Il a le vibrato de Freddie Mercury, un toucher de guitare incroyable, une dégaine de rockstar rétro-futuriste avec un charisme indéniable et une énergie sur scène à faire pâlir d’envie les plus transpirantes prestations de Bruce Springsteen… Des Rocs le New-Yorkais connaît un succès fulgurant en Europe et sa lovestory avec la France ne fait que commencer !
Interview et photos par Caro @Zi.only.Caro
Rocksound : Tu es présent sur la scène rock U.S depuis plusieurs années où tu t’es fait connaître en faisant la première partie des Rolling Stones et en multipliant les concerts… En Europe ton succès est plus récent mais c’est la deuxième fois que tu viens à Paris en un an et cette deuxième tournée européenne est aussi sold out que la première en janvier dernier.
Des Rocs : Venir en Europe a toujours été non seulement un rêve mais une priorité pour moi. Il fallait que je sorte de New York et des Etats-Unis. Les Européens ont une autre façon d’apprécier le rock en live que les américains vraiment. Ma musique c’est des émotions, elle s’écoute autant qu’elle se vit et je trouve qu’en Europe et encore plus en France, vous les vivez librement : ça crie, ça chante, l’ambiance est dingue et c’est un aboutissement pour moi de voir des gens si loin de chez moi, d’une autre nationalité, qui connaissent les paroles de mes chansons par cœur, les chantent et les ressentent intensément.
On est mercredi, tu vois, en Europe je fais des concerts en pleine semaine et le public se lâche quel que soit le jour. En Amérique non… la semaine ils bossent, ils ont leur vie, leurs obligations, il faut attendre le week-end pour se lâcher. Ici vous savez profiter de chaque moment qui s’offre à vous pour vous éclater devant une scène quand un artiste que vous aimez passe dans votre ville.
Quand a commencé ta passion pour la musique ?
La musique a toujours fait partie de ma vie. C’était gravé en moi depuis le départ. Je ne me souviens pas en réalité d’un moment de ma vie même petit où je n’ai pas voulu faire du rock. C’était clair dans ma tête, même à 6 ans à l’école on m’avait demandé de dessiner ce que je voulais être plus tard et j’avais dessiné et découpé une silhouette en carton d’un mec en jean avec un t-shirt noir et un micro et j’avais écrit rock dessus ! Hahaha je te jure ! Je suis le plus jeune d’une fratrie de garçons et tous avaient d’autres centres d’intérêts, très habituels… le sport principalement.
Mais moi je voulais autre chose. La musique m’attirait. Au départ c’était le violon car j’avais vu des enfants dans mon école se balader avec une de ces housses rigides noires et quand ils l’ouvraient il y avait cet instrument couché sur du velours rouge et tu pouvais faire de la musique avec… je voulais ça, surtout la housse de guitare super classe ! C’était un moyen d’expression et aussi une façon de me différencier des autres. Et puis j’ai découvert la guitare et ça a changé toute ma vie.
Comment as-tu découvert la guitare alors ?
C’était dans le grenier chez mes parents. Je farfouillais au milieu des vieilles affaires et je suis tombé sur une housse justement. Je l’ai ouverte et il y avait la guitare de ma mère sur laquelle elle jouait quand elle était adolescente. Il y avait un livre d’accords, en dessous, une méthode pour apprendre à jouer des morceaux. J’ai pris tout ça j’ai étudié pendant des heures et des jours et le premier accord que j’ai joué… n’a rien donné du tout ! Ahaha. Mais le deuxième était beau. Il s’est inscrit dans mon âme et à partir de là je n’ai plus jamais arrêté de jouer de la guitare. J’avais 12 ans et j’étais le guitariste rock que je rêvais d’être depuis toujours.
Et qui étaient tes idoles à cette époque ?
Je me passionnais pour Freddie Mercury, Elvis, Prince, Bruce Springsteen… c’étaient mes idoles, j’étais en admiration devant leur expression scénique autant qu’ébloui par leur voix. Ils avaient ce magnétisme en commun, cette façon d’attirer naturellement les regards et de captiver les gens qui fait que même les mauvais jours, le public était toujours en adoration devant eux. Une aura plus forte que la chanson elle-même, un charisme naturel lié à leur personne, leur énergie, leur façon de bouger… ça manque un peu au rock d’aujourd’hui. Il y a de bonnes chansons, de bons concerts, mais pas cette expérience limite mystique déclenchée par quelqu’un sur une scène qui rend le public dingue et c’est ça que je recherche !
On ressent tes influences rock, tu as une amplitude vocale qui rappelle Freddie Mercury, ou un « oh yeah » très Elvis dans I Am The Lightening par exemple, mais tu ramènes toutes ces influences dans le 21eme siècle avec un son très nouveau et actuel !
