Deliver Me From Nowhere Jeremy Allen White - Bruce Springsteen

Deliver Me From Nowhere : Jeremy Allen White devient le Bruce Springsteen qu’on n’attendait pas

par | 21 Oct 2025 | Films / Séries

⏱ Temps de lecture : 5 min

Deliver Me From Nowhere n’est pas un biopic rock comme les autres. C’est une plongée dans les entrailles d’un homme au bord du vide. Bruce Springsteen y délaisse la gloire, les stades et les guitares hurlantes pour un magnétophone quatre pistes et un silence habité. Dans ce film biographique signé Scott Cooper, Jeremy Allen White incarne un Boss plus nu que jamais, hanté par ses doutes, sa culpabilité, son besoin de sens.

La bande-annonce officielle donne le ton : “C’est dur de réaliser que les gens ne sont pas ceux qu’on voudrait qu’ils soient.” Le film, adapté du livre de Warren Zanes, sortira le 22 octobre 2025. Et s’il tient ses promesses, Deliver Me From Nowhere pourrait bien redéfinir le genre du biopic musical.

 

Fiche express du film Deliver Me From Nowhere

Élément Détail
Titre complet Deliver Me From Nowhere
Réalisation Scott Cooper (Crazy Heart, Black Mass)
Acteur principal Jeremy Allen White
Rôle clé Bruce Springsteen
Basé sur Le livre de Warren Zanes (2023)
Sortie en salles 22 octobre 2025
Genre Biopic musical / drame psychologique
Thème central L’enregistrement solitaire de l’album Nebraska
Distribution Jeremy Strong, David Krumholtz, Stephen Graham, Odessa Young, Gaby Hoffmann, Marc Maron

 

 

Le cœur du film : Nebraska, l’album du silence

Deliver Me From Nowhere s’attarde sur une période cruciale : le tournant Nebraska (1982). Springsteen, au sommet après The River, rejette la démesure du rock de stade. Il veut la vérité, pas le bruit. Alors il s’enferme dans une chambre du New Jersey avec une guitare acoustique et un enregistreur quatre pistes. Ce qui devait être une démo devient un album brut et viscéral, miroir de l’Amérique paumée : tueurs, ouvriers, solitudes.

Scott Cooper filme cet instant avec un réalisme quasi documentaire. Lumières ternes, atmosphère claustro, son analogique. Ce n’est pas le rêve américain, c’est sa gueule de bois. Et c’est précisément ce que le cinéma n’avait encore jamais osé montrer de Springsteen : la peur du succès et le courage du silence.

Deliver Me From Nowhere Jeremy Allen White - Bruce Springsteen

Deliver Me From Nowhere Jeremy Allen White – Bruce Springsteen

Jeremy Allen White, du chaos de The Bear à la tempête intérieure du Boss

On le connaissait chef nerveux dans The Bear ; on le découvre chanteur fantôme dans Deliver Me From Nowhere. Jeremy Allen White n’imite pas Springsteen, il l’incarne. Il a appris la guitare, la diction du New Jersey, et s’est imprégné du rythme du Boss — lent, précis, épuisé. Dans la bande-annonce, chaque regard semble peser des tonnes.
On y sent la fatigue du génie, celle de l’homme qui n’en peut plus d’être “le symbole”. White joue un Bruce vulnérable, introverti, souvent seul. Et ce n’est pas un hasard : le film parle du moment où Springsteen s’isole pour se sauver de lui-même. Son jeu, tout en retenue, fait écho à l’album : dépouillé, sincère, hanté.

