Tout commence en 2020 : accompagné d’Ed Illustratrice, le journaliste nantais Laurent Charliot raconte dans « Rock Stories » 200 anecdotes rock. Du complotisme sur la « mort » de Paul McCartney aux délires de Charles Manson sur le White Album, « Rock Stories » faisait le lit de ces rivières qui finissent par former un fleuve : celui du rock.
Le voici pour Rocksound pour le troisième et dernier épisode d’une trilogie de 600 (mé)faits et gestes de la galaxie rock.
Bonjour Laurent, revoici donc 200 nouvelles histoires rock avec préface de Zegut ! Au total, ce ne sont pas moins de 600 histoires que tes trois livres ont couvert ! Comment as-tu procédé ? Tu dois avoir des notes partout !
Eh eh, oui, comme dans les films policiers, avec une pièce dédiée, des photos punaisées sur des pans de murs entiers, avec des fils rouges qui les relient, une carte du monde en fond et des post-it partout ! Non, plus sérieusement, je pense avoir acquis en trois tomes une vraie méthode, avec un fichier unique dans lequel je suis venu incrémenter au fur et à mesure les nouvelles histoires que je péchais çà et là…
Des histoires que j’ai puisées au dos de pochettes de disques, dans des magazines, dans des bios, sur le net, et que j’ai à chaque fois triturées, contrôlées , recoupées avant de les écrire… Et puis, en tant qu’ « anecdotiste reconnu », les gens m’envoient des infos , des pistes. « Tiens, Laurent, tu la connais celle-là, ?! », ravis qu’ils sont de contribuer à ma collecte et tout autant parfois de me coller sur celles dont je n’avais pas entendu parler !
On pourrait croire que l’histoire du rock est désormais figée, or il n’en est rien et au moment où parait ton livre deux histoires sont désormais obsolètes : la montre de John Lennon dérobée après sa mort va enfin être rendue à Yoko après 40 ans de procédures et Marilyn Manson renoue avec le succès malgré les graves charges qui pèsent sur son dos !
Oui, c’est le travers de ce type de livre, mais c’est aussi ce qui a permis de générer pas mal d’histoires dans le laps de temps ou j’ai écrit ce tome. Si le rock est mort pour certains, son histoire continue de s’écrire et ses secrets d’être exhumés. Il y a cette montre, certes, dont la chute est tombée après la mise sous presse, mais il y a aussi le sac de Patti Smith retrouvé des décennies plus tard, il y a seulement quelques mois, le mystère du vieil homme au fagot de la pochette de Led Zeppelin enfin dévoilé, etc. Le rock reste une matière vivante…
Question surprise : que s’est-il passé le 10 avril 1970 ?
Ah, toi aussi tu joues à l’interro surprise, au quizz « qui veut coller l’auteur » !. Bon, autant, cela arrive souvent que l’on me pose des colles auxquelles je ne peux apporter de réponses, car on ne peut bien entendu pas tout savoir, là, je t’avoue que c’est une date tellement phare et charnière que je ne peux l’ignorer ! C’est le jour ou McCartney a annoncé la fin des Beatles !
Car plus que la séparation des Beatles, c’est en effet l’annonce d’une rupture du bassiste envers les autres qui était annoncée ce jour-là. D’ailleurs le New York Times l’avait bien compris et retranscrit en titrant en grosses lettres sur leur première de couverture « «McCartney rompt avec les Beatles ».
Rock Stories permet un truc remarquable : réviser ses classiques et découvrir d’autres anecdotes. Je n’étais absolument pas au courant de cette épouvantable histoire du psychopathe qui poursuivait Björk !
Cette histoire est complément folle, peu connue finalement, et digne des meilleurs scénarios de films. D’ailleurs je ne serais pas surpris que cela le devienne un jour. J’ai découvert cette histoire au fil d’une phrase dans une interview, et lorsque j’ai creusé et retrouvé les informations et articles qui traitaient de l’affaire, j’étais stupéfait autant qu’horrifié. Le fanatisme fait peur…
Et là, j’apprends qu’Alice Cooper a tourné une (hilarante) publicité pour des crayons à papier et Bob Dylan pour de la lingerie féminine !
Oui en déroulant, pour en faire le thème générique d’une story, le fil de tous les rockeurs qui ont un jour cédé au chant lucratif de la publicité, j’en cite une partie. Je suis tombé sur cette incroyable anecdote sur Bob Dylan et cette publicité pour la lingerie féminine. J’en doutais moi-même et ai passé un vrai temps à recouper de nombreuses sources pour en être certain !
Heureusement que ton livre n’est pas sorti pendant les jeux olympiques ! L’extrême droite aurait jubilé d’apprendre que Katerine avait conservé 150 Tupperware de ses excréments !
Oui, par contre, une fois de plus, l’histoire reste en marche et fait naitre chaque jour de nouvelles belles histoires, et si ce tome 3 était sorti pendant ou après ces jeux, il est certain que je me serais fait un malin plaisir de raconter que les asiatiques avait créé un gâteau à l’effigie de notre barde bleu !
On te propose d’acquérir le disque que John Lennon a signé à son assassin (estimé à 900 000$). Tu prends ?
Autant je n‘aurais pas été client pour cette sordide vente aux enchères d’une des balles de l’arme qui a tué Lennon, dont la séance a été stoppée à la dernière minute suite à des protestations… autant je dois avouer que là, une telle pièce, pour l’amateur des Beatles que je suis et plus particulièrement de Lennon et de vinyles en général, je prends !!
Un chapitre hilarant : celui consacré aux statistiques de chansons dont les personnes ne comprennent pas les paroles, tel le « Enter Sandman » de Metallica avec 7 américains sur 10 convaincus d’entendre Eggs & Light.
Oui, ça m’a rassuré de voir que je n’étais pas le seul, et que mêmes les anglophones n’y entravaient rien !!! J’adore ces histoires, on est bien plus dans le petit potin que la Grande Histoire, avec un grand H, mais j’adore…
On fait dans le trash avec l’histoire du chimpanzé d’Elvis !
Oui, si je peux modestement participer à délisser la belle image du King, que j’admire d’ailleurs !! C’était un rockeur, avant tout ! L’histoire de son chimpanzé mériterait à elle seule un livre tout entier, c’est un peu fou la place qu’il tenait à Graceland et dans la vie du King !!
Quelle serait l’histoire préférée que tu vendrais aux lecteurs de Rocksound ?
Oh dur de choisir. Allez, je dirais le plus improbable des duos ! Celui de Chuck Berry et Dorothée, en prime à la télévision française, le 29 octobre 1993. S’il n’y en avait pas la preuve, facilement trouvable sur Youtube, je penserais que cela n’a jamais existé !
Une intégrale pourrait voir le jour ?
Eh non, fin de chantier, ce troisième est définitivement le dernier tome de Rock Stories. 600 histoires en trois tomes c’est déjà pas mal, non ? Et puis, ça pète dans les bibliothèques ces trois couleurs fluos jaune, bleu et rose ! T’avais remarqué que c’était un clin d’œil à Never Mind The Bollocks des Sex Pistols ?
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Oui, avec plaisir, et il sera pour Ed Illustratrice, la fabuleuse dessinatrice qui m’a accompagné avec plus d’une centaine de magnifiques portraits d’artistes sur ces trois éditions. Ces trois tomes ne seraient pas ce qu’ils sont sans ses dessins. Elle est très forte.
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