Volbeat : God Of Angels Trust

par Caro | 3 Juil 2025 | CHRONIQUES

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4/5 ⭐️⭐️⭐️⭐️

Viscéral. Tellurique. Inarrêtable. Volbeat, le trio danois revient avec un disque à la fois brutal et lucide, enregistré comme un dernier cri, les amplis à fond et le cœur à vif.

Volbeat – God Of Angels Trust

Prépare-toi à te faire happer dans un tourbillon sonore signé Volbeat. Depuis leurs premières déflagrations musicales au début des années 2000, les Danois n’ont cessé de repousser les limites du métal en fusionnant l’énergie brute du hard rock avec des éclats de rockabilly, de punk et même de gospel lugubre. Avec leur nouvel album God Of Angels Trust (2025), ils balancent un uppercut sonore à la fois rageur et viscéralement sincère, comme une tempête émotionnelle balayant les ruines d’un monde intérieur en feu.

Aux commandes, Michael Poulsen, chanteur-guitariste et âme de Volbeat, délivre des riffs tranchants comme des lames de rasoir et une voix qui oscille entre fureur contrôlée et détresse contenue. Sur “By A Monster’s Hand”, il cisèle des attaques sonores d’une précision chirurgicale, tandis que “Acid Rain” laisse entrevoir une facette plus hantée de son jeu, où chaque note semble sortir d’un cauchemar lucide. Tous les textes portent sa marque : un mélange de douleur, de rédemption et de lucidité brutale.

Derrière lui, Jon Larsen pilonne sa batterie avec une intensité qui semble invoquer les entrailles de la terre. Sur “Devils Are Awake”, sa frappe est apocalyptique, chaque coup de caisse claire étant un coup de semonce. Sur “Better Be Fueled Than Tamed”, il jongle entre groove tribal et martèlement martial, comme un métronome enragé dans une guerre sainte sonore.

À la basse, Kaspar Boye Larsen tisse une toile sombre et vibrante. Il est l’ancrage qui empêche les morceaux de sombrer dans le chaos, surtout sur “Lonely Fields”, où ses lignes graves ajoutent une tension presque funèbre à la voix de Poulsen. Il co-signe d’ailleurs plusieurs titres, renforçant l’assise rythmique et la profondeur du disque.

Cerise sur le chaos : Flemming C. Lund, guitariste invité, insuffle une dose de folie calculée sur plusieurs morceaux, dont “Demonic Depression” et “Enlighten The Disorder”. Ses solos abrasifs et ses textures dissonantes flirtent avec le death metal, injectant une énergie débridée au cœur de cette catharsis amplifiée.

Et que dire de “In the Barn of the Goat Giving Birth to Satan’s Spawn in a Dying World of Doom” ? Un titre aussi monstrueux que son exécution : ambiance suffocante, distorsions rampantes, percussions tribales… un trip halluciné dans les entrailles d’un enfer post-moderne.

Le diptyque final : “By A Monster’s Hand” et “Enlighten The Disorder (Part 2)”, agit comme un tunnel sensoriel : plongée dans les ténèbres, puis jaillissement incandescent de lumière brute. Un voyage au cœur de l’humain, de ses failles, de sa colère et de son espoir obstiné.

God Of Angels Trust n’est pas juste un disque : c’est une expérience immersive, un manifeste viscéral d’un groupe qui n’a plus rien à prouver mais encore tout à rugir. Tu l’écoutes, et c’est comme ouvrir la porte d’un bunker pour te prendre l’orage en pleine face. Prépare les enceintes, monte le son, et laisse Volbeat te broyer l’âme avec style.