) : Non, c’est ma deuxième fois… en vingt ans. On s’est dit : “Ok, il faut faire une cover. On en a quatre ! » Et ça fait du bien. C’est marrant, parce qu’on dit souvent en interview : “Que peuvent attendre les fans de Royal Republic ?” Et la réponse, c’est : “Ils ont appris à s’attendre à l’inattendu.” Quand on sort un nouveau morceau, les gens se demandent : “Bon, qu’est-ce que ça va être cette fois ?” Avec AC/DC, tu sais à quoi t’attendre. Avec nous… c’est plus imprévisible.

 

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Royal Republic : Une pochette bien barrée… façon BlastBeaters

 

RockSound (Caro) : Tu te vois à 80 ans, comme AC/DC, toujours sur scène ?

Per (Royal Republic) : À 80 ans, je serai en fauteuil roulant, c’est sûr. Ou alors c’est ça qui m’en empêchera ! Allez, on continue.

RockSound (Caro) : Il y a des morceaux que tu ne veux plus jouer ?

Per (Royal Republic) : On a eu pas mal de discussions sur Underwear. Mais je suis sûr qu’il reviendra.

RockSound (Caro) : J’adore ce titre ! Il faut le re-sortir ! Je me demandais si vous alliez le refaire au Zenith mais non… tant pis, je vais patienter !

Per (Royal Republic) : Le Zénith, c’est un vrai moment marquant. On avait fait la première partie de Offspring là-bas. Deux soirs, non ? En 2011 ou 2012. Je me souviens m’être dit : “Ce serait génial de jouer ici.” Et maintenant… on est en tête d’affiche. On l’a fait.

RockSound (Caro) : C’était vraiment cool. L’énergie était là. Le public aussi. Ce n’était pas trop grand.

Per (Royal Republic) : C’est une super salle. Certaines sont grandes mais très rectangulaires. Au fond, tu ne vois rien. Mais ici, c’est comme un amphithéâtre. J’aime beaucoup cette salle. Et l’Olympia aussi, c’était génial. Ils nous ont montré la salle où se faisaient les auditions, comme à l’époque d’Edith Piaf !

RockSound (Caro) : Oui, c’est un lieu iconique en France. Et ce qu’on ne voit pas, mais je te l’ai déjà dit : le sol de l’Olympia rebondit. Quand tout le monde saute… wow. C’est parfait.

Per (Royal Republic) : Génial. C’est bon, c’est bon (en français) Encore plus de tournée, allons-y !!!

Jonas (Royal Republic) : Et ensuite, on écrit un nouvel album.

Per (Royal Republic) : Et ensuite, encore plus de tournée. Et on recommence. Enfin… on va le jouer pendant un bon moment, quand même.

 

Royal Republic

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RockSound (Caro) : Et pour la suite, hardcore-funk ou reggaeton-metal ?

Per (Royal Republic) : On verra bien ce qui sort. Chacun écrit, chacun est inspiré par des choses différentes. On va discuter dans les prochaines semaines pour voir où on veut aller. Mais ces discussions finissent souvent par être inutiles : chacun donne son avis… et puis quelqu’un arrive avec un morceau en disant : “Voilà ce que j’ai fait.” Et là, je dis : “Je pense que tout l’album devrait ressembler à ça.”

Ce qui n’a rien à voir avec ce qu’on avait décidé. En général, on trouve un morceau-pilier, une pierre angulaire, et on construit l’album autour. Je pense qu’on va s’en sortir. Les fans de Royal Republic s’attendent à l’inattendu… mais ils ne s’attendent jamais à quelque chose d’aussi inattendu. Expect the unexpected. Ça nous correspond !

RockSound (Caro) : Vous avez fait des reprises country. Donc vous pouvez tout faire !

Per (Royal Republic) : Exactement. Et les gens diront : “C’est Royal Republic.”

RockSound (Caro) : C’est toujours vous… mais une nouvelle version déjantée de vous. J’aime cette idée. Alors ne vous arrêtez pas. Faites ce que vous voulez. C’est toujours un voyage génial à suivre. Merci pour votre temps, les gars. J’espère que vous ferez un super show ce soir. Je pense que je vais rester dans le public sauf si on me vire parce que j’ai un t-shirt à logo Rock Sound.

Per (Royal Republic) : Merci à toi ! C’est toujours un plaisir de te parler !

Jonas (Royal Republic) : Et ce t-shirt est magnifique ! À bientôt backstage quand on revient en mars !

RockSound (Caro) : Je serai là ! Avec un t-shirt à logo pour vous aussi ahaha !

 

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Le nouvel EP Disco de Royal Republic sort le 7 novembre en digital !

Ne loupez pas les Royal Republic sur scène avec ou sans maquillage corpse paint… en France du 27 février au 13 mars 2026 !

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