Après 20 ans d’absence, la sortie d’Apocalyptico signe le grand retour des Silmarils, avec des retours élogieux et une présence confirmée sur l’affiche des plus grands festivals cet été. David Salsedo, chanteur du groupe, enthousiaste et résolument motivé se confie à nous, révélant quelques indiscrétions sur ce comeback tant attendu.
Bonjour David, merci pour cette interview pour RockSound. Le 27 septembre marque la sortie de votre album Apocalyptico, mais c’est aussi, à quelques jours près, le retour de RockSound. Coïncidence ou véritable signe d’un renouveau du rock en France ?
Pour moi, c’est le retour d’une certaine forme de rock, voire du rock en France. Et franchement, ça me fait un bien fou. Quand j’ai commencé à voir le nom circuler sur les réseaux, ça a réveillé plein de souvenirs. Je retrouve le vrai Rock Sound ! Ce magazine, c’est une identité, une marque, une époque et une scène. Je suis vraiment heureux de le voir revenir. Le groupe avait commencé un peu avant, mais Rock Sound a accompagné cette scène bouillonnante, ce rock non-variétisé, à une époque où tout semblait possible.
Malheureusement, après tous ces changements de noms et cette crise de la dématérialisation, qui ressemble beaucoup à celle du disque… eh bien, la prochaine chose qu’on finira par dématérialiser, ce sera nous !
Autre signe de ce renouveau du rock, comme vous l’avez annoncé : votre chanson Au Paradis s’est hissée en tête du classement des meilleurs morceaux rock sur Spotify !
Oui, exactement : tous morceaux rock confondus, même à l’international, sur l’année 2024. C’est vraiment génial, parce que Spotify, c’est un peu le NRJ du streaming. En plus, c’est une chanson qu’on adore, qui a une vraie charge émotionnelle, et on en est super fiers.
Et ce n’est pas fini ! Cette chanson vit un destin incroyable. Sans trop en dévoiler, elle occupera une place de choix dans un film qui doit sortir le 10 janvier.
Silmarils « Au paradis »
À écouter tout cela, on peut dire que le retour de Silmarils était très attendu, non ? Est-ce que ça te surprend ?
Je ne sais pas trop… Oui, d’un côté, quand je vois que l’Elysée Montmartre est complet et que ça s’est fait si rapidement, je me dis qu’il y a un vrai engouement. Mais est-ce que les gens pensent que ce n’est qu’un one shot et qu’on va disparaître après ? Moi, je ne suis pas là pour ça. Je veux replanter un clou et continuer, parce que ça m’a manqué et que je veux écrire la suite de l’histoire.
Vingt ans d’arrêt, c’est long, même avec une main stage au Hellfest, un album qui fonctionne bien et un morceau avec Cypress Hill. Mais, au moment où tu m’as appelé, il venait de m’annoncer qu’on ferait les Déferlantes avec Madness et Cypress Hill, ainsi que les Eurockéennes de Belfort. Et il reste encore deux ou trois gros projets dans les tuyaux.
Alors oui, je pense qu’on est attendus par les fans. Mais il ne faut pas se méprendre : on bosse dur pour le faire savoir, car le rock n’a plus vraiment accès aux mass media. La route est encore longue. Mais je ne vais pas me plaindre, car des choses incroyables nous arrivent : cette date qui vient de tomber en direct, l’accueil excellent de l’album, et les morceaux qui marchent super bien en streaming.
Dis-moi, qu’est-ce qui motive un groupe à revenir vingt ans après ? Est-ce que tout le monde était enthousiaste à l’idée de repartir pour un tour ?
C’est moi qui ai initié la reformation et ce comeback. Il y a beaucoup de raisons derrière ça… D’abord, un manque que j’ai gardé pour moi pendant longtemps, même si j’ai été très actif dans la musique durant cette période : écrire pour d’autres, produire, composer pour le cinéma… Mais Silmarils, c’est le groupe de ma vie. Il me manquait ces gros riffs, ces punchlines percutantes, avec les gars derrière qui assurent, et bien sûr, l’énergie de la scène.
L’idée m’est venue un jour, en discutant avec notre ancien manager autour d’un repas. Il a remarqué que je parlais de Silmarils avec une certaine nostalgie, et ce sentiment d’inachevé. Comme le groupe fête ses 25 ans, on s’est dit que c’était le bon moment. Pour motiver tout le monde, je suis arrivé avec un projet déjà bien ficelé. Il ne manquait qu’un « oui » collectif pour relancer la machine. Avec notre ancien manager et notre ancien tourneur, on a négocié la date de l’Elysée Montmartre. J’ai aussi convaincu Warner de rééditer notre premier album en vinyle. Une fois tout acté, j’ai appelé les gars et leur enthousiasme a fait le reste. C’était parti !
Peux-tu me parler un peu de l’album, ce gros son qui le caractérise, les paroles toujours aussi engagées ?
Silmarils » NO PAIN NO GAIN »
Qui dit sortie d’album dit forcément tournée ! En dehors des festivals déjà annoncés, peut-on espérer une véritable tournée ?
Pour l’instant, on n’en sait rien. On a l’Elysée Montmartre le 14 mars, mais on reste prudents. L’album marche bien, mais on va attendre de voir s’il y a une vraie demande. Cela dit, moi, j’ai vraiment envie d’aller jouer dans des salles, et encore plus dans des clubs.
J’aimerais faire des petites salles de 400 personnes, aller directement là où sont les gens. Parce que s’il y a bien un truc positif dans la dématérialisation, c’est le contact direct avec le public. Maintenant, j’ai envie de les rencontrer chez eux, dans leur ville, de vraiment aller à leur rencontre. Mais pour l’instant, je n’ai pas toutes les cartes en main, donc il va falloir patienter un peu.
Une dernière information avant de se quitter ?
Une dernière info qui n’est pas un secret, on vient de finir un clip avec un featuring de Seth Gueko dedans.
Ça envoie du lourd. Et nous, on se revoit aux Eurockéennes cet été.
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