Si vous rêviez de plonger dans une machine à remonter le temps direction les années 80, alors la Halle 622 de Zurich était l’épicentre du thrash metal old school le 4 décembre 2024. Testament, Anthrax et Kreator, trois légendes qui n’ont plus besoin d’être présentées, ont rassemblé une armée de fans pour un spectacle qui sentait bon le cuir, la sueur et le denim.
Dans la fosse, c’était une exposition de mode non-officielle : perfectos cloutés, vestes en jean tapissées de patchs de Slayer, Metallica ou Megadeth, et baskets montantes qui auraient fait pleurer de joie n’importe quel skater des années 80. Le thrash n’est pas mort, et ce soir-là, il avait des cheveux longs et des riffs tranchants comme une lame.
Thrash Metal Chaos à Zurich : Anthrax, Kreator, et une panne qui a failli tout gâcher
Après une entrée fracassante de Testament, c’est au tour des maîtres californiens d’Anthrax de prendre le relais. Et dès les premières secondes, le public, déjà en ébullition, passe en mode pogo furieux. Scott Ian et sa bande savent manier l’art du thrash comme personne, et ce soir-là, ils avaient sorti l’artillerie lourde : des classiques à la pelle, riffs dévastateurs et énergie contagieuse. Mais alors que tout semblait parfait, le destin a décidé de jouer les trouble-fête.
Testament, Anthrax, Kreator : un live au bord du chaos!
Anthrax : Des riffs, une panne et un come-back magistral
Difficile de ne pas être frustré face à l’interminable intro qui a précédé leur set, mais une fois lancé, Anthrax a frappé fort. Avec des tubes comme « Caught in a Mosh » et « Indians », le groupe a ravi les fans en tapant là où ça fait du bien : dans le répertoire qui a marqué toute une génération. Le public hurlait les refrains, les cheveux volaient, et les slams se succédaient. Mais soudain, le chaos.
Après à peine une demi-heure de show, la salle plonge dans l’obscurité totale. Plus de lumière, plus de son. Une panne d’électricité ? Exactement. Pendant plus d’une heure, le doute plane. Le public commence à s’interroger : est-ce la fin prématurée de la soirée ? Les visages passent de l’excitation à l’inquiétude. Certains envisagent déjà de partir.
Puis, comme une résurrection, le courant revient et Anthrax remonte sur scène sous un tonnerre d’applaudissements. Et là, c’est l’exploit. Malgré un public refroidi par l’attente, Joey Belladonna et ses acolytes parviennent à rallumer la flamme. Leur interaction constante avec la foule et leur énergie débordante transforment une soirée qui aurait pu sombrer en un véritable triomphe. À force de riffs puissants et d’un professionnalisme exemplaire, Anthrax a prouvé qu’ils sont non seulement des légendes, mais aussi des maîtres dans l’art de retourner une situation.
Kreator : Court mais intense, le thrash à l’européenne
Avec la panne, Kreator, qui partageait la tête d’affiche avec Anthrax, a dû écourter son set. Une vraie déception pour les fans, mais les Allemands n’ont pas pour autant lésiné sur la puissance. En moins de temps qu’il n’en faut pour crier « Pleasure to Kill », Mille Petrozza et sa bande ont transformé la Halle 622 en un champ de bataille sonore.
Des titres comme « Coma of Souls », « Enemy of God », et bien sûr le morceau culte « Pleasure to Kill » ont embrasé la salle. Le public, encore groggy par les événements de la soirée, s’est laissé emporter dans ce dernier assaut thrash. Kreator a livré une prestation sans concession, concentrée et brutale, rappelant pourquoi ils sont les rois incontestés de la scène européenne.
Une soirée à la hauteur du thrash, malgré tout
Ce qui devait être une célébration parfaite du thrash h, avec un mélange explosif d’influences américaines et européennes, a été marqué par des imprévus qui auraient pu tout gâcher. Pourtant, grâce à la détermination des techniciens, des organisateurs et surtout à la résilience des groupes, la soirée a non seulement survécu, mais elle a su trouver son rythme malgré les turbulences.
Le public repart avec un goût mitigé, certes, mais aussi avec le souvenir d’un moment unique : une leçon de thrash où les légendes ont prouvé qu’elles sont capables de tout affronter, même les caprices de l’électricité. Bref, un véritable condensé de ce qu’est le thrash : chaotique, intense, mais toujours inoubliable.