Orange, 29 Juillet 2025. 30 degrés à l’ombre romaine. Des murs vieux de deux mille ans. Et une claque. Une vraie. Signée EXTREME. Ce soir, le POSITIV Festival, d’ordinaire plutôt électro, a switché sur le canal rock, pour une magnifique soirée full Guitare dans l’un des plus beaux théâtres du monde. Et c’est EXTREME qui a tout brûlé. Bien-sûr, DREAM THEATER & THE LAST INTERNATIONALE étaient là, ils ont fait le job. Mais en toute subjectivité, les gars d’EXTREME ont retourné Orange et nous ont mis une belle gifle.
EXTREME, c’ est une anomalie brillante dans l’histoire du hard rock. Un groupe qui a flirté avec les sommets en 1990 grâce à Pornograffitti : ce disque groovy, arrogant, classe, technique, funk et sexy — un OVNI signé Boston. Et si vous voulez mon avis (alors que personne ne me l’a demandé), je dirais que « III sides of every story », l’album suivant, reste indéniablement leur chef-d’œuvre.
Le groupe déboule avec It (‘s a Monster) et Decadence Dance comme s’il ouvrait pour personne. Gary Cherone saute partout, en voix, en jambes, en feu. Nuno Bettencourt allume le moteur et balance des riffs comme d’autres allument des cigarettes : rapidement et avec classe. Le mec est une usine à groove, à vélocité, à charisme discret. C’est lui le vrai frontman, même planqué derrière sa guitare. Le public ? Debout. En transe. Et ça ne fait que commencer.

EXTREME-Orange 2025- Crédit Photo Eric CANTO
Dès les premières secondes de It’s a Monster et Decadence Dance, le groupe prouve qu’il n’a rien perdu de son mordant. Gary Cherone, toujours aussi élastique physiquement et vocalement, bondit sur scène comme s’il avait vingt piges. Et Nuno Bettencourt, guitar hero certifié, enchaîne riffs ciselés, choeurs impeccables et solo supersoniques avec un flegme presque insultant de facilité.
Les tubes s’enchaînent et vient ce moment de grâce où le set s’arrête presque. Juste deux tabourets, une guitare acoustique et « More Than Words ». Toute la fosse en apnée. Pas un mot. Un silence plein de souvenirs, de cheveux longs et de VHS 90’s. Et derrière, le groupe rembraye la machine avec « Cupid’s Dead », « Banshee », « Rise ». EXTREME impressionne par la puissance de ses titres et sa maitrise.
Mais le groupe n’a pas juste joué les tubes. Le groupe a envoyé quatre titres du dernier album Six, sorti en 2024, sans qu’on ait envie d’aller boire une biére. Thicker Than Blood tape fort, fait mouche. Ça joue. Ça transpire. Ça sent le groupe qui a envie d’en découdre, pas de juste « faire le job ». Le groupe n’est pas là pour cachetonner, pour tuer le temps. On est quand-même loin du DJ qui lève les bras pendant que sa clef USB fait le job. Je sais, c’est complétement gratuit, mais ça me fait plaisir. Le climax ? Get The Funk Out, bien sûr. Du groove, du funk, du gros son, et le public qui explose. Derrière, reprise d’ ’ »I Don’t Know » d’Ozzy, version courte, mais propre, tendue. Nuno balance ça en hommage, pas en démonstration. Respect. Sobriété. Élégance. Ozzy n’est pas là, mais tout le monde pense à lui. Et ça serre un peu la gorge.
En fait, ce soir, le théâtre d’Orange n’a pas vu un concert. Il a vu un groupe avec 40 ans de carrière tout ce qu’il y a de plus vivant. Vraiment. Pas une reconstitution. Pas une caricature.
EXTREME, c’est ce genre de formation qui te rappelle que le rock, c’est un truc qui te tape au ventre. Et ce soir, on était là pour encaisser la déflagration.
On s’en remettra. Mais pas tout de suite.
EXTREME BAND : site
POSITIV Festival : site

EXTREME-Orange 2025- Crédit Photo Eric CANTO
SETLIST – EXTREME – POSITIV FESTIVAL – 29/07/2025
- It (‘s a Monster)
- Decadence Dance
- #REBEL
- Rest in Peace
- Play With Me
- Am I Ever Gonna Change
- Hole Hearted
- Midnight Express
- More Than Words
- Cupid’s Dead
- Thicker Than Blood
- Banshee
- Flight of the Wounded Bumblebee Get the Funk Out
- Rise
- I Don’t Know (reprise d’Ozzy Osbourne)


EXTREME-Orange 2025- Crédit Photo Eric CANTO