Profitant de la dernière date française de sa tournée à Montbéliard à l’Atelier des Moles, nous avons été à la rencontre de Laura Cox, cette étoile montante de la guitare pour la connaître un peu plus et essayer de lui tirer les vers du nez quant à son futur album. En effet Laura Cox commence à se faire un joli nom dans le cercle des guitaristes rock malgré sa jeune carrière. une artiste à découvrir et suivre car elle n’a pas fini de faire parler d’elle.

Laura Cox
Bonjour Laura, merci pour cette interview. Tu es en plein début de tournée avec cette dernière date française ici à Montbéliard avant de partir pour l’Allemagne. Comment cela se passe-t-il pour l’instant ?
Laura Cox : On finit en France ce soir avant d’entamer une tournée d’une dizaine de dates en Allemagne, Autriche et la Hollande avant de revenir en France pour quelques festivals au moins de juin. Pour l’instant tout se passe bien et j’avoue que j’avais vraiment envie de repartir en tournée. On a fait une résidence pour roder le nouveau show, on a modifié certaines choses et on a inclus des morceaux du prochain album. Donc oui, on a hâte de présenter tout cela sur scène.
Justement ce n’est pas trop difficile de partir en tournée alors que tu n’as pas d’actualité concernant un nouvel album ? Est-ce que l’on appréhende la chose de la même manière ?
Laura Cox : Oui tu as tout à fait raison. L’album a trainé un peu et j’ai vraiment hâte qu’il sorte car on arrive un peu en fin « de vie » du potentiel de tournée du dernier album sorti en 2023 Head above Water. On va jouer quelques titres du nouvel album et cela va un peu renouveler le set. Le premier single et titre devrait sortir, si tout va bien, le mois prochain. Au plus tard en juin.
On avance doucement mais sûrement. Mais sinon l’album est enregistré et il devrait sortir en octobre, la date n’est pas encore arrêtée car le label a besoin de six mois pour presser les vinyles, les cd, faire la promo, le graphisme etc. Cela prend du temps de mettre tout cela en place.

Laura Cox : Rencontre de la Calamity Jane de la Six Cordes
Alors a-t-on droit à un scoop et connaître le titre de l’album ?
Laura Cox : Ah non ça je ne peux pas (rires) ! Désolé ! Mais c’était bien tenté !
Dommage ! Sinon tu parles de ta tournée qui est plutôt tournée vers l’Europe, des velléités d’aller taquiner les US, patrie du blues et du rock ?
Laura Cox : Ce serait vraiment cool en effet. Mais il y a encore tellement de choses à faire ici et en Europe et tant qu’il y a de la demande je ne dis pas non. J’aimerais vraiment tourner en France et en Allemagne et retourner en Grande Bretagne. Les États-Unis ce n’est pas encore dans les tuyaux. Peut-être pour le prochain album. Les USA de ce que j’ai entendu c’est compliqué de monter une tournée là-bas, ne serait-ce que pour les visas, les trajets entre les dates etc. Pour le moment, on va profiter des tournées qui peuvent être conséquentes ici en France et en Europe
Petite question délicate que je te pose et tu es libre de ne pas y répondre. Fin 2022 tu as mis fin à ta collaboration avec Mathieu (Albiac) le second guitariste du groupe, et il sera remplacé par un clavier. Comment cela a t’il impacté la sonorité du groupe sur les anciens morceaux mais également sur les morceaux à venir ?
Laura Cox : Pour le nouvel album c’est simple, j’ai tout composé sans même penser au clavier. Je me suis dit qu’on verrait par la suite comment les titres seraient réarrangés avec lui car il est avec nous sur scène aussi.
Pour les anciens titres, on a du tout repenser pour intégrer le clavier. Cela en a déconcerté plus d’un mais cela a permis de donner un peu plus d’air au son, d’apporter un coté plus moderne. Ça plait ou ça ne plait pas mais personnellement j’aime ce virage et je me sens vraiment bien avec le line up actuel. Ce n’était pas un travail facile, car j’ai dû compacter certains passages, jouer et intégrer les parties de Matthieu.
Cela a demandé vraiment beaucoup de travail. Le clavier n’est pas là pour remplacer une guitare car c’est un instrument différent, mais il a fallu trouver une sonorité rock au clavier pour éviter que cela soit trop lisse. Il y a un petit grain seventies qui est apporté.