« Faire ce film a été profondément émouvant, car ça m’a permis de pénétrer l’âme d’un artiste que j’admire et de voir de près la vulnérabilité et la force derrière sa musique » confiait Jeremy Cooper. « L’expérience ressemblait à un voyage à travers la mémoire, le mythe et la vérité. Plus que tout, ce fut un privilège de traduire cette honnêteté émotionnelle brute à l’écran, et ça m’a transformé. Je ne pourrai jamais assez remercier Bruce et Jon Landau de m’avoir permis de raconter leur histoire. »

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Le casting : des seconds rôles taillés au cordeau

Le casting de Deliver Me From Nowhere est un petit bijou :

  • Jeremy Strong (Succession) en Jon Landau, le manager et mentor du Boss ;

  • David Krumholtz en Al Teller, le cadre de Columbia Records qui panique face au virage folk ;

  • Stephen Graham en Doug Springsteen, le père, figure de rage et de silence ;

  • Odessa Young, Gaby Hoffmann et Marc Maron pour les ombres intimes et les voix secondaires.

Chacun incarne un fragment du doute de Springsteen. La relation avec Landau, en particulier, devient le fil rouge du film : un dialogue constant entre le rêve artistique et la réalité commerciale.

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Un biopic à contre-courant

Deliver Me From Nowhere s’annonce comme un anti-biopic. Ici, pas de concerts triomphants, pas de gloire, pas de morale. Cooper refuse la chronologie “ascension-chute-rédemption”. Il préfère la suspension : un artiste seul, un instant donné, une crise existentielle.

Ce choix, rare dans le cinéma musical, permet de redéfinir le biopic rock. On est plus proche de Inside Llewyn Davis ou I’m Not There que de Bohemian Rhapsody. Un film pour ceux qui veulent comprendre l’artiste, pas seulement le chanter.

Ce que la bande-annonce révèle (et cache)

La bande-annonce de Deliver Me From Nowhere déroule un trip visuel mélancolique : un diner, un studio désert, une route de campagne, le vent sur Atlantic City.
On entend la voix de Bruce : “Pas besoin d’être parfait, je veux juste que ça ait du sens.” Tout y est : la lucidité, la culpabilité, la foi en la création.

Mais elle garde le meilleur pour plus tard :

  • Les conflits intérieurs du Boss, tiraillé entre sa famille, son label et sa conscience ;

  • Le poids du passé, notamment la relation avec son père ;

  • Le regard de la société américaine du début des 80’s, perdue entre Reagan et désillusion.

C’est là que le film promet d’aller plus loin : faire de Springsteen un prisme de l’Amérique qui doute.

 Pourquoi ce film peut marquer le rock et le cinéma

Parce qu’il ose le doute au lieu du triomphe. Parce qu’il préfère l’introspection au spectacle. Et surtout parce qu’il montre un Springsteen qu’on ne connaissait pas : un homme qui choisit l’échec apparent pour sauver son intégrité. Dans une époque saturée de récits glorieux, Deliver Me From Nowhere joue la carte du minimalisme, du réel et du vrai.
C’est un pari artistique, mais aussi une leçon de rock : parfois, il faut se taire pour continuer à faire du bruit.

Conclusion

Deliver Me From Nowhere n’est pas un hommage. C’est une confession filmée. C’est le portrait d’un homme seul, d’un artiste au bord du gouffre, d’un créateur qui choisit la vérité plutôt que la facilité. Jeremy Allen White y livre une performance brute, puissante, sans effet. Scott Cooper signe peut-être le biopic rock le plus sincère de la décennie. Le Boss revient, mais pas pour faire danser le monde : pour lui rappeler que le rock, c’est avant tout une histoire de silence et de survie.

FAQ

1. Quelle est la date de sortie du film Deliver Me From Nowhere ?

La sortie officielle du film Deliver Me From Nowhere est fixée au 22 octobre 2025. Selon les territoires, la sortie française pourrait suivre la même semaine.

2. De quoi parle le biopic ?

Le film raconte la genèse de l’album Nebraska (1982), période où Bruce Springsteen, au sommet du succès, choisit de s’isoler pour enregistrer un album acoustique à la maison.

3. Qui joue Bruce Springsteen ?

C’est Jeremy Allen White (The Bear) qui incarne le Boss. Il a travaillé la voix, la guitare et le comportement du chanteur pour offrir une interprétation authentique.