The Hives sont morts, vivent The Hives. Le 4 septembre 2025, dans la Chapelle du Village Reille, un lieu trop paisible pour le tumulte du rock, le quintet suédois a orchestré ses propres funérailles. Vraies bougies, vraie nef, vrai cercueil, vraie cérémonie. Pelle Almqvist gît devant son public, les bras croisés, l’air définitivement trépassé. La foule, en habits sombres, retient son souffle. On dirait un enterrement royal. On dirait la fin. Sauf que les morts, chez The Hives, n’ont jamais la décence de rester couchés…
À peine les premières notes s’élèvent-elles que Pelle jaillit de son cercueil comme un diable punk propulsé par la dynamique suédoise. Le public explose, la chapelle tremble, et l’histoire devient instantanément un morceau de mythologie rock. C’est The Hives : théâtraux, arrogants, brillants, immortels — littéralement.
Depuis 1993, ils traînent cette réputation d’élite mondiale du riff : nés dans une ville industrielle glacée, révélés par Veni Vidi Vicious en 2000, consacrés par “Hate To Say I Told You So”, cajolés par des pontes comme Josh Homme et Pharrell. Trente ans plus tard, ils reviennent avec The Hives Forever, Forever The Hives, un album pensé pour les stades, monté pour la déflagration, taillé pour rappeler à la planète que personne ne fait du rock avec autant de panache, de précision et de mauvais esprit.
Et pourtant, c’est dans une petite chapelle du 14e arrondissement qu’ils ont choisi d’en dévoiler l’introduction la plus macabre : un set narratif, théâtralisé, délicieusement morbide, où la mort n’est qu’un prétexte à jouer plus fort. Les riffs acérés ricochent contre les pierres anciennes. Les lumières découpent les silhouettes comme un scalpel. La nef devient salle des machines. ARTE capture tout : la montée, la transe, la rupture, la résurrection.
Ce concert-là, c’est un manifeste : The Hives ne vieillissent pas, The Hives ne meurent pas, The Hives ressuscitent, encore et toujours. Avec élégance et tapage.
À la Chapelle Reille, ils ont prouvé qu’on peut réveiller les morts avec trois accords, un cercueil et une arrogance jubilatoire. Et que même les lieux sacrés finissent par s’agenouiller devant eux.