Laura Cox : Rencontre de la Calamity Jane de la Six Cordes
Justement cette sonorité seventies dont tu parles, augure-t-elle de la tendance du prochain album ?
Laura Cox : Pas forcément voire même pas du tout (rires), mais tu découvriras cela ce soir avec les trois nouveaux titres qu’on va interpréter. Avec ce nouvel album on va rester dans du classic rock mais avec une sonorité plus moderne, tout en puisant toujours dans un style sudiste par moment, blues ou hard dans d’autres moments. Je ne veux pas me figer dans un style précis, mais clairement le prochain album sera plus moderne.
Je te suis depuis plusieurs années maintenant, ta carrière a commencé avec tes publications sur les réseaux sociaux. Et tu es encore es toujours très active dessus. Aujourd’hui est-ce un outil indispensable pour percer dans ce milieu ? Est-ce une contrainte ou un plaisir ?
Laura Cox : Aujourd’hui tu n’as plus le choix : il faut les utiliser. Ne serait-ce que pour te promouvoir, communiquer, interagir avec ton public. Tu dis que je suis souvent dessus, je trouve au contraire que je devrais y être encore plus active et publier plus régulièrement. Mais c’est un boulot à part entière et pour l’instant je suis seule à gérer tout cela… mais il n’est pas exclu qu’à un moment je me fasse aider pour la gestion des réseaux sociaux. Pour l’instant cela me tient à cœur de le faire moi-même.
Quant à savoir si c’est une contrainte ou pas c’est une très bonne question. Disons que si je ne faisais pas de la musique je ne serais pas sur les réseaux. J’aurais un smartphone juste pour le GPS sans quoi je me perdrais. Pendant les périodes où nous ne sommes pas en tournée et où j’ai besoin de déconnecter je peux passer un long moment sans avoir besoin de mon portable, rester à jouer tranquillement à la maison, aller me balader dans la nature ou encore ma nouvelle passion aller surfer.
En piochant dans ta biographie, je me suis aperçu que tu ne citais pas beaucoup de femmes comme guitaristes qui ont pu t‘influencer. Cela a t il évolué depuis ?
Laura Cox : A l’époque ou on me posait la question effectivement les guitaristes qui m’ont influencé étaient des hommes comme Slash, Bonnamassa ou Mark Knoffler ou encore Angus Young. Mais il n’y avait pas de femmes car elles étaient moins mises en avant. Cela évolue maintenant. Les guitaristes que j’ai cité ce sont ceux qui m’ont poussé a me mettre a cet instrument et a progressé et a travailler dur pour y arriver mais aujourd’hui je prends moins de plaisir a les écouter justement. Je me suis un peu détournée du coté guitar hero.
Et aujourd’hui j’écoute des groupes plus récents avec des femmes justement comme Halestorm, Blues Pills, Larkin Poe, ou des groupes sans femmes comme Rival Sons ou Blackberry Smoke. Ce sont des groupes comme ça que j’ai plaisir à écouter maintenant plutôt que les grands classiques du rock. Beaucoup de personnes m’ont catalogué comme blues woman mais au final je n’ai jamais vraiment écouté du blues traditionnel. D’ailleurs si je devais faire une collab dans le futur, je préfèrerais le faire avec ces groupes-la plutôt que des grosses légendes du rock. Car je pense que c’est la relève du rock qui arrive.
Justement, une question qui va te paraître bête mais n’étant pas musicien moi-même je me suis toujours demandé si le jeu de guitare d’un homme est diffèrent de celui d’une femme ?
Laura Cox : J’aimerais te dire non mais ….. Comme c’est un instrument plutôt physique, la plupart du temps on a moins de poigne et moins de force. Je généralise peut-être un peu, mais je sais que j’ai moins de force dans mes attaques quand je joue et c’est horrible ce que je vais dire mais j’ai un jeu un peu plus « doux ».
Cela vient sûrement aussi du fait que je ne joue pas toujours au médiator mais au doigt et je le sens surtout dans le son. Je fais le comparatif avec Matthieu qui jouait avec moi, j’entendais clairement la différence, sa rythmique main droite avait plus de force et de punch, mon son était plus léger. C’est pareil qu’au sport c’est juste une question de physique et de force finalement.
Pour finir ton point de vue sur le rock en France ?
Laura Cox : Les choses changent et je trouve qu’il y a un retour du rock en France. Il y a un léger mieux. Mais ce n’est pas un style de musique qui est très à la mode niveau radio. Par contre ce qui est cool c’est qu’on laisse de plus en plus de place à la femme dans le Rock et cela fait du bien. Et plus on en entendra parler et plus cela donnera envie aux jeunes filles ou jeunes femmes de s’y mettre.
Quand je reçois des messages de pères de famille qui me disent que leurs petites suivent ma chaine Youtube et m’ont vue en concert et veulent se mettre à la guitare… cela me fait énormément plaisir. Et les choses évoluent dans le bon sens car il y a aussi de plus en plus de respect envers nous pendant les concerts ou au moment des rencontres au merch. Les choses avancent doucement pour le rock et la place de la femme dans ce milieu et c’est une bonne chose pour le futur.