Stray From The Path – Clockworked

par | 6 Juin 2025 | CHRONIQUES

⏱ Temps de lecture : 3 min

4/5  ⭐️⭐️⭐️⭐️

Un album balancé comme une grenade. Zéro promo, zéro sommation. Et comme souvent avec Stray From The Path, on ressort secoué, bousculé, lessivé, et un peu plus lucide.

Stray From The Path - Clockworked

Stray From The Path – Clockworked

Clockworked, c’est la nouvelle cartouche d’un groupe qui n’a jamais eu peur de tirer à balles réelles sur l’Amérique et ses dérives. Formé en 2001 à Long Island, Stray From The Path s’est forgé une identité hybride entre hardcore abrasif et conscience politique. À la croisée des chemins entre Rage Against The Machine et Knocked Loose, le quatuor n’a jamais relâché la pression. Après un Euthanasia en 2022 aussi brutal que frontal, Clockworked surgit sans prévenir, tel un uppercut. Et cette fois encore, ça cogne.

L’album s’ouvre sur « Kubrick Stare », morceau déjà connu des fans, qui donne immédiatement le ton. Référence directe au célèbre regard cinématographique de Stanley Kubrick : tête baissée, regard fixe, psychose latente, le titre balance ses riffs acérés comme des lames. En filigrane, la critique d’une société paranoïaque et dysfonctionnelle.

Musicalement, l’influence de RATM reste palpable, mais digérée, retravaillée à la sauce 2020 : plus urgente, plus écrasante. Le titre suivant, « Fuck Them All To Hell », est un modèle de colère pure. Porté par un riff de mammouth et une rythmique martiale, il explose en pleine poitrine. La production signée Will Putney (Body Count, Knocked Loose) est au scalpel : massive et tranchante. L’album enchaîne les missiles avec « Shot Caller », « Can’t Help Myself », puis « Clockwork », morceau éponyme qui frappe fort… et en français.

Sur ce titre, Florent Salfati (Landmvrks) débarque pour balancer un “Écoute, bâtard !” suivi d’un couplet rappé à la vitesse de la lumière dont le marseillais a le secret. Un clin d’œil assumé à l’amitié entre les deux frontmen, déjà vue sur le morceau « Death » de Landmvrks. Le featuring ne fait pas tache, bien au contraire : il relance la dynamique, crée la surprise, et montre que Stray From The Path sait aussi sortir de sa zone de confort sans rien perdre de sa hargne.

La suite ne relâche jamais la pression. « Shocker » électrifie les nerfs comme un coup de taser, tandis que « Bodies in the Dark » offre un semblant de répit. Pas de repos réel, bien sûr : la rage continue d’infuser, mais une respiration bienvenue, où Jeff Moreira (Poison the Well) apporte un contrepoint vocal plus mélodique, presque aérien. Une pause fragile avant la dernière ligne droite.

La trilogie finale : « Can I Have Your Autograph », « You’re Not That Guy », « A Life in Four Chapters » relance les moteurs une dernière fois. Ici encore, le groupe prouve qu’il sait écrire des refrains percutants sans tomber dans la facilité. Clockwork semble calibré pour le live : chaque morceau appelle à la bagarre, chaque break  invite à la révolte. Trente petites minutes plus tard, on est rincé. Mais conquis.

Avec Clockwork, Stray From The Path signe un album court mais redoutable. À l’image de leur discographie sans faux pas. Ce nouvel opus poursuit leur croisade sonore contre l’indifférence, l’injustice et l’hypocrisie. Une sortie surprise, mais aucunement anecdotique : elle enfonce le clou. Tant que le monde tournera de travers, Drew Dijorio et ses acolytes auront de quoi hurler. Et tant mieux pour nous.

 

Stray From The Path – Tracklist :

01. Kubrick Stare
02. Fuck Them All To Hell
03. Shot Caller
04. Can’t Help Myself
05. Clockworked (feat. Florent Salfati de LANDMVRKS)
06. Shocker
07. Bodies In The Dark (feat. Jeffrey Moreira de POISON THE WELL)
08. Can I Have Your Autograph?
09. You’re Not That Guy
10. A Life In Four Chapters

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Stray From the Path

Stray From the Path