THE HIVES : du pilate pour les punks

Par Eric CANTO
Publié le 17 octobre 2024

J’avais un rendez-vous cet été, et il s’annonçait explosif. Le festival Palmarosa à Montpellier avait programmé le groupe le plus sauvage et le plus bandant de la scène rock : THE HIVES.

Matos sur l’épaule, me voila au domaine de Grammont à Montpellier pour shooter la bête. L’adrénaline monte à mesure que la scène se prépare. C’est sûrement là que le public réalise que cette ambiance électrique n’est pas l’œuvre d’un simple groupe de rock, mais d’une machine de guerre musicale.

 

THE HIVES 1

Palmarosa 2024

Palmarosa

Le décor est planté : THE HIVES débarque sur scène, non sans fracas, balançant directement dans nos oreilles le riff tranchant de « Bogis operandi » et fait vibrer le domaine de Grammont. Howlin’ Pelle Almqvist, le frontman, surgit avec son charisme XXL. Pelle est un maître des horloges, un détonateur ambulant. Une sorte de Mick Jaegger élévé par les Ramones et le Stooges. En cinq secondes, il a déjà scanné le public, il sait qu’il va crier plus fort que lui, sauter plus haut. Pelle n’est pas venu ici pour beurrer les biscottes.

THE HIVES en concert, c’est une leçon de punk attitude : Pelle ne parle pas, il hurle au public. Il commande, exige qu’on s’agenouille devant l’autel du punk rock, et bizarrement, personne ne bronche. « Vous êtes prêts à faire de ce concert le meilleur moment de votre vie, ou pas ?! », hurle-t-il. Et à ce moment précis,… il se fout complétement de la réponse.

Musicalement, c’est un bulldozer. « Walk idiot talk » résonne comme un coup de poing, « Tick Tick Boom », fait l’effet d’un missile sol-air dans la foule. Chaque morceau est une rafale de décibels, une avalanche de rock, de punk, de garage, de bière, de bras d’honneur et d’acné. L’assemblée se transforme en une masse de corps mouvants, hurlants, transpirants qui collent et exultent. Du pilate pour les punks.

 

THE HIVES 3

Dans tout ce chaos organisé, une question me traverse l’esprit : Le public mérite-t-il autant de générosité ? La réponse est non, et c’est bien pour ça qu’on est là. THE HIVES, ce n’est pas qu’un concert, c’est un combat, un duel sans pitié où seul le public le plus vaillant survit. Mettre des costards pour faire du punk, quelle belle leçon de vie en 2024.

Alors que faut-il en conclure ? La frénésie scénique est-elle une forme de générosité artistique ? le public mérite-t-il vraiment tant d’énergie ? Dans un monde pétri d’une bienveillance fake et d’une prudence crasse et molle, The HIVES, c’est le chaos incarné, un superbe doigt d’honneur musical brandi haut et fort.

Texte et photos : Eric CANTO

THE HIVES 5

 

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