The Post War : le séisme venu de Vancouver
On a beau débattre sans fin sur l’algorithme d’Instagram, il a parfois du bon : celui de nous faire découvrir des pépites musicales insoupçonnées. C’est ainsi qu’un jour de 2021, je suis tombée sur la promo du single « Bend » de The Post War. J’ai tout de suite compris que j’avais affaire à quelque chose de spécial. Impossible de rester indifférente : dès les premières notes, ce combo canadien m’a happée dans son univers musical authentique, intense et envoûtant… et je n’en suis jamais vraiment revenue.

The Post War « Anecdoche »
Un groupe aux bases solides
The Post War est composé de quatre musiciens talentueux : Erik Scott (chant et guitare), Warren Thompson (guitare), Kelly Didmon (basse) et Kelly Voelkel (batterie). En 2012, le quatuor est entré en studio avec David Bottrill, producteur et mixeur (lauréat d’un Grammy Award), pour commencer à travailler sur leur EP « H ». Le travail précédent de David avec Tool, Peter Gabriel, Muse et bien d’autres artistes, a joué un rôle essentiel dans l’enrichissement de l’échange créatif. Son intuition et son esprit collaboratif ont permis un équilibre entre mentorat et discussions approfondies avec la formation.
Entre juillet et août de la même année, le groupe a enregistré la majorité des pistes à Toronto, tandis que la production finale a été confiée à Warne Livesey (producteur de Midnight Oil, The The, Matthew Good), qui a finalisé le tout à Vancouver.
« H » a ouvert de nombreuses nouvelles perspectives, notamment grâce au single principal « Boy », qui a été diffusé en rotation régulière sur les radios de l’ouest du Canada. Au-delà de son impact sur la scène locale, « H » a également contribué à renforcer la fanbase internationale grandissante du groupe, qui ne tarit pas d’éloge sur l’EP.
Anecdoche : un premier album taillé dans le roc
Après quelques remaniements, le groupe décide d’élargir sa vision et entame une longue phase de production. Enregistré sur bande dans les légendaires Warehouse Studios et masterisé par le célèbre ingénieur Ted Jensen, ce nouvel album est un véritable melting-pot d’expériences, représentant pleinement leurs influences passées tout en les unifiant dans une charge sonore revigorée et haute-fidélité.
L’album alterne entre envolées rageuses et vibrations plus introspectives, porté par des morceaux forts :
- Bend, le titre coup de poing qui m’a frappé droit aux tripes dès la première écoute
- Avalon, à l’ambiance immersive qui monte en intensité avec la puissance du timbre d’Erik
- Stonefish, un morceau à la batterie lourde et aux guitares sculptées qui vous portent très haut
- Half Light, oscillant entre douceur mélancolique et tension sous-jacente
- Anecdoche et Silo, deux ambient tracks qui résument parfaitement l’identité du groupe et nous fait voyager à travers leurs ombres
- Witness, mon morceau coup de cœur de l’album, une balade poignante qui atteint des sommets d’émotion
Avec Anecdoche, The Post War ne se contente pas d’enchaîner les pistes : ils forgent une atmosphère, un ressenti, un voyage dans lequel chaque note s’étire comme un souffle entre les troncs majestueux d’une forêt embrumée par l’aube.
Un style unique aux influences marquées
Impossible d’évoquer The Post War sans parler de leurs influences. La comparaison avec Chris Cornell s’impose dès les premières notes chantées par Erik Scott. Son timbre oscille entre rugosité et fragilité, un équilibre subtil qui fait toute la force du combo.
Musicalement, on retrouve des touches de Soundgarden évidemment, Tool, Deftones, A Perfect Circle, notamment dans leur manière d’alterner puissance écorchée et ambiances aériennes. Loin de copier leurs aînés, ils réinventent leurs héritages pour développer une esthétique aussi singulière sur le plan musical, que visuelle.
Un groupe taillé pour le live… mais encore absent en Europe
Tout dans la musique de The Post War laisse imaginer une intensité scénique à la hauteur de leur performance studio. Seul bémol : pour l’instant, leurs dates se cantonnent à l’Amérique du Nord. Le groupe se produit régulièrement à Vancouver et dans d’autres grandes villes canadiennes, avec quelques passages aux États-Unis. Mais soyons honnêtes : un groupe avec un tel potentiel mérite de traverser l’Atlantique. On croise les doigts pour une tournée européenne, car les voir en live doit être une expérience inoubliable à une époque où la scène grunge se raréfie.
Un deuxième album en préparation ?
Bonne nouvelle pour les fans : The Post War est de retour en studio ! Après l’accueil enthousiaste d’Anecdoche, le groupe a annoncé qu’il travaillait sur de nouveaux morceaux… et info exclusive pour Rock Sound Magazine, le groupe finalise actuellement un nouvel EP pour cette année !
Avec leur collaborateur de longue date, Shawn Penner (Mother Mother), et le mixeur Craig Alvin, lauréat d’un Grammy Award (Brittany Howard, Andrew Belle), le premier single est prévu pour la fin du printemps.
Un groupe à surveiller de très près
The Post War fait partie de ces groupes qui arrivent sans prévenir et viennent bouleverser votre paysage musical. Leur musique est à la fois instinctive et raffinée, ancrée dans l’héritage du rock alternatif tout en proposant une approche renouvelée où chaque résonance semble flotter dans l’air comme un écho.
Si vous aimez les voix écorchées, les ambiances sauvages et hypnotiques, ne passez pas à côté d’Anecdoche. Et surtout, ouvrez l’œil : leurs prochains sons pourraient bien marquer un tournant majeur dans leur carrière. À suivre !
En attendant la sortie de leur prochain album, voici où les retrouver :
- Instagram : @thepostwarmusic
- YouTube : The Post War
- Bandcamp : The Post War – Anecdoche
- Site officiel : thepostwar.com