Cinq ans après l’annonce de leur séparation, the Temperance Movement faisait son grand retour sur la scène d’un Alhambra plein à craquer, devant un public de fidèles venus nombreux même un dimanche soir, pour revoir l’exubérant Phil Campbell, en très grande forme et très en voix, emmener l’assemblée dans une célébration rock proche du rituel chamanique…
The Temperance Movement -Photo de Brian Downie pour RockSound
À peine les lumières s’éteignent qu’une tension électrique s’installe. Il est 20h, et The Temperance Movement fait son entrée triomphale sur scène sous une ovation vibrante. Cinq ans d’absence ? Qu’importe ! La salle est comble, et l’excitation palpable. Phil Campbell, charismatique et indomptable, retrouve son trône avec une fougue inégalée, bien décidé à rappeler à tous pourquoi le groupe demeure une référence du revival 70’s. Son accent écossais est toujours intact quand il exprime sa joie d’être de retour à Paris après une longue pause et de voir le public aussi enthousiaste et assidu que lors de son dernier passage en France. Mais quand il chante, l’accent écossais disparaît et Phil Campbell nous emmène loin sur les routes sauvages du grand Ouest américain, dans un périple initiatique qui va nourrir nos âmes trop longtemps privées de l’énergie rock qui est l’essence-même du groupe.
Certes il n’y a pas de nouvel album, la set list de ce soir sera donc piochée dans le meilleur des 3 albums qui ont fait le succès de The Temperance Movement et les ont confirmés dans ce mélange de rock-soul-blues qui les définit. L’actualité, c’est bien leur reformation et leur retour sur scène.
The Temperance Movement débutent leur concert en acoustique @Brian Downie
The Temperance Movement A capella @Brian Downie
Les premières notes de Chinese Lanterns résonnent dans un silence presque religieux : le groupe réuni en cercle chante à cinq voix autour de la guitare acoustique de Paul Sayer, comme pour sceller leur retour dans une fraternité retrouvée. Puis c’est l’explosion ! Only Friend et Take It Back déchaînent le public. Les riffs puissants et la batterie martelée poussent la foule dans une frénésie contagieuse. On chante à pleins poumons, on vibre sous les vagues sonores.
Campbell, tour à tour exalté et habité, navigue sur scène comme un ouragan rock’n’roll. Son jeu théâtral, désarticulé et incandescent, capte chaque regard. Sa voix rocailleuse, brute et expressive, s’impose sur chaque morceau. Impossible de détourner les yeux. Il est comme un chaman habité par une transe rock, un Mick Jagger épileptique et souriant… Paul Sayer, quant à lui, prouve être un guitariste d’exception, sculptant des solos qui électrisent l’instant et font déferler sur le public une vague d’ondes rock et bluesy, empreinte de coolitude et d’énergie.
Phil Campbell au meilleur de sa forme @Brian Downie
La dynamique est intense. Caught In The Middle rugit et le public aussi, Pride ralentit le tempo avec une émotion pure, Another Spiral apporte une touche mélodique envoûtante malgré des paroles un peu candides. Mais qu’importe, car la musique, elle, transcende tout. Quand Oh Lorraine démarre avec une intro digne d’AC/DC, l’énergie redouble. Puis A Deeper Cut s’impose, poignante et majestueuse.
Après une heure vingt de spectacle sans le moindre répit, le rappel s’annonce. La reprise de Have You Ever Seen The Rain? de Creedence Clearwater Revival fait lever les bras en hommage, avant que Midnight Black ne libère les guitares dans une envolée à la Allman Brothers. Enfin, Serenity conclut dans un moment intense et triomphal.
The Temperance Movement n’a rien perdu de sa superbe. Ce concert ? Un retour magistral, un feu d’artifice sonore, une célébration intense, passionnée et euphorique du blues rock. Paris leur appartient toujours ! Si c’était un test de fidélité, il est réussi. Envoyez un nouvel album à présent ! On est prêt…
The Temperance Movement par Brian Downie
Photo de Brian Downie
The Temperance Movement : Set List
- Chinese Lanterns
- Only Friend
- Take It Back
- Built In Forgetter
- Caught In The Middle
- Pride
- Get Yourself Free
- Be Lucky
- Another Spiral
- Oh Lorraine
- Ain’t No Telling
- Magnify
- Smouldering
- Battle Lines
- A Deeper Cut
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- Have you Ever Seen The Rain (Creedence Clearwater Revival cover)
- Midnight Black
Serenity
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