La Lorraine a tremblé. Et ce n’était pas à cause de la météo. Trois jours de furie musicale, de déguisements déments, de circle pits survoltés et de cœurs qui battent à l’unisson. Le Heavy Week-End, pour sa deuxième édition en open air au Zénith de Nancy, a mis tout le monde d’accord. On y était. Et on s’en remettra pas tout de suite.
Par Elia et Sandrine – Photos Nicolas Keshvary

Heavy Week-End 2025 à Nancy
Vendredi 6 juin : démarrage à feu doux, puis éruption allemande
Vandenberg ouvre le bal en mode « chauffe la scène, chauffe les gens ». Ambiance décontractée, les festivaliers se déplient sous les riffs. Battle Beast nous en met plein les yeux avec sa frontwoman Noora Louhimo en impératrice du power, et des jets de flammes qui rappellent que le métal, c’est aussi un peu du théâtre pyromane.
Saxon, éternel survivant des temps où l’on découvrait la musique dans les pages de Best, envoie une claque vintage avec l’accent de la vérité. Heavy, sincère, et diablement efficace. Powerwolf transforme le site en cathédrale flamboyante. Entre messes païennes, confettis et un Attila Dorn qui baragouine du français avec amour, on est happé dans leur univers gothico-grandiloquent. Chaque show est une communion, et celui-ci n’a pas démérité.
Samedi 7 juin : glam, prog et final countdown
Wings of Steel débarquent, ultra classe. Le duo américain Leo/Parker fait grimper la température avec une voix de velours écorché et des solos qui suintent la sexytude à la sauce Sunset Strip. Ils transpirent le glam 80s avec un cœur moderne. Spoiler : on les a interviewés, et ces gars-là sont aussi cool qu’ils sont talentueux. Vanden Plas, les Allemands du prog, assurent une masterclass de rigueur et de finesse après presque 40 ans de carrière (et merde ça nous rajeunit pas tout ça !). Une prestation solide et mélodique, avec une interview en prime le lendemain du show à découvrir sur Rock Sound.
Europe. Rien que le nom file des frissons. Le public chante The Final Countdown comme si sa vie en dépendait. Joey Tempest a encore le feu sacré, et la communion est totale. Un véritable saut dans le temps version 1986, sans rides mais avec des milliers de voix en chœur. Dream Theater clôt la journée avec un show calibré au millimètre. Images animées en fond, lumières qui dansent et solos interminables (mais jouissifs) à la pelle. Du prog de haut vol pour ceux qui aiment que leur métal ait un cerveau.
Dimanche 8 juin : baston, émotion et tempête masquée
Nothing More crève littéralement l’écran. Leur set est intense, bouillonnant, viscéral. Final de malade avec Jonny perché sur les bras des mecs de la sécurité, tapant comme un possédé sur ses tambours. On a eu la chance de discuter avec eux en interview à chaud : des gars aussi généreux en live qu’en coulisses. Rise of the Northstar : baston généralisée dans le pit. C’est sale, c’est violent, c’est jouissif. Le groupe déclenche un véritable chaos martial et sonore.
Mass Hysteria : notre claque émotion. Mouss et sa bande renversent tout, livrent un set plein de rage, de tendresse, de lucidité. Le trac avant de monter sur scène, les larmes dans les yeux, les poings levés. Trente ans qu’ils nous retournent, et c’est pas fini. Slipknot, l’apocalypse. Sans le Clown mais avec toute la rage d’un groupe qui retrouve ses tripes des 90’s. Nancy explose. Corey Taylor se donne, parle, hurle, remercie. Les Maggots sont en transe, et la setlist envoie tout valser. Même sans Shawn Crahan, la tornade est totale. Un DJ Sid Wilson furieusement possédé. Les flammes, les masques, les cris : tout est là. Et nous, lessivés, heureux, vivants.
Nancy, nouveau QG du métal
Le Heavy Week-End 2025 a mis Nancy sur la carte du métal mondial. Organisation carrée, site sublime, prog ambitieuse, foule joyeuse : on tient un futur incontournable. Alors oui, on compte les jours jusqu’à 2026. Du 5 au 7 juin. Notez-le. Vous ne voudrez sûrement pas manquer ça.
