PRESIDENT : les nouveaux élus masqués de la scène métal

par | 31 Mai 2025 | ACTUS, A LA UNE

⏱ Temps de lecture : 5 min

Les fans ont voté en masse ! President est LE nouveau groupe métal à suivre ! Un groupe sans visage, aucune chanson dévoilée, et des dates déjà sold-out avant même de se faire entendre. President a retourné la toile en trois mois avec une campagne savamment orchestrée, attisant les spéculations et déchaînant l’impatience. Son premier titre, In The Name Of The Father, s’apprête à lever le voile, mais une seule question demeure : sommes-nous prêts à découvrir ce qui se cache derrière le masque ?

 

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President les nouveaux élus masqués de la scène métal

Les groupes masqués :  l’anonymat, une arme sonore ?

Dans l’univers du rock et du métal, certains groupes ont érigé l’anonymat en véritable stratégie de pouvoir. De Slipknot à Ghost, en passant par Sleep Token—devenu en quelques années une référence incontournable—ces formations masquées ont brouillé les frontières entre image, identité et musique, offrant à leur public une expérience quasi rituelle. Leur direction artistique s’affranchit de toute individualité et crée un univers immersif auquel on adhère sans réserve.

Cacher son visage s’impose alors comme un levier marketing redoutable, alimentant les spéculations les plus folles. À l’origine, cette approche visait à concentrer l’attention sur la musique elle-même, mais elle a surtout engendré un engouement massif, transformant les fans en véritables adeptes. Suivre un groupe de ville en ville, collectionner leurs t-shirts comme des reliques, chérir chaque vinyle comme une pièce sacrée : ces groupes ne se contentent pas d’offrir un son, ils proposent un monde à part entière.

Leur esthétique raffinée et leur philosophie attirent particulièrement ceux qui se sentent en marge, renforçant un sentiment d’appartenance communautaire. Les surnoms que ces groupes attribuent à leur public en témoignent : les « Maggots » de Slipknot, les « Children of Ghost », ou encore les « Worshippers » de Sleep Token. Autant de clans façonnés par une passion commune et une dévotion sans faille.

Dans cette lignée s’inscrit désormais le nouveau groupe President, prêt à perpétuer cette tradition du mystère et du magnétisme.

 

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L’anonymat d’un groupe comme une arme sonore

Une campagne qui captive sans prononcer un mot

Dès les premières énigmes, une avalanche de questions s’impose : qui se cache derrière ce groupe ? Pourquoi tant de mystère ? Et surtout, comment expliquer cette présence au cœur de l’un des plus grands festivals rock/metal européens sans qu’une seule note ait encore retenti ?

Tout commence le 18 février dernier, lorsqu’un compte à rebours apparaît sur leur site web, fixant l’échéance au 16 mai—comme une bombe à retardement prête à éclater. Une mécanique bien rôdée : lorsqu’un tel procédé est mis en place, on peut s’attendre à un événement d’envergure.

Le crescendo de cette campagne énigmatique ne fait alors que commencer, captivant toute la sphère musicale. Quelques vidéos cryptiques, une pièce rouge baignée par la lueur d’une croix néon, une silhouette masquée en costume, le teint cireux, fixant la caméra d’un regard impassible. Immobile. Silencieuse. Et ce slogan glaçant : « The campaign commences soon ». Chaque élément semble minutieusement calibré, mêlant storytelling et une esthétique troublante, quelque part entre l’univers dystopique de V for Vendetta, les masques présidentiels de Point Break et la mise en scène théâtrale de Ghost.

Mais ce masque, au visage humain figé dans une expression bureaucratique, dérange. Loin des apparats spectraux ou divins des figures de Slipknot, des papes de Ghost ou de Vessel, il ne joue pas la carte du mysticisme, ni celle de la terreur pure. Ici, pas de dieux silencieux, de prêtres inquiétants ou de psychopathes échappés d’asile. Face à nous : un homme trop humain, statufié dans son propre vide.

Pire encore, voir ces yeux véritables bouger sous le masque trouble profondément. Comme si quelqu’un avait vidé une âme pour en faire un instrument de communication froide, contrôlée, muette—mais qui soutient votre regard sans ciller. Frissons garantis.

Cette campagne muette est un coup de maître : sans prononcer un seul mot, elle a su provoquer une avalanche de réactions, faire couler l’encre et affoler la communauté musicale. Un silence parfaitement orchestré qui, en prime, affiche déjà sold-out sur leurs concerts… et leur merchandising.

 

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The campaign commence soon

Une rumeur qui enfle et attise toutes les spéculations

La fièvre autour de President gagne en intensité, et son compte Instagram explose, accumulant des dizaines de milliers d’abonnés. Les hypothèses fusent : et si ce groupe n’était pas une nouvelle entité, mais plutôt un projet parallèle savamment dissimulé ?

La première théorie évoque l’ombre de Sleep Token, dont plusieurs indices troublants semblent dessiner le contour : même équipe de management, même agence web, une fascination commune pour le sacré, l’identité masquée et les symboles ésotériques. Les spéculateurs les plus avertis ne manquent pas de souligner un détail intriguant : Sleep Token et President figurent au programme du Download Festival le même jour. Un simple hasard ? Ou une mise en scène millimétrée jouant sur une ubiquité quasi divine ?

Une autre piste se dessine, cette fois en direction de ††† (Crosses), le projet électro-expérimental de Chino Moreno, frontman de Deftones. Les visuels de President, mêlant croix stylisées et néons éclatants, rappellent l’esthétique coldwave et religieuse propre à Crosses. Simples coïncidences ou reflet de notre obsession pour les significations cachées ?

Quelles que soient les véritables origines du projet, President maîtrise son jeu à la perfection. Dans un monde où tout se montre, se partage et se commente à la seconde, le groupe adopte une stratégie radicale : le blackout total. Pas un mot, pas un indice laissé au hasard. Et pourtant, ce silence orchestré résonne plus fort que n’importe quelle campagne digitale. Un mystère qui électrise les esprits… et affiche déjà complet sur leurs concerts et leur merchandising.

 

 

President frappe fort : une entrée en scène qui laisse des traces

Le compte à rebours a pris fin, révélant enfin ce que l’on s’apprêtait à recevoir de plein fouet : leur premier titre et clip, In the Name of the Father. Un choc sonore et visuel qui n’a laissé personne indemne. Un morceau lourd, hypnotique, et une mise en scène solennelle qui oscille entre rituel et procès, culte et politique. Une entrée en matière qui ne dévoile rien, mais impose tout : President ne cherche pas à séduire, il s’impose.

Puis vient la révélation, du moins, en apparence. Les indices convergent, les enquêteurs du web affûtent leurs théories, et les médias s’empressent de livrer un nom. Mais chez Rock Sound, vous nous connaissez : ce n’est pas notre genre de reprendre ces informations et de vous dire que tout concorde avec l’identité vocale du chanteur de Fightstar. Ni que le label King Of Terrors, qui a publié le single, est enregistré sous le nom de Charles Robert Simpson. Non… ne le dirons donc pas !

Pourtant, malgré ces révélations et hypothèses, aucune confirmation officielle n’a été donnée et ne le sera sans doute pas. President cultive son mystère avec une précision chirurgicale, ancrant son esthétique dans l’énigmatique et le symbolique. Une stratégie qui fascine autant qu’elle intrigue.

Mais une chose est certaine : President règne déjà sur la scène métal… et semble bien décidé à honorer plusieurs mandats.

https://www.presidentband.com/

@presidentband

 

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