Merci, c’est ce que j’ai toujours voulu faire : mélanger les influences d’hier et l’inspiration d’aujourd’hui, faire un rock fédérateur qui va te donner envie de bouger que tu sois dans ta chambre ou dans un salle de concert avec plein de monde autour !
Nous en France et en Europe on te connaît depuis peu finalement et ton succès est fulgurant, mais tu joues et tu chantes depuis bien longtemps…
Depuis que j’ai 12 ans en fait, quand j’ai découvert cette guitare ça a été le début de tout le reste. J’ai commencé tout jeune et j’ai fait partie d’un tas de groupes pas terribles mais ce que je voulais c’était avant tout jouer de la guitare. Et j’ai été longtemps guitariste avant d’oser chanter. Aucune voix que j’entendais à la radio ne ressemblait à la mienne, je monte dans les aigus, j’ai un vibrato, je me disais que j’étais « too much » et je n’avais pas confiance en moi… j’entendais les Black Keys ou Imagine Dragons à la radio, je n’osais pas chanter après ça. Et puis à un moment en 2018 je me suis dit allez, tant pis, je tente j’ai besoin de sortir un tas d’histoires de moi, j’ai des chansons que je veux partager avec le monde, j’y vais ! J’ai commencé à écrire des paroles en même temps que j’ai commencé la guitare, alors j’avais plein de chansons prêtes à voir le jour !
Tu as un vrai sens du style que tu affiches aussi sur scène, un côté très rétro-futuriste en même temps, avec tes tenues en cuir déstructurées, c’est ton idée ou tu es conseillé par un styliste ?
J’ai toujours eu envie de ça en effet, de ramener le rock des années 50 avec le cuir, le t-shirt et la banane coiffée-décoiffée tout en les détournant et en les remaniant à mon goût d’aujourd’hui. Je travaille avec un designer sur mes tenues de scène, tout est fait sur-mesure. Je lui dis ce que je veux, on choisit les matériaux ensemble. La tenue de scène ça fait partie du show, il faut qu’elle participe à l’histoire et qu’elle véhicule une image… mon image !
C’était le lifestyle de rockstar qui t’attirais ou le fait d’être sur scène ?
Non le côté sexe, drogue et vie de dingue c’était pas ça qui me plaisait très honnêtement, moi ce que je voulais c’était chanter, jouer de la guitare sur scène et faire bouger les foules avec ça, transmettre une émotion et une énergie au public… je rêvais de voir les gens chanter mes chansons ! Les orgies backstage des années 80 ça n’existe plus dans le rock honnêtement, et tant mieux ! Regarde, on se raconte nos vies tranquillement, on rigole et on boit de l’eau gazeuse. Et c’est très bien.
Aujourd’hui on se doit d’être accessible pour le public, de savoir garder les pieds sur terre… la célébrité aujourd’hui c’est éphémère et on la doit aux gens qui nous écoutent et qui nous suivent, donc on doit les respecter et pas les utiliser. La vie en tournée c’est épuisant et pas si glamour, on change de ville ou de pays tous les jours, on vit dans le bus… Moi pendant la journée je me repose je reste au calme, je me recharge en énergie, et j’attends le moment de monter sur scène… et là je donne tout ! C’est pour ça aussi que j’ai un pseudo de scène… pour m’éloigner de la personne calme et réservée que je suis à la ville.
C’est vrai que tu as un jeu de scène hyper engagé dès que tu arrives sur scène, tu cours partout, tu es difficile à suivre en photo et vidéo !
Ahaha, oui, je commence tout de suite à fond, dès le premier morceau, il faut marquer les esprits fort ! Et je ne relâche pas la pression avant la fin de mon set ! Bien sûr il y a des morceaux plus calmes ou plus intimistes que d’autres et j’aime aussi raconter des histoires sur comment certaines chansons me sont venues. J’aime partager l’inspiration avec mon public. Les chansons sont des histoires, c’est un voyage dans lequel j’embarque les gens avec moi !
Dream Machine est album très construit, presque la B.O d’un film, comme un voyage oui, qui inspire des images, des scènes de vie… des moments très urbains, d’autres perdus dans la nature… c’est l’effet que j’en ai eu à l’écoute !
Je te remercie de le ressentir comme ça parce que c’est vraiment l’idée du voyage dans les émotions, dans des moments de vie et dans des univers… d’ailleurs je ne joue pas toutes les chansons sur scène à chaque fois, mon set change en fonction de mon humeur et de l’énergie dans laquelle je ressens la salle. Certains soirs sont plus énergiques, d’autres un peu plus romantiques ! Je pense que je vais jouer « In The Night » ce soir par exemple, le public français répond tellement bien aux changements de rythme et d’intensité, j’adore, je me sens vraiment porté par la foule ici, c’est une vraie communion !
J’ai hâte de te voir sur scène tout à l’heure ! Merci beaucoup pour cette interview backstage !
Merci à toi, c’était trop cool de papoter !
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