Novelists – CODA

par | 16 Mai 2025 | CHRONIQUES

⏱ Temps de lecture : 3 min

5/5 ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Novelists ne s’arrête plus. Depuis l’arrivée de Camille Contreras au chant en septembre 2023, le groupe enchaîne les tournées aux quatre coins du globe. Et ils ne comptent pas s’arrêter là : les voilà déjà à l’affiche des plus gros festivals de métal européens (Hellfest, Graspop, Resurrection Fest) pour défendre leur nouvel opus sorti ce jour : Coda. Un titre très évocateur quand on connaît l’histoire du groupe, qui a frôlé la séparation avant une rencontre providentielle avec leur nouvelle frontwoman. Une rencontre qui leur a offert non seulement une seconde jeunesse, mais aussi un nouveau statut. Plongeons ensemble dans cet album intense, qui nous happera et nous surprendra jusqu’à sa coda.

Novelists - CODA

Novelists – CODA

La coda, en musique, c’est la section conclusive, les dernières mesures, le souffle final. Après les départs successifs de Mattéo Gelsomino et Tobias Rische, difficile d’imaginer ce que l’avenir réservait à Novelists. Pourtant, les épreuves les plus dures peuvent parfois mener à une mue plus puissante encore que la précédente et, tel un phénix, c’est exactement ce qui se passe ici. Suite à l’arrivée de Camille, le groupe propose d’abord quatre singles : « Turn It Up », « Prisoner », « Mourning the Dawn » et l’impressionnant « Okapi », dont le final ne vous laissera pas indifférent.

Ces morceaux ne figurent pas sur l’album (peut-être réservés à une future version deluxe ?). L’annonce de Coda se fait alors avec un double single : « Coda » et « K.O », qui jouent presque le rôle d’alpha et d’oméga. Le premier est le deuxième morceau de l’album, le second en est la conclusion.

L’album s’ouvre avec « Say My Name », un morceau efficace mettant en lumière les talents de composition du groupe et offrant à Camille un terrain d’expression idéal. On ne peut définitivement pas qualifier la musique de Novelists de « simple », tant chaque membre du groupe fait preuve de virtuosité. Le sommet de cette maîtrise reste sans doute le duo Pierre Danel – Florestan Durand, probablement les meilleurs guitaristes de la nouvelle scène metal française (on pourrait aussi citer Quentin Godet, ex-Kadinja, aujourd’hui dans ten56., et ancien acolyte de Pierre). Cette virtuosité se ressent dès le premier morceau, notamment dans un solo somptueux.

 

Novelists nous fait naviguer entre douceur, mélancolie, rage et colère. Les morceaux s’enchaînent sans jamais se ressembler. « Coda » est dansant, tandis que « All For Nothing », plus calme, surprend avec son break surpuissant. Camille, véritable maîtresse de cérémonie, module sa voix au gré des intentions. On sent ici une véritable alchimie entre les membres du groupe : chacun est mis en valeur dans une construction homogène et équilibrée. Les envolées lyriques ou scream répondent avec justesse aux solos et aux breaks.

« Maledicion de la Bruja » marque une vraie surprise, avec un phrasé rappé et des passages en espagnol. On pourrait coller l’étiquette « metal moderne » à Novelists, mais le groupe semble se jouer des classifications, refusant de rentrer dans une case. Une seule certitude : leur musique fait bouger la tête, du début à la fin. La production de cet album a été réalisée par Novelists en auto-gestion. Les membres du groupes racontaient chez nos confrères de Rstlss qu’après avoir testé plusieurs producteurs américains de renoms ils avaient trouvé leur bonheur auprès de leur guitariste Pierre dont le mixage convenait parfaitement à l’idée que les autres membres avaient de comment devait sonner l’album.

« Adam and Eve » ravira les amateurs de néo-métal des années 2000 avec son énergie et son ambiance propre à un morceau de KoRn. « Sleepless Nights » apporte une respiration bienvenue après ce torrent d’énergie, avant de nous cueillir avec son break final et son solo magnifique, sublimé par des lignes de chant fabuleuses. Si vous n’avez pas les poils qui se dressent, c’est que vous êtes sourds !  « 78 rue… » prolonge cette accalmie, teintée d’électro, avant le sprint final : « CRC », dont le dénouement retournera plus d’une salle de concert. Soyez-en sûrs.

Et déjà, l’heure de la fin : « K.O », morceau mélancolique, vient clôturer l’album. Quelques touches de français y font figure de clin d’œil, à l’heure où notre langue semble retrouver une certaine hype. Une belle façon de ne pas dire « au revoir » mais « à bientôt ».

Novelists signe ici l’une des pépites métal de l’année : un album riche, technique, mais toujours accessible. La France n’a clairement rien à envier à quiconque, car notre scène métal regorge de talents. Nous parlions il y a peu des groupes français à suivre dont Novelists faisait partie ici. Pour ma part, une chose est sûre : je relance l’album da capo al coda… du début à la fin.

Novelists-promo-©-Edwin-Smits

Novelists-promo-©-Edwin-Smits

 

Novelists – CODA

TRACKLIST :
01. Say My Name
02. Coda
03. All For Nothing
04. Maldición de la Bruja
05. In Heaven
06. Adam and Eve
07. Sleepless Nights
08. 78 rue…
09. CRC
10. K.O.